C'est ce qui amène certains penseurs à qualifier la situation de crise du capitalisme du fait des nombreux changements auxquels il doit régulièrement faire face. Le terme de crise peut cependant être pris dans différents sens, il peut aussi bien relever du sens de retournement du cycle économique en son point le plus haut qui interrompt la phase d'expansion et précipite l'économie dans la dépression (définition de Kondratiev, reprise par Schumpeter), ou dans le sens de remise en question du modèle capitaliste en montrant ses carences et ses limites. Cette deuxième acception semble en l'occurrence la plus adéquate au sujet.
Ainsi, peut-on véritablement parler de crise ou plutôt simplement de transformations dues à l'évolution des structures économiques ? Les transformations du capitalisme ne sont-elles pas constitutives d'un tel système économique ? La crise n'est-elle pas plutôt celle de la politique étatique ?
Nous étudierons dans un premier temps les caractéristiques du système capitaliste actuel, pour voir ensuite que celui-ci est le fruit d'un long processus de transformations qui n'ont pas pour autant modifié la nature profonde du capitalisme
[...] Car dans les périodes de fin de cycle précédant les transformations du capitalisme, le contexte politique est souvent difficile. Ainsi, si l'on ne peut qualifier ces périodes de crise du capitalisme puisque son existence n'est pas remise en question, on peut par contre parler de crise politique puisque celle-ci ne s'avère pas en mesure de résoudre les problèmes de la société. ( on a parlé de crise de l'Etat-Providence dans les années 1970 lorsque l'Etat n'a plus été en mesure d'assurer des prestations sociales suffisantes pour l'ensemble de sa population. [...]
[...] hérité d'un long processus de transformations qui ne remet pas en cause la nature profonde du capitalisme A. Des perpétuelles transformations du fait de la mutation du système de production Le passage d'un système capitaliste à un autre est dû à des mutations qui interviennent dans le processus de production. L'analyse de Kondratiev a présenté l'existence de cycles dans la vie économique. Ceux-ci, d'une durée de 56 ans se découpent en 2 phases : l'expansion et la dépression. Par la suite, Schumpeter a repris cette analyse et a cherché les conditions de retournement de la conjoncture que mettent en évidence les cycles : il en a conclu que le système capitaliste est soumis à une dynamique de transformations liées au rôle des entrepreneurs et à l'innovation : - rôle de l'entrepreneur : ils doivent être les moteurs de l'innovation, pour ceci, ils doivent prendre le risque d'effectuer des investissements nets pour réaliser ces innovations. [...]
[...] La période correspond en effet à la phase B du cycle de Kondratiev puisque les méthodes tayloriennes ont perdu de leur efficacité, mais également à l'effondrement du système monétaire international (changes fixes) abandon du système de change fixe de Bretton Woods le 11 mars 1973 début du phénomène de mondialisation et de l'interdépendance des économies. ( divorce entre les formes institutionnelles et le capitalisme devenu international nouveau capitalisme : le capitalisme actionnarial. ( marqué par une réforme des systèmes financiers rôle central de la finance de marché : - nouveau partage des richesses au sein des entreprises en faveur des capitalistes. [...]
[...] politique de rigueur salariale, déconnexion des salaires et des gains de productivité, libéralisations et privatisations, nouvelle organisation du travail (toyotisme remplace le taylorisme, nouvelle division internationale du travail, nouvelle économie développement de l'actionnariat populaire (shareholder, retraites par fonds de pension, partage des gains de production avec les actionnaires ) Les années 1970 marque donc un tournant libéral supplantant l'interventionnisme étatique et transformant la société. Actuellement, le modèle dominant reste celui du capitalisme actionnarial. Transition : Ainsi, le capitalisme actionnarial apparaît comme le système économique dominant depuis les années 1970. Il a remplacé le capitalisme patrimonial qui s'essoufflait du fait de la diminution des profits des entreprises et la baisse d'efficacité des méthodes tayloriennes. [...]
[...] On peut par contre évoquer les transformations du capitalisme qui se sont opérées au fil du temps au gré des mutations du système de production, ce qui nous prouve ainsi que le capitalisme n'est pas pour autant un système figé. On peut s'interroger sur la situation actuelle puisqu'il est vrai que des voix s'élèvent de plus en plus contre le capitalisme et trouvent des échos dans les mouvements anti-mondialisations qui prennent de plus en plus d'ampleur. Or dans l'optique des cycles qui commanderaient le passage d'un capitalisme à un autre, nous ne sommes pas proche d'un changement, on peut par conséquent se demander si le capitalisme ne pourrait pas subir sa première véritable crise dans un futur proche. [...]
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