Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle de 2002 ont pu traduire le désarroi d'une partie de la population devant ce qu'elle ressent comme la persistance des inégalités malgré le retour de la croissance économique depuis la fin des années 90.
Cette France "d'en bas", selon l'expression des médias, a eu l'impression de ne pas avoir profité des fruits de la croissance. Pour cette raison, il paraît intéressant de savoir si la croissance permet de réduire les inégalités (...)
[...] Pour traiter cette problématique, nous verrons que la croissance économique réduit les inégalités pour, ensuite, démontrer que cette croissance ne suffit pas à les faire disparaître. La croissance économique peut permettre une réduction des inégalités parce qu'elle exerce des effets sur l'emploi et les revenus ainsi que sur la structure sociale La croissance peut contribuer à réduire les inégalités 1. La croissance s'accompagne d'une élévation des niveaux de vie La croissance La croissance économique peut contribuer à réduire les inégalités grâce au surcroît de revenus et de patrimoine qu'elle génère. [...]
[...] Cependant, celle- ci ne suffit pas à les faire disparaître car elle ne met pas fin aux inégalités culturelles et elle peut même en créer de nouvelles avec, notamment, le développement de la précarité de l'emploi ainsi que celui des inégalités au sein d'un même groupe. Le problème des inégalités n'est pas seulement économique, il est également social et suppose des transformations profondes de nos économies de marché, et une certaine volonté politique. [...]
[...] Les mutations socio-économiques génèrent de nouvelles inégalités Si l'ouverture croissante des économies a incontestablement tiré la croissance économique mondiale, elle n'a pas forcément bénéfique à tous. La concurrence des pays à bas salaires a conduit à comprimer les coûts salariaux dans les secteurs exposés des pays riches, développant ainsi les inégalités inter-catégorielles entre actifs qualifiés et non qualifiés. La progression des allocataires de minima sociaux montre bien que les fruits de la croissance ne bénéficient pas à tous. On assiste par ailleurs au développement de nouvelles inégalités qui sont aussi intra-catégorielles. [...]
[...] En outre, l'accroissement des richesses a permis à l'Etat-providence d'étendre son action sociale et a pu ainsi réduire les inégalités grâce au développement de la redistribution et des biens collectifs gratuits La croissance réduit structurellement les inégalités La croissance économique s'est accompagnée d'une transformation profonde de la société française. Le mouvement de tertiairisation de l'économie a provoqué le déclin (absolu et relatif) des inégalités socioprofessionnelles les moins favorisées (agriculteurs, ouvriers, artisans-commerçants) et l'essor rapide des catégories qualifiées. Par ailleurs, les retraités bénéficient aujourd'hui d'un niveau de vie comparable à celui des actifs grâce à des carrières complètes accomplies pendant les Trente Glorieuses. La croissance a aussi modifié les rapports sociaux entre les sexes. [...]
[...] De même, si l'espérance de vie à progressé pour toutes les catégories, les écarts ne se sont pas réduits pour autant traduisant en cela des modes de vie différents (alimentation une consommation médicale plus marquée chez les cadres et des conditions de travail toujours très inégalitaires. Conclusion : La croissance économique permet de créer des emplois et d'augmenter les revenus des actifs et des inactifs, permettant ainsi de réduire les inégalités. Mais cette réduction est également le résultat des transformations structurelles induites par la croissance. [...]
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