Au premier abord, les crises présentent une dimension fortuite et semblent généralement avoir pour origine des chocs spécifiques (I). Pourtant, les choses semblent plus complexes, si bien que de nombreuses théories ont cherché à rendre compte des crises en tant que phénomène inhérent au fonctionnement même de l'économie, définissant par-là même des réponses à y apporter (II). Il apparaît finalement que dans leur diversité, les crises reflètent toutefois les contradictions des systèmes économiques où elles prennent naissance, ce qui rend d'autant plus difficile l'application de politiques anti-crises efficaces (III)
[...] La plupart des crises économiques semblent liées à un choc spécifique 1. Les chocs sur le marché des matières premières Jusqu'au milieu du XIXème siècle, les crises sont surtout d'origine agricole, c'est-à-dire directement liées à de mauvaises récoltes. Ces crises cessent d'avoir une influence prépondérante dans les pays industrialisés à partir de la première Révolution Industrielle. Toutefois, cette nature de facteurs déclenchant reste assez présente dans les pays en voie de développement et dans les relations entre le Nord et le Sud. [...]
[...] Avec l'analyse keynésienne et marxiste, la crise devient un phénomène structurel inhérent au capitalisme lui-même 1. Chez Marx et Keynes, la crise est liée à la sous consommation. La théorie néo-classique a au milieu du XIXème siècle deux failles principales : elle n'explique pas les crises de façon satisfaisante et ne prend pas en compte la question sociale. Ces deux failles conduiront Marx à une analyse complètement nouvelle et radicalement opposée à celle des néo- classiques. Pour lui, la répartition inégalitaire des revenus entre le capital et le travail conduit à la paupérisation des masses. [...]
[...] Il existerait des cycles économiques, des phases que la croissance suivrait. Elles ont une périodicité allant de 8 à 10 ans. Une période de croissance est tout d'abord observée, puis d'une crise, d'une récession, suivie d'une reprise : la croissance est retrouvée. Au début des années 20, Kitchin observe des cycles courts de 36 mois. Enfin, Kondratiev constate à son tour que les prix et les salaires marquent de grandes périodes (phases A ascendantes et B descendantes). Ces cycles se répètent tous les 40 à 60 ans. [...]
[...] Simplement ces chocs sont d'une part bien sûr accidentels, et d'autre part ne sont pas durables. L'étude empirique montre toutefois une récurrente assez forte de ce type de facteurs déclenchant des crises. En 1873, la crise débute avec les krachs des bourses allemandes et autrichiennes. Cette première grande crise financière marque le début de la grande dépression, période au cours de laquelle les taux de profits s'effondrent, provoquant, en 1882, la faillite de l'Union Générale (France) puis de la Baring en 1891 (Royaume-Uni), deux faillites qui sont à l'origine de deux crises différentes. [...]
[...] Les crises peuvent être vues comme des épiphénomènes 1. L'analyse néo-classique des crises accidentelles. Pour les économistes néo-classiques comme pour les classiques, le marché comprend ses propres forces qui le conduisent à un équilibre naturel et permanent. Ainsi, sur chaque marché, l'offre et la demande s'ajustent naturellement par la flexibilité des prix. Déjà, Smith mettait en avant l'existence d'une main invisible régulant ces marchés, les maintenant constamment au point d'équilibre. L'économie est vouée à l'équilibre, stabilisée par les forces naturelles du marché. [...]
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