Le policy-mix désigne l'orientation macroéconomique conjointe de la politique budgétaire et de la politique monétaire. Au vu du contexte conjoncturel de l'économie mondiale, l'évolution du policy-mix traduit des choix de politique économique. Les politiques monétaire et budgétaire poursuivent des objectifs communs. Ils sont au nombre de quatre à savoir : la croissance, le plein emploi, la stabilité des prix et l'équilibre extérieur qui constituent en quelque sorte les quatre points cardinaux du carré magique. Le défi subtil demandé au policy-mix est d'articuler au mieux les deux bras principaux de la politique économique. Comme nous le verrons en détail, les risques de divergence entre ces deux politiques sont accrus dans l'eurozone de par la répartition des compétences entre deux niveaux de pouvoirs aux objectifs distincts.
Si on prend l'exemple de cette grande puissance que sont les Etats-Unis, le policy-mix semble y avoir été beaucoup plus réactif à la baisse de la croissance apparue depuis 2001 que dans la zone euro. En effet, les impulsions monétaires et budgétaires ont été massives et renforcées par la dépréciation du dollar. La politique monétaire s'est assouplie depuis 2001 et la politique budgétaire a subi une réorientation expansionniste, ce qui ne fut pas le cas en Europe en ce qui concerne le Pacte de stabilité et de croissance que nous détaillerons par la suite. De telles différences ont des raisons d'être particulières ; nous tenterons d'analyser dans ce rapport les défaillances de l'Europe dans ce domaine en expliquant pourquoi elle n'a pas pu bénéficier de telles impulsions. L'introduction de l'euro et la création d'une politique monétaire unique ont pleinement modifié la gestion des politiques économiques au sein de l'Union. Nous nous consacrerons à l'Eurozone où les difficultés de cohérence du policy-mix sont visibles. Le dilemme principal est de mener à bien un policy-mix dans un ensemble où la politique budgétaire est décentralisée (du ressort des différents gouvernements nationaux) et où la politique monétaire est centralisée (commune aux 12 Etats membres de l'Eurozone).
Nous débuterons notre rapport par une description et une analyse de ces deux politiques. Après avoir cité les objectifs et les enjeux de chacune d'elle, nous nous pencherons sur les critiques qu'elles soulèvent et tenterons d'y apporter des réponses. Nous analyserons dans un premier temps les imperfections du Pacte de Stabilité et de Croissance pour ensuite étudier les impacts d'un choc asymétrique sur les paramètres macroéconomiques dans les Etats européens. Nous poserons enfin les bases de la coordination entre les différents niveaux de pouvoir.
[...] Dans ce contexte, on peut craindre que les différences d'objectifs entre les deux entités ne créent des tensions au sein de la zone. Aux Etats-Unis, le secrétaire au Trésor déjeune au moins une fois par semaine avec le directeur de la Banque Fédérale. Cette anecdote témoigne de l'importance accordée à la collaboration des deux institutions qui poursuivent des objectifs similaires : la surveillance de l'inflation et la croissance de l'activité. En Europe, la BCE n'est confrontée à aucun interlocuteur susceptible d'influencer la politique budgétaire des Etats, et ce malgré la nomination en 2005 de Jean-Claude Junker à la tête de l'Eurogroupe. [...]
[...] La Commission porta alors le cas devant la Cour Européenne de Justice, cherchant à mettre de côté la décision du Conseil ECOFIN. La Cour de Justice suivit à la lettre le texte du traité et condamna la décision du Conseil. Mais, jusqu'à ce jour, aucune sanction n'a été promulguée. Cela annonce une réforme du Pacte qui privilégierait une vision à long terme et éviterait les condamnations pour une année de déficit. La pression par les pairs remplacerait ainsi toute forme de pénalité. [...]
[...] Nous nous consacrerons à l'Eurozone où les difficultés de cohérence du policy-mix sont visibles. Le dilemme principal est de mener à bien un policy-mix dans un ensemble où la politique budgétaire est décentralisée (du ressort des différents gouvernements nationaux) et où la politique monétaire est centralisée (commune aux 12 Etats membres de l'Eurozone). Nous débuterons notre rapport par une description et une analyse de ces deux politiques. Après avoir cité les objectifs et les enjeux de chacune d'elle, nous nous pencherons sur les critiques qu'elles soulèvent et tenterons d'y apporter des réponses. [...]
[...] Imaginons un monde qui se limiterait à deux zones monétaires distinctes, reliées entre elle par un taux de change flexible. Mettons les Etats-Unis et le Canada. Ces deux pays sont au départ dans une situation d'équilibre dans laquelle ils ne connaissent ni chômage, ni inflation. Considérons qu'un choc hexogène vienne diminuer la demande au Canada au profit des Etats-Unis, cela produirait comme effet de ralentir l'économie canadienne et d'augmenter son taux de chômage alors que les Etats-Unis connaîtraient un surplus de demande synonyme d'inflation. [...]
[...] De manière générale, un gouvernement surendetté perd une partie de sa marge de manœuvre qui devrait lui permettre de réagir à un choc asymétrique ou encore de dégager des ressources afin de soutenir la croissance ou de pourvoir aux besoins sociaux et d'infrastructure. A terme, le surendettement d'un Etat pourrait avoir un impact sur l'ensemble de la zone car son financement ferait monter les taux d'intérêt. Un consensus s'est créé autour de la nécessité d'une coordination des politiques budgétaires. Il est communément admis qu'un budget déficitaire entraînerait des hausses du taux d'intérêt et inciterait les états membres à mettre de la pression sur la BCE afin qu'elle diminue ses taux. Des politiques budgétaires insoutenables mettraient en danger la politique de la BCE. [...]
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