« La monnaie établit un lien entre le passé à l'avenir » à déclaré Keynes. Et en effet, la monnaie nous relie inconsciemment à « l'avant » puisqu'elle a été crée dans un but précis, remplacer un système autrefois en fonction. Ainsi, l'économie monétaire permet d'échapper aux lourdes contraintes du troc : double coïncidence des besoins et lourds coûts de transaction. La monnaie, constituée par les moyens de paiement, de règlement permettant l'extinction d'une dette et acceptée par tous les acteurs sur un territoire donné, est donc un instrument de modernité et d'efficacité. Dans une économie capitaliste, c'est à dire, caractérisée par la détention des moyens de production, la volonté d'accumulation du capital, et le salariat, et dans laquelle s'inscrit l'économie marchande, la monnaie est une notion équivoque et complexe.
Et dans la vie de tous les jours, nous percevons cette ambivalence. Avant toute chose il s'agit donc de dissiper le flou en définissant ce que n'est pas la monnaie. La monnaie n'est pas un chèque ou une carte bleue, se sont des supports de la monnaie. Cependant si on sait définir la monnaie par la négative c'est que ses définitions sont plurielles.
Nous allons donc voir dans quelle mesure, selon les différentes définitions et visions de la monnaie, cette dernière joue un rôle primordial dans l'économie capitaliste.
L'instrument technique et pratique qu'est la monnaie peut être vu comme jouant un rôle négligeable dans l'économie, mais à l'inverse, d'autres économistes considèrent la monnaie comme primordiale et lui accorde une influence importante sur le monde qui l'entoure.
[...] Ensuite, MARX définit la monnaie réelle qui est le moyen d'achat et se réalisera lors de l'action d'achat. A l'occasion de la transaction, on passe donc d'un prix idéal, celui désiré par le vendeur, à un prix réel, le prix effectif, celui de la vente, grâce à un transfert de monnaie idéale (unité de compte) en monnaie réelle (moyen d'achat). Cependant, il n'est pas garanti que le prix idéal corresponde au prix réel, la marchandise effectue un saut périlleux qui représente la possibilité de crise : un prix réel inférieur à celui attendu par le vendeur. [...]
[...] Aujourd'hui, la BCE surveille tout particulièrement M3, et s'en sert comme indicateur avancé du taux d'inflation, bête noire de la politique monétaire. Cependant, ses agrégats, fruits de choix théoriques, ne sont pas en eux-mêmes des preuves de l'influence de la monnaie dans l'économie. Ainsi, il serait incomplet de ne définir la monnaie que par ces regroupements statistiques, nous allons donc la déterminer à l'aide de ses fonctions. Le concept fonctionnaliste Money is that money does ( F.A Walker) Il s'agit de définir la monnaie par ses fonctions, elles sont recensées au nombre de trois depuis Aristote : 1. [...]
[...] Ainsi il est clair, grâce à l'éclairage sociologique, que la monnaie joue un rôle fondamental dans l'économie capitaliste. Rappelons donc que la monnaie ne paraît pas jouer un rôle majeur dans l'économie lorsqu'on la définit par les agrégats monétaires, la conception fonctionnaliste, ou bien encore quand on suit le raisonnement néo- classique. Cependant, on ne peut négliger l'éclairage de KEYNES qui confère un rôle actif à la monnaie, ni mettre de côté l'œuvre de MARX qui bâtit la monnaie comme pilier de l'économie, pas plus qu'on ne peut occulter AGLIETTA, ORLEAN, SIMMEL, et MAUSS qui par la vision sociale de la monnaie, démontrent à quel point elle est au cœur du bon fonctionnement et du caractère pérenne de l'économie capitaliste que nous connaissons. [...]
[...] Chez MARX la monnaie est au cœur de l'économie capitaliste. La monnaie sociale, garante de la pérennité de l'économie Dans La violence de la monnaie, AGLIETTA et ORLEAN montrent comment la monnaie catalyse la violence au sein d'une société, permettant ainsi à la société marchande d'exister. En effet, GIRARD avec la thèse mimétique, montre que nos désirs sont suscités par le désir d'un autre, de ce que possède l'autre, ce qui engendre la violence. AGLIETTA et ORLEAN partant de ce postulat expliquent que la monnaie concentrera cette violence sur elle en devenant le symbole de la richesse et en instaurant paradoxalement la confiance. [...]
[...] Elle rend possible l'utilisation différée du pouvoir d'achat. On retrouve dans cette notion le lien entre le passé et le présent de Keynes, celui de désirer la monnaie pour elle-même mais également la notion d'instrument favorable à l'exercice des libertés individuelles. Selon Dostoievsky, la monnaie est la liberté frappée La théorie fonctionnaliste apparaît claire quant à sa définition de la monnaie, cependant Pascallon, dans son ouvrage Théorie Monétaire explique qu'il existe un biais : systématiquement on privilégie une fonction à une autre. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture