Selon Jacques Généreux, en économie, « plus on partage le gâteau, plus il devient gros ». Ceci semble très surprenant, croissance et répartition sont deux concepts a priori éloignés.
Ils sont en fait très étroitement liés : la répartition est le partage des richesses au sein d'un pays, or, la croissance (augmentation soutenue pendant une longue période de la production d'un pays) est la création de cette richesse à répartir. Le lien est même double: tout d'abord, pour qu'il y ait répartition de richesses il faut donc qu'il y ait création de richesses et donc croissance économique. A l'inverse, la répartition joue elle aussi un rôle sur la croissance, la répartition n'étant pas un simple conflit de redistribution : en effet, la croissance est entre autres le résultat d'une répartition qui favorise à plus ou moins grande échelle tel ou tel facteur de production. Concrètement, une production dans laquelle la répartition privilégie le facteur travail favorise la part salariale dans la valeur ajoutée alors qu'une production dans laquelle la répartition privilégie plutôt le facteur capital favorise la part du profit dans la valeur ajoutée. Ces deux types de répartition correspondent à l'opposition entre deux grands courants de pensée économique:
- keynésianisme qui prône un partage de la valeur ajoutée favorable aux salariés mis en place par l'intervention étatique (ceci rejoint alors la vision de Généreux)
- et néoclassicisme qui prône au contraire une répartition en faveur du profit grâce à une économie de marché
Chacun de ces deux courants pense que le type de répartition qu'il propose est le plus favorable à une croissance économique équilibrée, c'est-à-dire régulière et respectant les grands équilibres (des prix, de l'emploi, du commerce extérieur). Cette question ne se pose pas en période de forte croissance puisque l'expansion s'auto entretient mais plutôt quand les difficultés économiques apparaissent. Il faut alors connaître les variables économiques à infléchir pour relancer la croissance. Le type de répartition, comme il a de fortes répercutions sur la croissance est depuis longtemps un facteur de tension entre courants de pensée économique. Nous prendrons durant cet exposé l'exemple de la France qui a le mérite d'opposer clairement les deux conceptions.
Tout l'enjeu est ici de comprendre si l'on peut dégager une répartition optimale des fruits de la croissance en confrontant les deux modèles, tout en sachant que l'arbitrage clé de cette répartition se fait entre salariés et entreprises. Nous choisirons ici une approche chronologique qui a le mérite de confronter les deux théories aux faits économiques. En effet deux grandes approches se sont confrontées depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale :
I - Tout d'abord l'approche d'inspiration keynésienne qui insiste sur l'importance de la demande et qui privilégie donc une répartition en faveur des salariés (théorie de la demande). Cette théorie a eu son heure de gloire en France jusqu'à son déclin au début des années 80 début 80.
II - Puis l'approche néoclassique qui prend donc le relais au début des années 80. Celle ci insiste au contraire sur l'importance de l'offre (théorie de l'offre) et donc privilégie une répartition des fruits de la croissance favorable au profit. Nous verrons que cette approche a également ses limites.
[...] (Pour la période 1973/1979 : France : 10,5% d'inflation contre seulement pour l'Allemagne) -De plus, les entreprises qui ne peuvent plus s'autofinancer après la baisse des profits ont recours au crédit ce qui accentue encore la création monétaire et donc l'inflation On peut se dire que l'augmentation des salaires a au moins permis la réduction des inégalités au sein de la société mais tel n'est pas le cas puisqu'elles se sont au contraire creusées : le temps de rattrapage entre ouvriers et cadres s'est accru, sur une base de 100 en 1955, les gains horaires des ouvriers atteignent 243 en 1967 alors que ceux des cadres atteignent 290, la différence est sensible. Enfin, face à un prix du travail croissant, les entreprises sont moins enclines à embaucher et le chômage qui oscillait autour des au début des Trente Glorieuses, dépasse la barre des au début des années 80. A la fin des années 70, il y a toujours croissance en France mais elle est très affaiblie et déséquilibrée. Selon les économistes néoclassiques le keynésianisme n'a pas su tenir ses promesses. [...]
[...] Il faut alors connaître les variables économiques à infléchir pour relancer la croissance. Le type de répartition, comme il a de fortes répercutions sur la croissance est depuis longtemps un facteur de tension entre courants de pensée économique. Nous prendrons durant cet exposé l'exemple de la France qui a le mérite d'opposer clairement les deux conceptions. Tout l'enjeu est ici de comprendre si l'on peut dégager une répartition optimale des fruits de la croissance en confrontant les deux modèles, tout en sachant que l'arbitrage clé de cette répartition se fait entre salariés et entreprises. [...]
[...] - Il faut aussi noter une reprise considérable de l'investissement. Négative : Mais il faut nuancer ces résultats qui sont finalement assez inégaux. - En ce qui concerne l'investissement, sa hausse a surtout bénéficié aux investissements de rationalisation (investissements dont l'objectif est d'augmenter la productivité) et non aux investissements de capacité (investissements dont l'objectif est d'augmenter la production) qui sont davantage source de croissance. De plus, certes l'investissement a augmenté, mais, à cause d'un manque de débouchés, il a de nouveau diminué à partir des années 90. [...]
[...] De plus, cette course à la compétitivité semble avoir eu des coûts importants. Parce que pour que les entreprises restent compétitives par rapport aux entreprises étrangères, il faut essayer de maîtriser les prix pour gagner des parts de marché. Pour cela, il faut comprimer la masse salariale afin de diminuer les coûts de production. Ainsi, Au nom de cette compétitivité et de la rationalisation de la production, les entreprises ont tendance soit à limiter la progression des salaires, soit à supprimer du personnel en multipliant les licenciements. [...]
[...] En résumé : On a besoin de croissance pour créer de la richesse, cette croissance passe par un fort investissement et non par de hauts salaires, la répartition doit donc se faire en faveur du profit. De plus, cette nouvelle répartition rééquilibre l'offre et la demande et promet ainsi une baisse de l'inflation. La source de la mauvaise répartition : l'intervention étatique Selon la théorie de l'offre, l'État nuit à l'épargne et donc à l'investissement en redistribuant. La hausse des salaires et la redistribution étatique ne sont pas apparues naturellement et la répartition optimale des fruits de la croissance est une répartition primaire qui échappe à l'interventionnisme étatique. [...]
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