Exposé d'Economie politique niveau Master sur la croissance économique, abordant les questions de gestion des ressources, d'externalité et de prise en compte de l'environnement. Faut-il remettre en question l'impératif de croissance ? La croissance est-elle contestable ?
[...] L'économiste Okun, ayant cherché à mettre en rapport le taux de croissance de l'économie et le taux de chômage de l'économie américaine, arrive à la relation suivante : Delta(U) = * (Delta Y / Y Traduction : Autrement dit, pour chaque point de croissance au-dessus de le taux de chômage diminue de 0,5 point. Cela signifie, prise à l'envers, que toute insuffisance du taux de croissance a des conséquences en termes socio-économiques. On voit assez bien l'effet dévastateur d'une crise comme celle de 1939 pour craindre les effets qu'aurait un arrêt, certes improbable, de la croissance économique sans une reconversion en profondeur des structures de l'économie mondiale. Pour les vieux pays industriels, les plus développés, l'enjeu de la croissance et la peur du chômage sont omniprésents. [...]
[...] On peut comprendre le point de vue d'Alain Touraine quand on mesure la taille des enjeux. En effet, les ressources, les matières premières dont se sert l'économie pour alimenter sa croissance sont limitées. Le problème de leur rareté est particulièrement épineux quand on le couple à la question démographique. Il est compréhensible que des craintes soient exprimées lorsque l'on fait une série de constats. On estime que la population mondiale, en 1910, était de 1.750 milliards d'habitants. En 2006 elle est de 6.4 milliards. [...]
[...] La décroissance a été théorisée par Nicholas Georgescu-Roegen en 1979 et montre que le PIB est une valeur quantitative et non qualitative. C'est pourquoi ils privilégient des indices de développement alternatifs tels que l'indicateur de développement humain, l'empreinte écologique ( évalue la charge écologique correspondant à une activité, une population ou une nation : mesure surface et ressource nécessaire pour maintenir un niveau de vie constant et assurer l'élimination des déchets produits) ou l'indice de santé sociale(agrège 16 données telles que les délits violents, l'accès au logement ou les inégalités de revenu : mesure la qualité de vie) ( qui au final sont basé sur le PIB Alors que le club de Rome dépeint un tableau alarmant de la situation écologique, il n'a aucune prétention à guider les politiques économiques, ce qui est le cas du concept de décroissance : un parti pour la décroissance est même apparu en 2006. [...]
[...] Le concept de décroissance explique pour la première fois que ce n'est pas forcément le cas, qu'un développement est possible sans croissance. Cependant il faut bien constater que cela semble complexe et que la façon même de traiter les problèmes environnementaux se fait actuellement selon une logique de recherche de croissance. II. Mais aujourd'hui encore la croissance se justifie et doit considérer l'environnement comme endogène pour être soutenable A. Si la croissance n'est pas toujours profitable, elle reste néanmoins indispensable La croissance économique est le régime actuel de fonctionnement de l'économie. [...]
[...] Il est fréquent d'entendre les pays en voie de développement, qui ont rejoint le système économique mondial, s'élever contre les propositions visant à brider la croissance. Robert Solow, mais bien d'autres avant lui et d'autres après ont travaillé sur la question du rattrapage économique, avec des conclusions parfois contradictoires. Il apparaît néanmoins, aux yeux de ses pays, que pour se hisser au rang des leaders de l'économie mondiale, un take-off est nécessaire, et une croissance soutenue est la promesse de ce rattrapage. La demande qui leur est adressée, de brider leur croissance, peut dans ce cas apparaître comme une condamnation à un sous- développement durable. [...]
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