[...] On reproche souvent à la dette publique d'asphyxier l'économie, d'être un fardeau pour les générations futures, d'empêcher l'État de se financer par la suite. On la montre du doigt, elle serait immorale, irresponsable ; elle ne cesserait d'augmenter. François Fillon a même déclaré être à la tête d'un État en faillite. Si la dette publique existe bien, est-elle vraiment aussi menaçante qu'on le prétend ?
[...] Depuis 25 ans, la part de la dette publique dans la richesse nationale est passée de 20% à 64%. En fait, le rapport de la dette au PIB tend à augmenter en période de faible croissance et de crise, et se stabilise pendant les périodes de faste croissance, voire même se réduit. Cette montée de l'endettement s'explique essentiellement par le passage du taux d'intérêt au dessus du taux de croissance durant les années 1980 : il est devenu plus rentable d'investir dans des titres que dans la sphère productive. En 2007, la dette publique était de 1 209,5 milliards d'euros ce qui revient à dire, pour faire dans le spectaculaire, que chaque ménage supporte une dette de 41 000 euros. Quels problèmes économiques cette dette engendre t-elle ?
[...] le rapport Pébereau de 2005 sur la question de la dette publique relève que la charge de la dette représente 40 milliards d'euros soit 15% des dépenses totales de l'État, et c'est le 2e poste de dépenses du budget après l'Education Nationale. Au fur et à mesure que l'endettement se creuse, les marges de manoeuvre de l'Etat s'en trouvent d'autant plus réduites pour les budgets futurs.
Enfin, la charge de la dette soulève la question de la redistribution des richesses (...)
[...] Toutefois, sur le long terme, la dette publique peut s'avérer être un poids pour l'économie. L'alléger n'est cependant pas chose facile : dans l'idéal, il faudrait à la fois croissance et inflation ce qui permettrait d'engranger des recettes supplémentaires tout en payant des annuités constantes. Il n'y a pas vraiment de bonne ou mauvaise réponse à la question La dette publique est-elle un fléau et comme le souligne Jean-Paul Fitoussi : l'exagération d'un problème est rarement un bon prélude à sa solution Si la question doit se poser, c'est avant tout en termes politiques : quelles sont les priorités du gouvernement ? [...]
[...] L'endettement n'aurait donc aucun intérêt et serait le résultat de démagogie des hommes politiques. Ainsi, l'Etat devrait se limiter à ses fonctions régaliennes et laisser tout autre fonction au secteur privé. Pourtant, on remarque que la hausse de l'endettement depuis ces vingt dernières s'explique essentiellement par la hausse des dépenses sociales. En effet, on oublie souvent que la dette publique est un facteur de cohésion sociale de par ses dépenses en éducation, en recherche, en infrastructures, etc. Et surtout de par ses dépenses de protection sociale, en particulier pour lutter contre le chômage de masse. [...]
[...] La dette publique, un frein potentiel à la croissance économique. La principale conséquence de la dette publique est de trouver un moyen d'assurer son remboursement, càd tirer des excédents budgétaires. Le financement des déficits publics peut se faire de plusieurs façons : il peut être financé soit par création monétaire, ce qui entraine de l'inflation ; soit en émettant des obligations sur le marché financier notamment sous la forme de Bons du Trésor. Ces obligations sont achetées par des ménages qui ont un revenu suffisamment élevé pour épargner. [...]
[...] Qu'est-ce que la dette publique ? Le déficit budgétaire est la situation dans laquelle les recettes du budget de l'Etat sont inférieures aux dépenses. Pour financer son déficit, l'Etat se voit obligé d'emprunter. La dette publique c'est l'ensemble des dettes de l'État résultant des emprunts que celui-ci a émis, càd ses engagements financiers sous forme d'obligations et de bons. La dette publique est le corollaire des politiques de relance budgétaire qui consistent à faire varier les dépenses publiques de façon à influer la conjoncture économique. [...]
[...] De même, les pays scandinaves sont souvent pris en exemple pour leur faible niveau d'inégalités, la flexibilité de leur marché du travail, leur forte capacité d'innovation alors même que leurs niveaux de dépenses publiques sont supérieurs à la France. Le besoin de financement est donc signe de dynamisme de l'économie. B. La dette, un facteur de cohésion sociale. Pour certains économistes (notamment Buchanan et sa théorie du Public choice), l'endettement serait la preuve de la faillite morale du gouvernement qui cèderait à des dépenses supplémentaires de façon à pouvoir satisfaire ses électeurs et augmenter ses chances de réélection. [...]
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