Alors que l'économie française a connu en 2003 sa plus faible croissance depuis la récession de 1993, elle retrouve en 2004 une croissance de 2,4%. Cependant la reprise semble limitée car le taux de croissance pour l'année 2005 devrait s'établir à 1,7%, résultat proche des 1,6% observés en moyenne depuis 2001 mais loin des performances annuelles moyennes enregistrées au cours des vingt dernières années (2,1%) ou de la dernière décennie (2,2%). La croissance française stagne donc depuis 2001 à un niveau nettement inférieur aux années passées et à celui des Etats-Unis (3,5% pour 2005). Cependant la reprise de 2004 et la présence d'indicateurs positifs semblent indiquer qu'une reprise est possible. De surcroît, si le taux de croissance en France n'est pas comparable à celui de nombre pays, il reste supérieur à celui de la zone euro pour cette période. S'interroger sur les perspectives de la croissance française et son potentiel par rapport à ses principaux partenaires revient à analyser la prégnance des facteurs qui y contribuent sur le court et le long terme. La croissance correspond à l'augmentation de la richesse nationale d'un pays. Cette augmentation est conditionnée par la consommation (qui dépend du revenu moins les transferts), l'investissement (fonction du taux d'intérêt), les dépenses publiques et la demande étrangère nette. Si certaines théories comme le modèle de Solow mettent l'accent sur le taux d'épargne pour déterminer l'accumulation des facteurs travail et capital, les théoriciens de la croissance endogène soulignent l'importance de l'investissement et du progrès technique. Dans un pays de la taille de la France, la croissance est tout d'abord tirée par le dynamisme du marché intérieur et par la vigueur de la consommation des ménages, très sensible à l'évolution du marché du travail. Mais la croissance française repose également pour une part très importante sur l'évolution des finances publiques, des échanges extérieurs et de l'investissement. La croissance française repose-t-elle sur des facteurs fragiles freinant son expansion sur le long terme ou possède-t-elle un potentiel à développer et à consolider ? Malgré un niveau supérieur à celle de la zone euro, la croissance française reste très faible du fait de chocs conjoncturels mais également de faiblesses structurelles. Cependant, des facteurs positifs indiquent que l'économie française pourrait de nouveau croître à son potentiel à court terme même si certaines consolidations sont nécessaires sur le long terme.
[...] Au final, la croissance française repose encore sur des facteurs fragiles qui pourraient nuire à sa solidité sur le long terme. Si des évolutions positives du marché du travail pourraient permettre de stimuler la consommation des ménages, l'investissement des entreprises reste trop faible et le poids de la dette publique trop important pour renforcer la demande intérieure. De surcroît, la demande étrangère nette reste trop dépendante de l'évolution de nos partenaires commerciaux et ne profite pas pleinement du dynamisme de la demande mondiale. [...]
[...] La croissance française repose-t-elle sur des facteurs fragiles freinant son expansion sur le long terme ou possède-t- elle un potentiel à développer et à consolider ? Malgré un niveau supérieur à celle de la zone euro, la croissance française reste très faible du fait de chocs conjoncturels mais également de faiblesses structurelles. Cependant, des facteurs positifs indiquent que l'économie française pourrait de nouveau croître à son potentiel à court terme même si certaines consolidations sont nécessaires sur le long terme. [...]
[...] Les perspectives pour 2006 semblent être positives. Tout d'abord, après une phase d'attentisme durant laquelle les entreprises ont gelé leurs projets d'investissement et reconstitué leurs stocks, elles ont profité de taux d'intérêt faibles pour rétablir leur situation financière et leur profitabilité. Grâce à de forts gains de productivité, le taux de marge ainsi que le taux de profit des entreprises se sont redressés en 2004, ce qui devrait leur permettre de reprendre leurs investissements productifs si l'accélération de l'activité se confirme. [...]
[...] - E.Barel, "Politique économique contemporaine", Armand Colin, 2003. [...]
[...] Des politiques de réduction des déficits publics sont donc nécessaires pour renforcer la croissance française. La mise en place d'incitations fiscales pour l'épargne privée est également nécessaire pour respecter la règle d'or de Solow. De surcroît, à l'état stationnaire, c'est le taux de progrès technologique exogène et lui seul qui détermine le taux de croissance du revenu par habitants. Les théoriciens modernes de la croissance endogène ont repris ces analyses pour montrer l'importance de la création de connaissances et de la recherche et du développement comme contributeur à la croissance. [...]
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