Le nombre croissant de titres de journaux et de magazines évoquant les similitudes entre la crise de 1929 et la crise actuelle invite à s'interroger sur la pertinence de ces comparaisons. Depuis les années 1930, le monde a connu d'autres crises économiques, mais c'est l'ampleur de celle que nous vivons actuellement qui explique les principaux rapprochements.
Au sens strict, une crise est un processus de retournement du cycle économique en son point le plus haut, qui interrompt la phase d'expansion et précipite l'économie dans la dépression. Les théoriciens du cycle n'isolent pas la crise du mouvement d'ensemble dont elle constitue seulement un moment. C'est pourquoi, face au krach boursier (du « jeudi noir », 24 octobre 1929) et bancaire américain qui ont déclenché la récession économique mondiale des années 1930 : effondrement de la production, déflation, augmentation importante du chômage et contraction du commerce international ; des économistes comme Schumpeter parlaient à l'époque d'un simple « creux de la vague » face auquel il ne fallait pas d'intervention étatique afin de laisser le marché se réguler seul. Jean-Paul Fitoussi affirme aujourd'hui que « les leçons de la crise de 1929 ont été tirées ». En effet, nous allons le voir, les réactions politiques actuelles sont très différentes. Le laisser-faire a fait place à un fort interventionnisme étatique.
De plus, la nature des activités dans l'économie réelle ayant tiré la croissance au cours de la phase précédant le krach n'est pas la même, le boom dans l'industrie automobile avait tiré la croissance des années 1920, alors que l'immobilier est le secteur moteur de la période 2002-2007. La déconnexion entre l'évolution des gains de productivité et la progression salariale est, en revanche, un phénomène marquant dans l'économie réelle commun aux deux crises. La stagnation du revenu salarial débouche en 1929 sur une crise de surproduction qui précède l'éclatement de la bulle financière. En 2006, compte tenu de la stagnation du revenu médian, le développement de l'endettement privé alimenté par le crédit hypothécaire a été le principal moteur de la croissance américaine après l'éclatement de la bulle internet en 2000.
Or, alors qu'il existe de nombreuses analyses détaillées sur la crise de 1929, critiquant notamment la cécité de l'époque, les écrits sur la crise actuelle manquent sans doute parfois de recul. Il est, en effet, délicat de prévoir avec certitudes quelles seront les conséquences globales de cette crise. Différentes hypothèses sont cependant possibles et il s'agit donc de réfléchir, non seulement aux similitudes de ces deux crises dans leurs origines et dans les réactions étatiques suscitées ; mais également à l'ensemble des facteurs économiques, financiers, politiques et sociaux qui en font des crises complexes.
Il convient donc de montrer ici que ces deux crises ont de nombreuses différences, tant au niveau de leurs causes, de leurs impacts, que des réactions politiques pour les contrer ; tout en soulignant leurs similitudes, notamment dans leur caractère multidimensionnel et dans la remise en cause du modèle dominant qu'elles entraînent.
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[...] Loin d'être de simples crises financières, elles sont beaucoup plus complexes et nécessitent une intervention globale. Face à la crise des années 1930, Keynes avait montré que lorsque la politique monétaire était inefficace, la politique budgétaire devait socialiser une partie de l'investissement. La re-réglementation du marché financier doit se faire à l'échelle internationale. Mais l'intervention ne doit pas se limiter à la sphère financière, les conséquences de la crise actuelle sur l'économie réelle s'annoncent très importantes et c'est donc l'ensemble du système qu'il convient de refonder afin de permettre aux sphères économiques et sociales de fonctionner ensemble, sans être contraintes ou dirigées par la sphère financière. [...]
[...] La stagnation du revenu salarial débouche en 1929 sur une crise de surproduction qui précède l'éclatement de la bulle financière. En 2006, compte tenu de la stagnation du revenu médian, le développement de l'endettement privé alimenté par le crédit hypothécaire a été le principal moteur de la croissance américaine après l'éclatement de la bulle internet en 2000. Or, alors qu'il existe de nombreuses analyses détaillées sur la crise de1929, critiquant notamment la cécité de l'époque, les écrits sur la crise actuelle manquent sans doute parfois de recul. [...]
[...] L'objectif de ce dispositif est donc la fourniture de liquidités. C'est la Caisse de Refinancement des Etablissements de crédit, créée à cet effet, qui emprunte et l'Etat français apporte sa garantie, ce qui permet d'effectuer des emprunts à plus faible taux d'intérêt. Le capital de la caisse sera souscrit à 66% par les banques françaises et à 34% par l'Etat. Pour financer ces fonds, l'Etat ne fait pas appel à l'impôt, mais à l'emprunt. En définitive, l'activisme actuel des banques centrales et des gouvernements est clair: autant le plan Paulson aux Etats-Unis que ceux annoncés le 13 octobre par les gouvernements du Royaume-Uni, de France et de l'Allemagne proposent d'injecter des milliards pour soutenir les banques et encourager la liquidité sur les marchés des crédits. [...]
[...] Il accroît les droits des travailleurs et les libertés syndicales contenus dans le NIRA. Il adopte une politique de lutte contre le chômage plus active avec la création d'administrations pour employer les chômeurs. En 1935 le Social security act institue un système d'assurance contre le chômage, l'invalidité, la vieillesse. Ce système a dissocié le revenu et le travail, permettant aux chômeurs de continuer à toucher un revenu. C'est avant tout un système de protection économique puisqu'ainsi le chômeur continue de consommer, mais qui a été mis en place trop tard aux Etats Unis. [...]
[...] Cela provoque la faillite en 1929 du holding Hatry entraînant le jeudi noir. La crise actuelle peut sur ce point être comparée avec la crise de 1929, car c'est également la spéculation qui est à l'origine de la crise que l'on connait. La crise boursière d'aujourd'hui vient des «subprimes», des crédits immobiliers américains risque», consentis à des ménages à la solvabilité fragile et à des taux d'intérêt très élevés. Mais depuis plusieurs mois, les taux d'emprunt ont augmenté et les prix de l'immobilier ont baissé. [...]
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