En 1958, l'économiste néo-zélandais Alban William Philips (1914-1975) publie une étude statistique portant sur la Grande Bretagne pendant la période 1867 et 1957 qui établit une relation entre le taux de croissance des salaires nominaux et le taux de chômage ; ainsi lorsque l'on s'approche de la situation de plein emploi, c'est-à-dire que l'on a un faible taux de chômage et une demande excédentaire de travail, le taux des salaires s'accroît plus rapidement, ils sont flexibles à la hausse parce que les syndicats d'ouvriers font pression sur les entrepreneurs pour encourager une augmentation de salaire, et que le patron ne peut faire autrement, en raison de la pénurie de main d'œuvre, mais que lorsque le chômage augmente, la main d'œuvre vient donc à manquer, on aboutit à l'effet inverse : l'entrepreneur est en position de force et limite donc les augmentations de salaires.
A partir de ce constat, on peut se demander comment les divergences d'interprétation de la courbe de Philips ont des conséquences sur les politiques économiques à mener.
Cette courbe de Philips sert de base à de nombreuses réinterprétations à l'origine de nombreuses politiques économiques. D'une part, cette courbe de Philips est réinterprétée par les keynésiens qui affirment que la relation de Philips réinterprétée est une relation décroissante entre inflation et chômage alors que pour les monétaristes cette relation est remise en cause, l'inflation étant un phénomène monétaire indépendant du chômage. Ces réinterprétations théoriques ont donc des conséquences sur les politiques économiques à mener, ainsi l'interprétation keynésienne de la courbe de Philips sert-elle d'essence à la mise en place des politiques néo-keynésiennes de stop and go alternant les politiques de relance pour réduire le chômage et les politiques de stabilisation pour réduire l'inflation. Les keynésiens sont en réalité des néo-keynésiens qui certes préconisent une intervention de l'Etat dans l'économie en cas de défaillance du marché, mais le chômage n'est plus du à une trop faible de consommation mais à une faible inflation. Les monétaristes sont des libéraux qui s'inspirent du monétarisme néoclassique, qui préconisent une intervention minimale de l'Etat dans l'économie dont la régulation est confiée au marché.
En quoi les keynésiens et les monétaristes, deux courants de pensée économique concurrents, interprétant la courbe de Philips donne t-ils deux interprétations divergentes qui ont des conséquences sur les politiques économiques à mener ?
D'abord l'interprétation de la courbe de Philips est divergente selon qu'elle soit d'origine keynésienne ou monétariste.
Ensuite, ces différences d'interprétation reflètent l'opposition entre les politiques économiques d'inspiration keynésiennes et les politiques d'inspiration libérale.
[...] Les politiques keynésiennes de lutte contre le chômage Les politiques néo-keynésiennes nées à la suite de la réinterprétation de la courbe de Philips sont certes appelées politiques keynésiennes, elles remettent pourtant en cause les politiques keynésiennes primitives. Ainsi la lutte contre le chômage ne passe plus par un soutient de la demande effective, ce qui fut notamment le cas dans les années 1930 par la mise en place des politiques de grands travaux aux Etats-Unis par Roosevelt, or l'augmentation de la demande effective entraîne une augmentation de l'inflation. [...]
[...] La courbe de Philips est elle à l'origine du stop and go, politique de régulation macroéconomique conjoncturelle qui relance l'économie par des incitations en cas de croissance trop mole et de risque de chômage par des réductions d'impôts et des augmentations de salaires et, en cas de risques inflationniste, par un freinage de l'activité économique. Les politiques monétaristes : des politiques libérales de stabilisation en réactions aux politiques économiques keynésiennes Pour les monétaristes et plus particulièrement Friedman, la priorité en politique économique est la lutte contre l'inflation due à une trop grande importance de la masse monétaire, ce courant économique libéral se base donc sur la théorie quantitative de la monnaie mise au point par Irving Fisher et reprise par Friedman. [...]
[...] Pourtant, l'idée de l'intervention de l'Etat dans l'économie reste forte, c'est en effet l'Etat lui-même qui fixe les objectifs de politique économique par le biais des planifications. Les gouvernements sont ainsi confrontés à un dilemme cornélien entre l'inflation et le chômage ; ainsi une politique de lutte contre le chômage entraîne-t-elle une stimulation de la hausse des prix alors qu'une politique de lutte contre l'inflation entraîne elle une hausse du chômage, une politique de lutte contre le chômage peut également passer par une baisse des salaires, ainsi un arbitrage doit-il être mis en place. [...]
[...] Les keynésiens sont en réalité des néo-keynésiens qui certes préconisent une intervention de l'Etat dans l'économie en cas de défaillance du marché, mais le chômage n'est plus du à une trop faible de consommation mais à une faible inflation. Les monétaristes sont des libéraux qui s'inspirent du monétarisme néoclassique, qui préconisent une intervention minimale de l'Etat dans l'économie dont la régulation est confiée au marché. En quoi les keynésiens et les monétaristes, deux courants de pensée économique concurrents, interprétant la courbe de Philips donne t-ils deux interprétations divergentes qui ont des conséquences sur les politiques économiques à mener ? D'abord l'interprétation de la courbe de Philips est divergente selon qu'elle soit d'origine keynésienne ou monétariste. [...]
[...] Ensuite, ces différences d'interprétation reflètent l'opposition entre les politiques économiques d'inspiration keynésiennes et les politiques d'inspiration libérale. Les interprétations divergentes de la courbes de Philips d'après les keynésiens et les monétaristes La relation de Philips mise en évidence par la courbe du même nom connaît des divergences d'interprétation suivant que cette dernière est étudiée par les économistes keynésiens, partisans d'une intervention de l'Etat pour palier les insuffisances des marchés, ou qu'il s'agisse des monétaristes d'inspiration libérale qui construisent leurs théories en réaction contre les théories keynésiennes. [...]
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