Dernièrement, le président chinois Hu Jintao a annoncé lors du congrès du Parti Communiste chinois vouloir limiter la croissance de son pays à 8% après avoir connu une variation du PIB de 10% en 2006.
Nous sommes donc amenés à tenter d'expliquer le processus de croissance en déterminant à la fois ses causes mais aussi ses objectifs.
La croissance économique se caractérise comme le processus d'augmentation de la production de richesses matérielles et immatérielles au sein d'une même nation. En terme d'agrégat, elle est estimée et calculée selon l'évolution en pourcentage du Produit Intérieur Brut (P.I.B.).Si depuis la Révolution industrielle au début du 19ème siècle la croissance est devenue une préoccupation majeure des gouvernements des pays en voie d'industrialisation et de développement, elle est néanmoins aujourd'hui souvent critiquée, certains allant jusqu'à prôner la décroissance. De telles (op)positions nous amènent à nous demander :
Quels sont les déterminants et fondements de la croissance économique ?
Quel est son fonctionnement et dans quels buts cherche-t-on sa réalisation ?
Après avoir observé son rôle moteur dans l'activité économique, nous analyserons les corrélations entre société, population, Etat et croissance. Ainsi, s'il est nécessaire de s'interroger sur ce qui rend possible la croissance, il convient de constater ce qu'elle rend possible et à quel prix elle se réalise.
[...] La croissance est le moteur de l'évolution et de la transformation de la société de se structure et de son économie. En effet, comme le signale W.W. Rostow dans Les étapes de la croissance économique (1960), la croissance économique se divise en différentes étapes au fil du temps, permettant à une société d'évoluer d'une société de subsistance à une société d'abondance. C'est par la croissance et notamment lors du take-off que l'ensemble des acteurs économiques se rassemble afin de produire plus et mieux. Croissance est donc synonyme d'enrichissement individuel et collectif. [...]
[...] Il y aurait bien plutôt un ensemble de choix possibles tel que la solution qui maximise l'utilité de tous soit introuvable ce que montre le théorème d'Arrow-Debreu. Cet ensemble de choix possible doit nous amener à nous interroger sur des possibilités de maximisation du bien-être social qui repositionne la place du travail. La croissance implique-t-elle forcément un travail pour tous ? Il faut compter avec des choix qui s'imposent de l'extérieur et avec une volonté commune de changement. Il faut s'interroger tout d'abord sur les buts d'une société productiviste qui organise tout autour de la notion de travail. [...]
[...] On a vu que les facteurs de la croissance étaient difficiles à identifier, que la croissance n'est jamais un phénomène simple. Les buts de la croissance sont eux plus discutable car ils dépendent d'un choix de société, d'un choix que veut bien et peut se donner la société si tant est qu'elle ne se soumette pas à l'ordre des marchés mais qu'elle s'en serve, qu'elle s'appuie sur eux : alors une croissance plus juste devient envisageable. Jean-Baptiste Say déclarait les ressources naturelles sont infinies la problématique de l'environnement nous démontre qu'une exploitation outrancière des ressources naturelles pour permettre la réalisation de le production (et donc de la croissance) peut-être néfaste sur le long terme. [...]
[...] Un cercle vertueux de croissance peut alors être engagé, des revenus alimentent la production et ainsi de suite. La croissance doit aussi rendre possible le plein-emploi dans la mesure où des anticipations optimistes sur la demande effective ajustent la hausse, la production et l'emploi. Le plein-emploi est devenu aujourd'hui une revendication essentielle pour se positionner dans la société, pour avoir un statut ; l'emploi est presque devenu un droit. La croissance est devenue synonyme de plein-emploi et c'est sur cette exigence qu'il faut revenir pour déterminer les buts de la croissance. [...]
[...] Ne faut-il pas alors repenser la croissance sans la lier forcément au plein-emploi et à l'accumulation de biens matériels et cesser de voir dans l'emploi une fin en soi ? Sans faire l'apologie de sociétés utopistes, renouer les hommes avec la sphère politique comme le propose Dominique Meda, voir une société où l'on alternerait entre formation et emploi comme le suggère A. Gordz. Envisager aussi une société de services mutuels comme l'expérience des " SELC La croissance doit en effet alors être repensée. Aujourd'hui elle signifie croissance modérée sans inflation ni déficit, modèle imposée par une Europe trop monétariste et budgétariste. [...]
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