La dette publique correspond à l'ensemble des emprunts publics, c'est à dire contractés par des administrations publiques (Etat, collectivités locales, sécurité sociale). Chaque année, ces administrations publiques perçoivent des ressources (impôts et taxes, et autres recettes non fiscales) et payent des dépenses pour la collectivité (salaires, fournitures, prestations...). Lorsque ces dépenses sont supérieures aux recettes, un déficit est constaté. Pour financer ce déficit, les administrations publiques doivent s'endetter. Les administrations publiques n'empruntent généralement pas auprès d'une banque, mais émettent des titres, essentiellement des obligations, sur les marchés. Elles s'engagent à rembourser ces obligations, en payant des intérêts, à une date future. On peut donc dire que la dette est la somme des déficits passés accumulés. Aujourd'hui, en France et dans divers pays Européens, l'endettement public a atteint un montant important, ce qui remet d'actualité le débat théorique usuel entre économistes libéraux et keynésiens au sujet du déficit de l'Etat. La dette de l'Etat est elle un fardeau qui nous freine ou bien est elle nécessaire à la croissance ? Nous verrons dans un premier temps, pourquoi le déficit de l'Etat peut s'avérer nécessaire, et bénéfique pour le pays. Dans une seconde partie nous verrons au contraire pourquoi certains recommandent de réduire l'endettement français et d'atteindre un déficit zéro. Enfin, nous nous demanderons de quelles marges de manœuvre nous disposons aujourd'hui pour agir, et quelles sont les propositions des hommes politiques à ce sujet.
[...] La dette implicite est dure à évaluer et sa composition contestable. Pour les auteurs du texte, il ne faut pas ajouter les futures dépenses de retraites et de santé, car ce coût sera supporté par des prélèvements qui existent déjà. De plus, on peut faire varier ces charges selon l'âge de départ à la retraite et la durée requise de cotisation, par exemple. Donc ces charges n'existeront peut-être pas. Qui plus est, si l'on veut retenir les dépenses futures hypothétiques, pourquoi ne pas prévoir le coût de la construction des écoles, les subventions versées aux entreprises, le coût des catastrophes naturelles ? [...]
[...] De même le Royaume-Uni à partir de 1993 a donné une nouvelle impulsion à sa politique d'assainissement. On a augmenté la pression fiscale supportée par les ménages et on a strictement limité les dépenses. Cette action sur les dépenses a été mise en œuvre de façon originale : des comités d'examen ont étudié les budgets des ministères dépensiers et une mise en concurrence systématique des administrations entre elles et avec le secteur privé a été effectuée. Les objectifs fixés n'ont toutefois pas été atteints et le besoin de financement reste élevé. [...]
[...] Les emprunteurs privés et publics sont en effet en concurrence sur le marché des fonds prêtables. L'augmentation de l'offre de titres publics suscite une baisse des prix et oblige l'Etat à offrir une rémunération supérieure pour attirer de nouveaux préteurs. Ceci conduit à une hausse des taux d'intérêts. Cette hausse des taux peut être aggravée si les emprunteurs viennent à douter de la capacité de l'Etat à payer ses échéances futures (augmentation de la prime de risque). Ainsi, la dette publique, au lieu d'être un instrument en faveur de la conjoncture (comme le prétendent les keynésiens), pénalise l'économie. [...]
[...] Pourquoi la dette est-elle devenue si importante ? Pendant les années 90, le niveau des taux d'intérêts a été élevé et l'Europe a connu le phénomène de chômage de masse. En effet, un chômage de masse signifie moins de cotisants (baisse des recettes de l'Etat), mois de personnes imposables, en même temps qu'une augmentation des dépenses de transfert (hausse des dépenses de l'Etat). Qu'est ce que le service de la dette ? Le service de la dette désigne le remboursement du capital emprunté et des intérêts. [...]
[...] Aucun gouvernement n'a réussi à enrayer cette évolution malgré une brève période de répit entre 98 et 2001. (Voir Annexes Pourquoi les dépenses publiques sont elles constamment en augmentation ? On observe une rigidité à la baisse des dépenses du secteur public. Les périodes de crise économique ou de guerre favorisent la croissance des dépenses publiques et cette croissance est irréversible, car il est difficile de revenir sur les engagements pris par l'Etat. La tolérance à la charge fiscale se modifie. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture