La décennie 1919-1929 tient dans l'histoire économique une place ambiguë. C'est une phase de « normalisation » précaire entre les bouleversements de l'économie de guerre et de la catastrophe de 1929. La grande dépression des années 30 n'a pas seulement éclipsé le souvenir des difficultés de l'après guerre, elle a conduit aussi, bien souvent, à magnifier par contraste la « prospérité perdue » des années 20
[...] La stabilisation apparente de la fin des années 20 précède ainsi de fort peu la rupture de 1929-1931, et ce n'est sans doute pas une simple coïncidence. [...]
[...] Les déséquilibres des années 20 Introduction La décennie 1919-1929 tient dans l'histoire économique une place ambiguë. C'est une phase de normalisation précaire entre les bouleversements de l'économie de guerre et de la catastrophe de 1929. La grande dépression des années 30 n'a pas seulement éclipsé le souvenir des difficultés de l'après guerre, elle a conduit aussi, bien souvent, à magnifier par contraste la prospérité perdue des années 20. G. Rees : Jamais dans l'histoire de l'humanité, la richesse ne s'était encore accrue si vite, ni à une pareille échelle ; jamais la solution des problèmes fondamentaux de la production n'avait paru aussi proche. [...]
[...] Ce raisonnement simple fondé sur une schématisation radicale des conditions de l'équilibre, conduisait logiquement à faire de la baisse des prix l'objectif central de la politique britannique . Les axes de la politique de déflation : La politique de cherté de l'argent (appliquée tout au long des années 20) : la Banque d'Angleterre en maintenant de manière systématique son taux d'escompte à un niveau supérieur à celui de New York, favorise le retour vers Londres des capitaux à court terme, ce qui assure un effet direct de soutien du cours de la Livre sur le marché des changes. [...]
[...] Mais il s'agit d'une victoire lourde de conséquences : La place de Londres est à la merci d'un déplacement de capitaux flottants. Condamnée pour les retenir à maintenir des taux d'intérêts élevés, la GB ne réussit pas toujours pour autant à éviter de brusques sorties d'or. Enormité du déficit commercial, d'autant plus grave qu'il est dû à un fléchissement à long terme des exportations : le volume des exportations britanniques en 1927-29 est inférieur à 20% à celui de 1913 Mais surtout coût économique et social disproportionné de la restauration monétaire. [...]
[...] La crise de trésorerie, dont le caractère aigu correspond à des mouvements spéculatifs contre le franc plutôt qu'à une aggravation fondamentale, met néanmoins le G Poincaré dans une situation difficile, en l'obligeant à solliciter un emprunt extérieur et à passer par les conditions de la banque Morgan (accroissement d'impôts de 20% à la veille des élections de 1924) Le redressement financier, en France comme en All dépend des crédits américains ! En All, en octobre 1923, une nouvelle unité monétaire est introduite, le rentenmark, gagé symboliquement sur les actifs réels de l'industrie et de l'agriculture allemandes, et l'on procède en novembre à l'échange des billets, à concurrence de mille milliards de marks pour 1 rentenmark. Le succès de l'opération repose sur la reconstitution des encaisses, qui met fin à la fuite devant la monnaie et à l'inflation galopante. [...]
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