Au début des années 90, le Mexique apparaît comme l'un des plus prometteurs des pays émergents. Des réformes économiques de grande ampleur, son entrée dans l'ALENA et dans l'OCDE, l'émergence d'une véritable démocratie semblent le promettre à une rapide intégration dans le cercle des pays développés. Cependant, en 1994, le “rêve mexicain” s'effondre: à court de devises, le pays se trouve incapable d'honorer ses engagements internationaux, voit s'effondrer sa monnaie surrévaluée; les conséquences, qui dépasseront de loin les frontières mexicaines, en seront désastreuses.
Quelles sont les causes de la crise du peso? Quelle a été son ampleur? Comment et avec quelle efficacité a-t-elle été gérée par les pouvoirs publics? Comment s'est faite la sortie de crise?
C'est ce que nous verrons en deux parties: la première abordera les racines structurelles et conjoncturelles de la crise et son inefficace gestion par les pouvoirs publics; dans la seconde, nous évoquerons les conséquences internationales de la crise du peso mexicain et les moyens mis en oeuvre pour en sortir.
[...] I Préparée par des défaillances structurelles et une instabilité conjoncturelle, la crise du peso est aggravée par la gestion inefficace des pouvoirs publics. Défaillances structurelles et instabilités conjoncturelles Un déficit commercial laissé à lui-même En 1992, il est de 20 milliards de dollars. Une dévaluation du peso (surévalué d'environ aurait rendu les produits étasuniens plus chers par rapport aux produits mexicains, et aurait donc pu inverser la tendance. Cependant, les Gouvernements des président Salinas et Zedillo se refusent à une telle mesure en raison d'un contexte politique difficile, pour ne pas baisser le pouvoir d'achat de leurs citoyens, et également pour ne pas risquer de mesure de rétorsion de la part des USA en réponse à la hausse des exportations mexicaines qui s'ensuivrait. [...]
[...] Dans ce contexte, la réaction des pouvoirs publics ne fera qu'aggraver la crise qui s'annonce déjà. Gestion inefficace de la part des pouvoirs publics La réaction à contretemps de la banque centrale Une réaction possible devant ce début de crise aurait été d'augmenter la cible de taux d'intérêts, afin de freiner la fuite des dollars. Mais cela aurait également eu pour conséquence de diminuer les investissements, et donc de ralentir l'économie, ce qui n'était pas souhaitable dans l'absolu, et encore moins dans une année d'élection, pas plus que de dévaluer le peso. [...]
[...] Cette balance commerciale déficitaire vide les réserves de devises du pays: de 25 milliards de dollars fin 1993, elles passent à 6,5 milliards de dollars fin 1994. Le Mexique est donc de moins en moins en mesure d'honorer ses dettes, notamment vis-à-vis des Etats-Unis. Une conjoncture défavorable qui inquiète les investisseurs Dans la première moitié des années 1990, sous la présidence de Carlos Salinas (1988-1994), la situation économique mexicaine est perçue comme excellente: les taux d'intérêts mexicains, plus élevés qu'aux Etats- Unis ou qu'en Europe, ainsi qu'une campagne internationale de communication lancée par l'Etat attirent les investisseurs étrangers. [...]
[...] La crise du peso Mexicain de 1994-1995 Au début des années 90, le Mexique apparaît comme l'un des plus prometteurs des pays émergents. Des réformes économiques de grande ampleur, son entrée dans l'ALENA et dans l'OCDE, l'émergence d'une véritable démocratie semblent le promettre à une rapide intégration dans le cercle des pays développés. Cependant, en 1994, le “rêve mexicain” s'effondre: à court de devises, le pays se trouve incapable d'honorer ses engagements internationaux, voit s'effondrer sa monnaie surévaluée; les conséquences, qui dépasseront de loin les frontières mexicaines, en seront désastreuses. [...]
[...] Cela n'empêche pas, de plus, le peso de connaître une nouvelle baisse du peso fin 1995, tandis que les investissements fuient de nouveau. Si la politique d'austérité a plus ou moins rétabli les grands équilibres macroéconomiques, les contraintes qu'elle implique ainsi que la récession n'inspirent pas confiance. Le redémarrage de l'économie se fera cependant assez rapidement: la croissance revient dés 1996, et, en 1997, le Mexique est en mesure de rembourser ses dettes. Toutefois, les effets de la crise, et notamment des très hauts taux d'intérêt, durèrent plus longtemps. [...]
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