L'introduction de la théorie du capital humain a initialement tendu à présenter celui-ci comme un déterminant de la croissance à long terme. La théorie du capital humain conduit à interpréter les dépenses d'éducation et de santé comme des investissements. L'esprit des travaux fondateurs met en avant un lien positif entre capital humain et croissance. Les études empiriques ont cependant montré la complexité et le caractère conditionnel des effets de l'accumulation du capital humain sur la croissance. Les études et simulations sur la base des données statistiques disponibles inclinent à relativiser l'effet positif de l'accumulation du capital humain sur la croissance. Les recherches les plus récentes ont permis de dégager un certain nombre de conditions pour l'établissement d'un lien positif entre capital humain et croissance
[...] L'introduction du capital humain comme facteur est discutée dans un certain nombre de débats relatifs la croissance : - d'abord les débats autour des modèles néoclassiques de la croissance, à savoir en particulier le modèle de Solow - dans lequel, comme on sait, seule la prise en compte d'un certain nombre de facteurs exogènes (la croissance de la population mais aussi et surtout le progrès technique) permet au taux de croissance de ne pas tendre vers zéro du fait de la diminution de la productivité marginale du capital ; - ensuite, chronologiquement, vient la mise au point des théories de la croissance endogène : selon ces théories, les variables déterminant la croissance ne sont pas exogènes mais sont déterminées à l'intérieur du modèle. Il en va notamment ainsi du progrès technique, celui-ci résultant d'investissement en capital physique . ou humain - et permettant de maintenir la productivité marginale du capital à un niveau au moins constant ; - enfin, le troisième débat renvoie aux questions liées à la convergence des économies, et par conséquent à l'économie du développement, discipline largement nourrie par la théorie du capital humain comme on le verra dans la partie suivante. [...]
[...] On est donc amené, à considérer les études théoriques, à conclure à l'existence d'effets potentiellement positifs de l'accumulation du capital humain sur la croissance - conclusion qu'il convient aussitôt de nuancer sur la base des nombreuses études empiriques présentées dans la littérature. II) Les études empiriques ont cependant montré la complexité et le caractère conditionnel des effets de l'accumulation du capital humain sur la croissance Les études et simulations sur la base des données statistiques disponibles inclinent à relativiser l'effet positif de l'accumulation du capital humain sur la croissance De nombreuses études se sont en effet fixées pour objet de définir et mesurer le rendement de l'investissement en capital humain pour l'individu d'une part, et pour la société de l'autre. [...]
[...] Dans les deux cas (flux et stocks), il s'agit d'approximations très grossières qui inclinent par avance à relativiser les résultats obtenus sur la base de ces données, dans l'ensemble des études empiriques portant sur la contribution du capital humain à la croissance. De telles définitions opérationnelles du capital humain ne prennent en effet en compte ni la complexité, ni la polyvalence ni l'hétérogénéité de l'apprentissage humain, qui se déroule tout au long de la vie de manière largement déterminée par l'environnement. [...]
[...] L'alternative à cette recherche d'une situation de rente de la part des travailleurs les plus qualifiés, est la fuite des cerveaux vers les pays plus avancés où le niveau de capital humain est générateur d'externalités positives. Par conséquent, l'exercice d'un effet positif de l'investissement en capital humain sur la croissance dépend d'une part du degré d'ouverture du régime commercial, et d'autre part de la capacité de l'économie à canaliser sa main d'œuvre qualifiée vers des activités génératrices de progrès technologique, et donc de croissance. [...]
[...] Ainsi peut-on définir le capital humain comme la somme des capacités incorporées aux individus pouvant être valorisées économiquement (la santé et la force physique découlant des soins prodigués pendant l'enfance et à l'âge adulte, connaissances générales ou techniques résultant de l'expérience familiale, de l'instruction ou de la formation professionnelle). Pour mettre en lumière l'analogie établie entre capital humain et capital physique, il suffit à décrire plus avant, dans les termes choisis par les économistes eux-mêmes, deux des principales composantes de l'investissement en capital humain : - en premier lieu, l'état de santé d'un individu est envisagé comme un stock, c'est-à-dire comme un capital santé, dont la contribution productive se fait sous forme d'un flux de services de bonne santé. [...]
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