[...] Les liens entre croissance économique, que François Perroux définit comme l'augmentation soutenue durant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension (pour la nation, le produit global en termes réels), et inégalités, qui sont des différences d'accès aux ressources rares et socialement valorisées (revenu, patrimoine, pouvoir, prestige...) semblent donc complexes : la croissance économique semble autant pouvoir induire une réduction des inégalités (comme dans le cas des 30 Glorieuses), qu'une augmentation de ces inégalités, comme dans la dernière décennie. Cette « évolution des inégalités » peut d'ailleurs autant induire une variation quantitative, c'est-à-dire une variation du rapport numéraire entre la part de la population la plus défavorisée et la part de la population la plus aisée, qu'une variation qualitative, c'est-à-dire une évolution de l'intensité des inégalités entre les plus aisés et les plus défavorisés, ou même une évolution des inégalités internationales, entre Etats, régions, ou groupes d'États.
On étudiera alors les rapports entre croissance économique et inégalités dans les économies capitalistes, les économies de marché : l'idéologie communiste ayant pour toile de fond la disparition presque totale des inégalités, et n'étant plus d'actualité, et les économies traditionnelles, comme le souligne déjà, en 1776, Adam Smith dans Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, étant égalitaires, mais produisant peu de richesses.
[...] De même, en se rattachant aux idées keynésiennes, on peut rajouter que de trop fortes inégalités, qualitatives et quantitatives peuvent provoquer des « goulots d'étranglement » pour la production des biens et services, produits par les firmes capitalistes : l'avenir des plus défavorisés pouvant être considéré comme étant incertain du fait de la faiblesse de leurs revenus, ils vont avoir tendance à thésauriser la faible épargne qu'ils vont pouvoir faire, ne pas consommer, et indirectement, les inégalités vont alors avoir tendance à fragiliser le système capitaliste.
De plus, les plus défavorisés jouissant souvent de revenus de transfert, l'augmentation quantitative des inégalités va provoquer l'augmentation de ces revenus de transfert : plus il y a de ménages pauvres, plus l'état doit verser de revenus de transfert et, ne bénéficiant pas de revenus extensibles, il va allouer une partie de son budget à combler ces inégalités, partie de son budget qui aurait pu être allouée à la recherche et développement, ou à l'éducation, secteurs moteurs pour la croissance économique (...)
[...] Schultz dans Le capital humain, la formation d'un salarié favorise la formation, et par extension la hausse de productivité, des autres salariés. On peut alors penser qu'il en est de même pour les Etats, et que le leadership d'un État, favorisé par l'acquisition d'une innovation, d'une technique, va pouvoir favoriser la croissance économique des autres Etats: l'invention et la diffusion de la machine à vapeur, après l'Angleterre, a touché toute l'Europe, et a été un facteur décisif de la croissance économique européenne des 18e et 19e siècles. [...]
[...] Les inégalités sont donc un facteur à prendre en compte dans la croissance économique, mais quel est alors l'influence de la croissance économique sur ces inégalités? Comme on l'a précisé auparavant, le lien de causalité entre croissance économique et évolution des inégalités semble difficile à mettre en lumière : la croissance économique des 30 Glorieuses a favorisé la réduction des inégalités, en France par exemple le rapport inter-décile, entre les 10% les plus riches, et les la plus pauvres, plonge entre 1955 et 1980, alors que la croissance économique française de la dernière décennie, peut être moins intense mais bien présente, a vu les inégalités se développer : comme on l'a précisé dans l'introduction, en 2003, selon l'INSEE, le patrimoine moyen des des Français les plus aisés était plus de 2100 fois supérieur à celui des les plus modestes, contre un peu plus de 1600 fois en 1997, selon l'Alternatives économiques du 2 trimestre 2011. [...]
[...] selon V. Giret et V. Le Billon, Les vies cachées de DSK. De façon parallèle, en 2003, selon l'INSEE, le patrimoine moyen des des Français les plus aisés était plus de 2100 fois supérieur à celui des les plus modestes, contre un peu plus de 1600 fois en 1997, selon l'Alternatives économiques du 2 trimestre 2011. [...]
[...] L'exemple du Royaume-Uni aux 18e et 19e siècles est probant : premier à avoir accompli sa révolution industrielle, il possède un leadership incontesté jusqu'au début du 20e siècle, où il va être rejoint par d'autre pays d'Europe, et les États-Unis, qui lui ont emboîté le pas. Selon Nicholas Kaldor, un économiste d'obédience keynésienne, notamment auteur Essays an value and distribution les pays qui ont connus une forte croissance jusqu'au 20e siècle ont des caractéristiques communes, et parmi elles, la hausse de la productivité du travail : cette hausse de la productivité du travail est notamment due à l'apport du progrès technique. Or ce progrès technique se diffuse : comme l'affirme T. [...]
[...] On étudiera alors les rapports entre croissance économique et inégalités dans les économies capitalistes, les économies de marché : l'idéologie communiste ayant pour toile de fond la disparition presque totale des inégalités, et n'étant plus d'actualité, et les économies traditionnelles, comme le souligne déjà, en 1776, Adam Smith dans Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, étant égalitaires, mais produisant peu de richesses. On peut alors se demander si, dans les économies capitalistes de marché, la croissance économique passe toujours par une hausse des inégalités, hausse des inégalités qui peut être quantitative autant que qualitative. [...]
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