Le dogme dominant du développement durable

Thèmes abordés

Développement durable, développement soutenable, Programme d'Ajustement structurel, soutenabilité, environnement, passager clandestins

Résumé du document

La notion de développement durable, telle que nous la connaissons est relativement récente : elle est apparue à la fin des années 80. Cependant, dés les années 60 naît l'idée d'un seuil écologique irréversible et de limites imposées par la nature à l'activité économique, bien que ces préoccupations soient absentes des politiques économique comme des stratégies de croissance et de développement.
Le contexte économique des années 80 est marqué par les prémisses de la mondialisation et est placé sous les plans d'ajustements structurels. Au niveau écologique, une nouvelle prise de conscience apparaît, suite à diverses grandes catastrophes (marées noires, pollution des océans, Tchernobyl). Dès lors, les théories héritées du passé comme celle de l'équilibre général fondé sur la toute puissance du marché procurant à la fois l'optimum individuel et collectif, ne correspond plus guère au réel. En 1987, la Commission des Nations Unies pour l'Environnement et le Développement (World Commission on Environment and Development, WCED ou CMED) publiait un rapport « Notre avenir à tous » (« Our Common Futur »), communément désigné comme « Rapport Brundtland ». Il propose le concept de sustainable developpement, traduit par « développement soutenable » ou « durable ». Il s'agit d'« un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Le Rapport Brundtland constate que les problèmes environnementaux les plus graves à l'échelle de la planète sont essentiellement dus à la grande pauvreté qui prévaut dans le Sud et aux modes de consommation et de production non durables pratiqués dans le Nord. Il demande une stratégie qui permette de conjuguer développement et environnement .

Extraits

[...] Cependant, le bilan n'est pas totalement positif. En effet, malgré des réductions encourageantes des intensités moyennes des charges polluantes et d'utilisations des ressources, la pression totale qui s'exerce sur l'environnement est plus forte aujourd'hui qu'auparavant, d'autant que les tendances à la dépollution et à la dématérialisation (de l'activité économique, du fait d'une moindre utilisation des ressources environnementale par unité de PIB) s'observent que dans quelques pays industrialisés, et ne touchent pas encore beaucoup de PED. D'autre part, on observe aisément que les habitudes et les niveaux de consommation dans le monde participent activement à l'épuisement des ressources naturelles. [...]

[...] Le terme de "Sustainable development", traduit par "développement durable" apparaît en 1980 et est officialisé et répandu par le rapport "Notre avenir à tous", (dit Rapport Brundtland) en 1987. Il constitue un mode de développement qui s'efforce de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs Quelques années plus tard, l'idée a fait son chemin. Désormais, on parle du développement durable partout et pour tout : pour inciter chacun à trier ses déchets, pour vendre des 4X4, pour vanter les mérites de produits de beauté . [...]

[...] Selon Argawal, il n'est pas légitime de mettre sur un pied d'égalité les émissions de survie dues aux cultures vivrières ( méthane des rizières) permettant aux populations de satisfaire leur besoin essentiel, et les émissions de luxe dues aux modes de vies et d'industrialisation des pays industrialisés . L'objectif de développement durable s'intègre dans les cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté, et fait donc de la durabilité de l'activité économique, une condition de l'aide. Conclusion Face aux crises écologiques, éthiques et sociales que notre monde subit, les organisations internationales, les firmes multinationales et les politiques proposent pour réponse le développement durable. Ce concept a pour lui la force de l'évidence. [...]

[...] Un marché des droits à polluer peut-il réellement fonctionner sans intervention d'une instance étatique qui édicte des normes, prévoie des sanctions, contrôle des permis échangés Tant que ces questions resteront sans réponses, il parait difficile d'arriver à un accord au niveau international Les limites du développement durable Les dérives de ce concept du politiquement correct Comme tous les concepts, le développement durable trouve aussi ses limites. Plusieurs papiers ont été écrits analysant les risques potentiels que la mise en place du développement durable peut faire encourir à la société. [...]

[...] Centre de la terre impr.1992 Treillet S., L'économie du développement : de Bandoeng à la mondialisation A.Colin DL 2005 Citation de St-Exupéry Ce principe traduit l'idée que tout développement industriel ou technico-scientifique qui s'accompagne de dangers potentiellement graves et irréversibles pour l'environnement ou pour la santé publique, requiert, même si ces dangers ne font l'objet d'aucune certitude scientifique, des mesures de sécurité effectives. Alternative à la stratégie attentiste, la stratégie de recours à la précaution est une invitation à agir sans attendre de certitudes dès lors que la menace est grave et irréversible. [...]