La distribution de l'eau et le transfert de technologies au Cameroun

Résumé du document

La question de l'eau occupe une place de prédilection dans l'aide et la coopération internationale. Cette ressource est une des conditions pour asseoir le développement durable. Dans cette aide à la coopération, la dimension technique semble poser problème à la diffusion et l'appropriation du développement durable en raison du transfert des technologies dans les pays en développement. Ces transferts sont butés à des réalités exogènes et endogènes dont la mise ensemble sème la critique à la diffusion de ce concept. A partir des observations de terrain réalisées dans le village Bamena, les données collectées montrent que l'échec du projet scan water est lié à des facteurs économiques et culturels. L'auteur se propose d'interroger le transfert des technologies lié à la distribution de l'eau (de l'échelle international au local) pour montrer que le développement durable a encore du chemin à faire dans les pays subsaharien. Le but de cet article est de montrer les facteurs de l'échec du projet Scan-Water.
Mots clés : distribution, eau, technologie, développement durable, domination, culture

Extraits

[...] Il a la forme d'un triangle de kilomètres carrés de surface. Du Lac Tchad à la baie de Bonny, il s'étend en longueur sur 1200 kilomètres et en largeur, l'étirement maximal est d'environ 800 kilomètres carrés entre la confluence de Sangha-Ngoko et la péninsule de Bakassi. Le Cameroun est un pays de peuplement très ancien qui a eu des contacts avec le monde occidental depuis le quinzième siècle avec l'abordage des Portugais sur les côtes Douala. Les commerçants européens allaient y installer des comptoirs commerciaux. [...]

[...] Le Japon a opéré des transferts de technologie mise au point par les pays occidentaux dans les premières décennies de ce dernier siècle. Plus précisément, au moment où l'espace et le temps semblent dominés grâce aux progrès des nouvelles technologies de l'information et de la communication, assiste-t-on à un renforcement des courants d'échange, ou bien à l'élargissement des distances, à l'aggravation des processus de rupture et de séparation ? Les transferts de technologie sont-ils une aide à l'amélioration des conditions de vie des peuples ou une entrave aux objectifs du développement durable Ces questions ne peuvent bien être abordées que dans les régions qui reçoivent ces transfèrent de technologie aujourd'hui et où les populations sont confrontées aux contraintes des milieux naturels, des mécanismes de la dépendance et des modalités historiques de soumission à des structures de domination qui renvoient aux enjeux des sociétés capitalistes. [...]

[...] Figure 1 : Bamena dans le département du Ndé à l'Ouest Cameroun Source : Carte administrative du Cameroun, par Enchaw G.B Les données que nous avons utilisées pour la rédaction de cet article proviennent de l'enquête que nous conduisons en ce moment dans le cadre des travaux de recherche pour la thèse de doctorat en anthropologie conduite en milieu urbain (Yaoundé) et milieu rural (Bamena, bangangté, Balengou et Tonga) au Cameroun. Le village Bamena est retenu dans le cadre de cet article parce qu'il y est implanté les stations scan water sur lequel porte notre article. Bamena est donc situé dans le département du Ndé et l'arrondissement de Bangangté à 15 kilomètres environ de la ville de Bangangté dans la province de l'ouest Cameroun. Le travail de collecte des données de terrain commencé depuis 2006 et entrecoupé de voyages pour des raisons de formation doctorale continue encore en ce moment. [...]

[...] On sait désormais que ce type de transfert ne profite en rien aux pays d'accueil. Les raisons fondamentales qui expliquent cet échec sont entre autres l'inadaptation des technologies transférées aux conditions locales ; la concentration des activités de recherche-développement dans les pays d'origine des firmes multinationales, la faiblesse des effets d'entraînement du transfert de technologie sur l'économie locale. Ajoutons à cette liste, ce que nous appelons volontiers (les causes-séminaires), la plus évoquée ; la plus entendue, cèle qui consiste à dire que les populations n'ont pas été consultées pour la réalisation du projet. [...]

[...] Conclusion Au sortir de cette réflexion sur la distribution de l'eau et le transfert de technologie, notre propos se veut une remise en évaluation de la diffusion du concept de développement durable dans les pays en développement. Par le transfert de technologie, le propos de cet article est de montrer que la distribution de l'eau dans le contexte culturel bamiléké est toujours confrontée à des déterminants exogènes et endogènes. L'urgence des problèmes de santé causés par l'eau que le projet Scan Water voulait améliorer est restée sans lendemain. [...]