« Le développement régulier de la richesse des nations n'a pas lieu sans douleur et sans résistance. Dans les crises tout s'arrête pour un temps, le corps social paraît paralysé ; mais ce n'est qu'une torpeur passagère, prélude des plus belles destinées. » Dans cette citation, Clément Juglar reconnaît la crise comme un phénomène indissociable à la croissance économique (ici « le développement régulier de la richesse des nations »). La crise financière, ou krach boursier, peut alors être définie comme la période de débâcle financière à la suite d'une bulle spéculative ou l'effondrement des cours des actions en Bourses (F. Teulon). L'expression actuelle de ce phénomène de crise financière étant la « crise des subprimes » ayant éclaté en 2007 aux États-Unis avant de se répandre à l'ensemble de l'économie mondiale.
Cependant les crises financières ont tendance à se transformer en crise économique, notamment par l'intermédiaire des banques et des crédits, et nécessitent dès lors des interventions étatiques souvent très coûteuses afin d'empêcher la paralysie de l'ensemble du système économique, et plus précisément dans notre cas du système capitaliste. Ces interventions s'accompagnent naturellement de réformes visant à éviter toute nouvelle crise qui engendrerait tout autant de dégâts et dépenses que la précédente. Cependant, depuis la crise des tulipes aux Pays-Bas en 1637 à la crise actuelle en passant par le jeudi noir de 1929, les crises financières se répètent, malgré les mesures tentant de les esquiver, amenant nombre d'économistes à se demander si les crises financières ne sont pas inhérentes au système capitaliste, inéluctables. C'est notamment ce que tendent à démontrer les analyses de l'économie en termes de cycle comme le fit Juglar. Ainsi allons nous nous demander si les crises ne sont que des phénomènes « pathologiques », se manifestant dans des circonstances exceptionnelles et de façon imprévisible, ou si au contraire, les crises financières ne sont pas structurelles, cycliques et inévitables. C'est notamment ce que tend à démontrer les analyses de l'économie en terme de cycle comme le fit Juglar. Ainsi allons nous nous demander si les crises ne sont que des phénomènes « pathologiques », se manifestant dans des circonstances exceptionnelles et de façon imprévisible, ou si au contraire, les crises financières ne sont pas structurelles, cycliques et inévitables (...)
[...] Qu'arrivera t-il lorsque les États cesserons de supporter les dégâts engendrés par l'exubérance des marché financiers? Le système peut-il réellement survivre sans l'appui de l'État? [...]
[...] On sait par exemple que la crise des subprimes a été en grande partie permise par l'expansion des titres dérivés rassemblant certains actifs jugés sûrs et d'autres aujourd'hui qualifiés de toxiques Ainsi si le législateur exigeait une plus grande transparence sur les notations des titres et légiférait plus sévèrement le cas des titres dérivés, certainement que la crise des subprimes n'aurait pas eu lieu, ou aurait du moins été d'une ampleur bien moins conséquente. Depuis l'expansion du capitalisme financier, les crise financières ne cessent de se répéter à intervalles relativement régulier. Ainsi la grande crise de 1929 fut suivie de la crise du Japon en 1990, puis de la crise asiatique en 1997, la crise internet en 2000 elle même suivie de l'actuelle crise des subprimes. La répétition de ces crises a amené certains économistes à penser l'activité économique en termes de cycle. [...]
[...] Une solution pourrait aussi être de limiter la contagion des crises financières sur la sphère réelle. Ainsi les conséquences de la crise ne concerneraient qu'une minorité de spéculateurs qui seraient eux-mêmes responsables de leur sort, et non pas l'ensemble des couches sociales comme on l'a vu avec la crise de 2007. Ainsi les États-Unis doivent entériner une loi visant à revenir à une séparation entre banque d'investissement et banque d'épargne. De ce fait, les fonds spéculatifs proviendront de personnes ayant gréement choisi de prendre les risques présents sur les marchés financiers, et l'État n'aura pas à intervenir en cas de crise de liquidité de ces dites banques d'investissement. [...]
[...] Les agents économiques sont alors dans l'incapacité de régler leurs créances, c'est effroi qui s'empare de l'opinion publique le début de la crise, ayant besoin immédiatement de liquidité, ils vendent, même à perte, le prix des titres s'effondrant par la même selon la loi de l'offre et de la demande. Juglar qualifie la phase de dépression qui s'en suit de phase de désendettement. La période de détresse peut durer des semaines, des mois, voire même des années, ou tout au contraire se concentrer sur quelques jours. [...]
[...] Ce fut le cas notamment sur le secteur des technologies d'internet Dès lors, la confiance attribuée en ces titres dépasse vite la rationalité, et une bulle se forme. Lorsque les agents se rendent compte que les anticipations faites étaient bien trop optimistes, la bulle éclate et c'est alors le début de la crise, jusqu'à ce que l'État intervienne ou qu'une nouvelle innovation relance l'économie. Ainsi en 1996 le président de la FED parle exubérance irrationnelle à propos de la bulle des technologies en train de se former: toutes les start-up de l'internet n'allaient pas devenir aussi puissantes que Google ou Microsoft. [...]
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