En vous appuyant sur vos connaissances sur la détermination des taux d'intérêt réels et sur les mécanismes par lesquels des taux d'intérêt réels élevés affectent l'économie, ce point de vue vous paraît-il pertinent pour expliquer la crise économique des années 80 et 90 ?
Pour répondre à cette question nous verrons d'abord la formation des taux d'intérêt en termes théoriques pour nous intéresser ensuite à des aspects plus conjoncturels.
[...] Les années quatre-vingt sont marquées par une période de désinflation et sur le plan de la politique économique d'un retour au libéralisme. Les Etats-Unis ont entrepris dès 1979 avec Paul Volcker à la tête de la Fed, cette nouvelle politique. Le monétarisme supplante le keynésianisme, l'inflation est maîtrisée par la limitation de la création de monnaie centrale. Ce qui a pour répercussions d'augmenter les taux d'intérêts réels, de réduire les marges des entreprises qui préfèrent s'autofinancer, d'obérer les charges financières des emprunteurs dont notamment les pays en développement qui ne peuvent rembourser, d'amplifier le chômage et plus généralement la pauvreté. [...]
[...] En vous appuyant sur vos connaissances sur la détermination des taux d'intérêt réels et sur les mécanismes par lesquels des taux d'intérêt réels élevés affectent l'économie, ce point de vue vous paraît-il pertinent pour expliquer la crise économique des années 80 et 90 ? Le plan Fourcade de 1974 est décidé pour réduire le déficit budgétaire, ralentir l'inflation (14 diminuer les importations ; cela, en particulier par une augmentation des taux d'intérêt. Les résultats sont probants, dans une politique keynésienne de stop and go le stop a provoqué une récession avec une forte augmentation du chômage. [...]
[...] La théorie fishersienne peut expliquer, comme l'analyse de Wicksell sur le taux naturel, une des causes des crises économiques, notamment dans les années quatre-vingt. L'analyse de Fisher se centre surtout sur la crise des années trente et en particulier la grande crise de 1929-1933 mais elle peut nous permettre de comprendre celle des années quatre-vingt. En effet, Fisher, dans un article : La théorie des grandes dépressions par la dette et la déflation publié dans la revue : Econometrica (1933), détaille l'influence des taux sur l'activité économique. [...]
[...] La chute de la demande des prêts du fait du marasme économique fait diminuer les taux d'intérêt nominaux mais la déflation maintient les taux d'intérêt réels à des niveaux élevés. Fischer conclut son analyse sur le fait que deux variables : le surendettement et la déflation influencent sept variables qui sont : la masse monétaire, sa vitesse de circulation, la valeur des actifs, les profits des entreprises, l'activité économique, la confiance des entrepreneurs et les taux d'intérêt réels en particulier. [...]
[...] Il en résulte une éviction d'une partie des projets d'investissement donc une réduction d'accumulation du capital productif. Michel Aglietta note que la finance "libéralisée favorise une inflation stable et basse, mais entrave l'accumulation du capital". Dans une période de récession, des ajustements sont nécessaires. Le durcissement de la politique monétaire comme ce fut le cas aux Etats-Unis et au Royaume-Uni a entraîné une augmentation des taux d'intérêt nominaux et réels à cour terme. Cet accroissement provoque une baisse du prix des actifs et une augmentation des charges financières dans les revenus. [...]
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