'L'inflation est l'œuvre du diable parce qu'elle respecte les apparences et détruit les réalités' : à l'image de cet aphorisme d'André Maurois, il est usuel de considérer l'inflation comme un mal absolu. Elle se définit comme la hausse durable du niveau général des prix à l'intérieur d'un espace donné. Au contraire, la désinflation manifeste une décélération de la hausse des prix
[...] Les politiques monétaires étaient accusées de produire des effets déflationnistes. Ces inquiétudes ont aujourd'hui disparu, à tel point que l'on se demande si l'inflation n'est pas de retour, les prix des matières premières s'étant ressaisis et les prix industriels ayant stoppé leur dégringolade. Si quelques prix commencent à relever la tête, il n'existe cependant aucune raison de paniquer puisque les structures de l'économie brident l'inflation. A moins qu'elle ne se soit déplacée vers les marchés financiers. Les structures actuelles de l'économie permettent de limiter les craintes d'un retour de l'inflation. [...]
[...] La désinflation des années 1980 s'est étendue à l'ensemble des pays développés, même si elle n'a pas débuté partout simultanément. En France, la politique économique change radicalement en 1983 afin de défendre le franc fort, c'est-à-dire une monnaie qui bénéficie d'une prime de risque très faible sur les marchés internationaux de capitaux : convaincus des possibilités d'appréciation de la monnaie, les opérateurs de marché l'utilisent comme réserve de placement. Cette politique repose sur quatre axes : - une politique budgétaire d'assainissement, fondée notamment sur la maîtrise de la dépense salariale de l'Etat par la désindexation des salaires et la limitation des subventions versées au secteur privé ; - une politique monétaire fondée sur un franc fort c'est-à-dire un ancrage de la monnaie nationale par rapport au mark (monnaie internationale de réserve, taux d'intérêt faibles dans la mesure où ils n'intègrent pas une prime de risque) ; - la maîtrise des coûts supportés par les entreprises, que ce soit l'incitation à une hausse modérée des salaires ou la diminution de la fiscalité sur les bénéfices ; - la réalisation de réformes structurelles destinées à améliorer la compétitivité de l'économie. [...]
[...] La désinflation est-elle réussie ? A-t-elle permis d'atteindre les objectifs de reprise de la croissance et d'emploi ? Celle-ci a fait l'objet d'un large consensus dans les années 80 et a conduit à certains résultats positifs, parmi lesquels la diminution du taux de croissance de la hausse des prix, elle voit en revanche aujourd'hui son efficacité remise en question, et l'on se demande même si un retour de l'inflation n'est pas à craindre. I. La désinflation est présentée comme la condition de long terme de reprise de la croissance et de l'emploi. [...]
[...] La désinflation est-elle réussie? Introduction L'inflation est l'œuvre du diable parce qu'elle respecte les apparences et détruit les réalités : à l'image de cet aphorisme d'André Maurois, il est usuel de considérer l'inflation comme un mal absolu. Elle se définit comme la hausse durable du niveau général des prix à l'intérieur d'un espace donné. Au contraire, la désinflation manifeste une décélération de la hausse des prix. Les prix continuent certes à augmenter, il n'y a donc pas de déflation, mais de plus en plus faiblement. [...]
[...] Ainsi, la désinflation opérée par la France depuis 1983 paraît réussie au regard de certains objectifs qu'elle s'était fixée. Cependant cette politique fait l'objet de débats récurrents, les enchaînements prévus par les promoteurs de cette politique n'étant pas tous réalisés. II. Le maintien d'un taux de chômage élevé, notamment en France, et la faiblesse de la croissance ont encouragé la remise en cause des vertus de la désinflation. Les interrogations ont ainsi pu porter sur les limites et les éventuels effets pervers de la désinflation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture