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Thomas Coutrot est un économiste et un statisticien français né en 1956. Chef du département « conditions de travail et santé » au Ministère du Travail et de l'Emploi, il est également un des animateurs du Réseau d'alerte sur les inégalités. Dans son ouvrage, « Critique de l'organisation du travail », il passe en revue les nouvelles théories économiques de l'entreprise et des organisations, il montre qu'elles ne rendent pas compte des déterminants véritables de l'évolution en cours, tel que la vivent les salariés, parce qu'elles occultent la dimension conflictuelle liée aux mécanismes d'exploitation et de domination.
[...] De plus en plus de fonctions sont prises en charge à l'extérieur dans le but d'une simplification des structures. Les grands groupes se divisent en plusieurs petites divisions afin de mieux les superviser. Mais ils absorbent aussi les petites entreprises en difficultés qui ont du mal à croître. La concurrence est de plus en plus rude. L'entreprise qui proposera des prix plus bas, des délais plus courts, des prestations plus fiables et de meilleures qualités que les autres entreprises emportera le marché. [...]
[...] Quels types de domination sont présents dans le modèle néo-libéral ? Le modèle néo-libéral exagère sur une partie de l'organisation capitaliste du travail en séparant l'efficacité économique de la justice sociale. Ce sont les théoriciens du libéralisme qui ont en premier définis les politiques économiques et leur seul principe retenu a été : libérer les forces du marché. Ces derniers ont fait des concessions qui ont permis trente ans de croissance, mais aussi ont entraîné une diminution voir une destruction de la rentabilité des investissements. [...]
[...] Elle ne peut l'être que lorsque les produits sont stabilisés. Quand la concurrence exige l'innovation ou la qualité, on ne peut plus utiliser de procédure stricte. Il faut donc utiliser la standardisation des résultats. Les salariés doivent donner le meilleur d'eux-mêmes sous peine de se retrouver au chômage. On constate que les salariés les plus qualifiés n'ayant pas la même précarité doivent quand même lors d'un entretien individuel justifier leur travail sous peine d'exclusion si les résultats obtenus ne correspondent pas aux objectifs. [...]
[...] Cependant les entreprises ne prennent que certains éléments du modèle japonais. Il manque en particulier deux éléments : les entreprises ne se financent plus auprès des banques et se désendettent et font donc appel aux marchés financiers. De plus on constate qu'il n'y a pas de réelle stabilité de l'emploi, mais plutôt des emplois précaires. La plupart des contrats sont des CDD. Les personnes disposant d'un emploi stable sont touchées par la précarité de leur situation. Ce nouveau modèle productif trouve sa puissance dans la mondialisation financière qui bouleverse le monde de la finance, mais aussi la sphère productive. [...]
[...] Ce modèle néo-libéral a donc libéré l'organisation du travail tout en renforçant la domination sur les travailleurs. Pour déléguer du pouvoir sans perdre le contrôle, les responsables utilisent la standardisation des procédures et celle des résultats. Les employés doivent remplir des formulaires relatant leur travail et respecter les procédures qui serviront en cas de problème à identifier la cause et les responsabilités. Grâce à ces formulaires remplis, rien ne peut échapper au responsable, car tout est écrit. Cependant cette standardisation n'est pas applicable dans tous les cas. [...]
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