L'expression 'développement durable' est la traduction officielle choisie pour la notion de 'sustainable development'; c'est-à-dire un développement économique et social qui puisse continuer dans le long terme. Malgré un certain succès au niveau de la politique internationale, la notion reste floue (flou qui est peut-être paradoxalement une des raisons de son succès)
[...] Mais les faiblesses conceptuelles du développement durable constituent peut être une qualité dans une perspective d'efficacité politique. Au nom de cette nouvelle " ardente nécessité de nombreux engagements internationaux, nationaux, locaux ont été pris qui , au delà de leur incohérence, ont fait avancer des débats parfois bloqués depuis longtemps. Globalement, on peut porter au crédit de la notion de développement durable d'avoir crée un lieu de débat communément accepté (effet de légitimation) et permis dans un certain nombre de situations de regarder autrement les choix de développement, tant dans les PVD que dans les pays industrialisés. [...]
[...] Le développement durable : émergence d'une notion très consensuelle La création d'un lieu de débat Dès 1980, l'Union internationale pour la conservation de la nature affirmait la nécessité, pour conserver les ressources vivantes, de protéger les écosystèmes. Cette approche des politiques de conservation visant à s'opposer moins frontalement au développement des activités humaines était relativement nouvelle dans le milieu des naturalistes. La notion de " sustainable development " a suscité beaucoup d'intérêt et a ainsi été retenue par la Commission su l'Environnement et le Developpement créée par les Nations Unies en 1983. [...]
[...] Il s'agissait de ramener dans la sphère du marché ce qui par nature ne pouvait en dépendre. Outre les problèmes techniques évidents qu'on rencontre, l'internalisation ne peut englober qu'un nombre restreint de problèmes écologiques, ceux dont l'origine peut être attribuée à des groupes identifiables, mais les problèmes d'épuisement des ressources, par exemple, restent en dehors du marché, d'où une limitation de l'efficacité des politiques fiscales de l'environnement. En revanche, il se crée, parallèlement à ces politiques publiques encore embryonnaires, un marché de la protection de l'environnement, car celui-ci représente de plus en plus un savoir-faire monnayable. [...]
[...] Des auteurs comme Solow ont déplacé le concept sur un autre terrain : celui de l'équité entre générations. Il serait ainsi nécessaire de proposer des compensations financières aux générations futures par la captation et l'investissement des rentes de rareté qu'elles génèrent, dans des actifs reproductibles afin que ceux-ci puissent se substituer aux ressources naturelles utilisées Une 2ème direction consistait à proposer des corrections des agrégats de la comptabilité nationale ou à suggérer le développement d'indicateurs ad hoc. On peut ainsi citer le rapport de la Banque Mondiale sur la rectification du PIB indonésien pour tenir compte de la perte de stocks de ressources naturelles : ainsi la croissance de l'économie indonésienne sur une décennie de référence passe de près de 8%/an à un peu plus de 4%. [...]
[...] Imposer des choix de développement, en particuliers aux pays pauvres, paraît dès lors aléatoire. Au début des années 1990, l'Environment Protection Agency aux Etats- Unis a mis en avant la notion de stratégies " sans regrets " pour désigner une approche des menaces sur l'environnement (en part. les risques de changements climatiques) fondée sur la mobilisation de toute mesure qui provoquerait une amélioration de la situation sans entraîner de coûts spécifiques (ou alors avec des bénéfices équivalents). Les juristes quant à eux ont créé une nouvelle obligation en invoquant un " principe de précaution qui reste encore flou. [...]
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