La plupart des marchés observés dans la réalité économique se caractérisent par la présence d'un certain nombre de concurrents en confrontation, mais pas un nombre suffisant pour considérer que chacun d'eux a un effet négligeable sur les prix. Nous appelons une telle forme de marché un oligopole.
La gestion d'une entreprise oligopolistique est, à bien des égards compliquée, car les décisions de tarification, de publicité, de production et d'investissement doivent prendre en compte des considérations stratégiques importantes.
En effet, comme le nombre d'entreprises sur le marché est restreint, chacune doit tenir compte des décisions stratégiques et des réactions de ses concurrents, à ses propres actions.
Le cas le plus simple d'oligopole est la situation dans laquelle se confrontent deux entreprises sur un marché : il s'agit du duopole.
On est alors amené à se demander quelles sont les stratégies que peuvent adopter les entreprises face à la concurrence.
Que va-t-on privilégier comme variable de décision ? Le prix ou la quantité produite ?
La manipulation du prix est possible mais reste néanmoins dangereuse car si une guerre des prix s'installe entre les deux concurrents cela risque de mener vers une disparition de l'un d'eux, lorsque le prix tombe au-dessous du coût de production et que les réserves financières d'un des concurrents ne lui permettent plus de poursuivre le combat.
La guerre des prix n'aura donc lieu que dans des cas très particuliers : les concurrents préfèreront donc un affrontement sur la différenciation des produits ou une concurrence sur l'ajustement des quantités, nous nous intéresserons ici uniquement aux stratégies relatives aux quantités.
Comment va donc se faire le partage du marché ? Comment les entreprises établissent-elles leurs stratégies face à la concurrence ?
Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans un premier temps le modèle de duopole élaboré par Cournot, puis le modèle de Stackelberg, puis nous aborderons l'apport fait par Bowley à ces deux premiers modèles, pour enfin terminer par l'apport de la théorie des jeux à l'étude des duopoles en particulier sur le marché de l'aviation civile.
[...] Les hypothèses et l'acheminement vers l'équilibre En reprenant le modèle de Cournot, Stackelberg envisage cette fois qu'une des deux firmes devient leader et l'autre suiveuse ou dominée, tout en conservant toujours une stratégie en quantités. On considère que la firme 1 leader connaît la fonction de réaction de l'autre, qui pour sa part continue à avoir un comportement à la Cournot : c'est le follower Si on se positionne du coté de l'entreprise suiveuse tels que qS et qL désignent respectivement les quantités produites par l'entreprise suiveuse et leader, on a la fonction de maximisation suivante : Max P(qL + qS).qS -CT(qS) L'entreprise suiveuse considère que qL est une donnée déterminée par le leader qS = f(qL) comme dans le modèle de Cournot mais cette fois-ci, qL n'est pas anticipé mais observé. [...]
[...] C'est ce qu'illustre le schéma suivant. L'équilibre de Stackelberg se trouve alors au niveau du point E on peut aisément observer que les quantités produites qL* sont supérieures à celles de la firme suiveuse et qu'il offre un profit plus élevé pour la firme leader que l'équilibre de Cournot désigné par le point C Par calcul mathématique on obtient la production du leader : qL*=a 2b Quant à la production de la firme suiveuse, elle est égale à : a-b.(a/2b)= a 2b 4b On peut alors déterminer la production totale du marché : = + = 3a/4b On remarque que ce résultat est supérieur à la production d'équilibre du modèle de Cournot qui était égale à 2a/3b. [...]
[...] A l'équilibre, le pouvoir de marché des oligopoles est ainsi mesuré par la différence entre le prix d'équilibre et le coût marginal de leur quantité offerte. La seconde nouveauté est la coordination des anticipations des agents à l'équilibre, sans laquelle ce dernier ne peut être atteint. Connus depuis bien longtemps, les modèles de duopole n'ont trouvé une formulation synthétique que récemment, dans le dernier tiers du XXè siècle. Cette dernière est basée sur le développement de la théorie des jeux non coopératifs. [...]
[...] Il existe alors une situation d'équilibre dans laquelle Airbus se retrouve à terme dans une situation de monopole (cadran sud-ouest). Les limites du modèle Ce modèle néglige deux facteurs importants. En effet il se peut que les deux entreprises ne soient pas à égalité sur le plan technologique. La firme Boeing peut avoir une avance technologique qui lui permette de compenser la subvention dont bénéficie Airbus. La subvention accordée à Airbus n'est alors que pure perte. De plus le gouvernement américain peut très bien subventionner Boeing à son tour. [...]
[...] Supposons maintenant que les autorités européennes décident de subventionner la production d'Airbus en lui allouant 10 si elle produit l'avion. C'est cette politique de subventions qui prend le nom de Politique Commerciale Stratégique car elle va donner un avantage stratégique pour Airbus. La matrice des gains s'en trouve alors modifiée et se présente comme suit : Matrice des gains lorsque Airbus est subventionné: AIRBUS BOEING Source : d'après P. Krugman (1987) On remarque qu'Airbus dans tous les cas, intérêt à produire c'est ce qu'on appelle une stratégie dominante. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture