Le "subprime"
Tel que mentionné dans l'ouvrage d'Olivier Lacoste (Lacoste, 2009 p. 49), le mot «prime» a pour signification un emprunteur fiable. Le préfixe «sub» désigne logiquement le contraire, à savoir un débiteur qui ne peut que difficilement rembourser ses dettes. Le subprime désigne donc un prêt fait à un débiteur qui ne pourra, presque à coup sûr, rembourser sa dette.
Le terme de subprime ne se limite cependant pas à cette description. Il désigne, par extension, le fonctionnement de la mécanique complexe de ces produits financiers et leurs impacts sur la finance américaine, puis mondiale. Patrick Castex, dans son livre sur la crise du capitalisme, va même plus loin en parlant de « prêts aux pauvres» (Castex, 2008 p. 176). Ceci illustre bien le fond du problème.
[...] Partie I : Comment en est-on arrivé là ?
La dérégulation
Après la grande dépression, le secteur financier était très règlementé. La plupart des banques étaient locales et avaient l'interdiction de spéculer avec l'épargne de leurs clients. Les Etats-Unis ont vécu 40 années de croissance sans aucune récession. Samuel Hayes, professeur en Investment Banking à la Harvard Business School nous dit que « l'entrée en bourse se faisait seulement pour les sociétés en noms collectifs réunissant plusieurs asso-ciés amenant eux-mêmes les liquidités ». Paul Volcker, ancien secrétaire au Trésor améri-cain et dirigeant de la FED de 1979 à 1987 nous informe que son salaire durant toutes ces années n'a été que de 45 000 dollars par an.
En 1981, lors de la nomination du CEO (Chief executive officer, en français : directeur général) de la banque d'affaires Merrill Lynch, Donald Regan au poste de secrétaire au Trésor, une période de dérégulation financière commença sous l'administration Reagan avec l'aide d'économistes et de lobbyistes. A titre d'exemple, Merrill Lynch passa de 110 employés et 12 millions de fonds en 1972 à 50 000 employés et des centaines de milliards de fonds en 2008. L'administration du président Ronald Reagan démarra une période de 30 ans de dérégulation financière sans frontières. (...)
[...] ) sont selon Myret Zaki (ibidem) des contrats qui permettent à l'investisseur d'échanger son risque de crédit contre un taux fixe. En cas de défaut de paiement, AIG doit non seulement payer la somme promise aux banques mais également aux investisseurs qui se sont greffés dans les produits montés par l'assureur américain. Aucune provision n'est mise en place pour couvrir une éventuelle perte et des sommes très conséquentes sont versées aux employés sitôt les contrats de vente des produits AIG conclus. [...]
[...] L'administration de George W. Bush fait une demande d'aide de 700 milliards de dollars au Congrès afin de sauver les banques. Le 4 octobre 2008, le plan de sauvetage est signé par le Président américain mais cela ne rassure pas les marchés. Les licenciements, le chômage et les cessations de paiements continuent. Les Etats du monde entier voient le spectre de la récession se rapprocher de jours en jours. D'autres entreprises telle que General Motors et Chrysler sont touchées par la vague et doivent requérir l'aide de l'Etat. [...]
[...] Ces amortissements ont commencés durant l'été 2007 et ont impacté tout d'abord les résultats de la plus part des banques. En août 2007 les trois plus grandes victimes sont Merill Lynch, Citigroup et UBS. Par exemple, grâce aux données de Myret Zaki (Zaki, 2008), UBS a dû amortir entre octobre 2007 et septembre milliards de dollars. A contrario, la banque Goldman Sachs qui a misé sur un effondrement du marché a réussi à afficher des bénéfices record durant la crise. [...]
[...] Or cette augmentation des réserves n'est que partiellement stérilisée. L'augmentation des réserves est due à d'importants excédents commerciaux et à un fort taux d'épargne dans ces pays qui connaissent des taux de croissance élevés depuis plusieurs années (ce rattrapage a par ailleurs contribué à limiter le ralentissement de la croissance dans les pays de l'OCDE depuis 2000). Parmi les facteurs endogènes, on trouve naturellement l'expansion du crédit (dont les causes sont à rechercher dans la croissance, la baisse des taux d'intérêts réels, les innovations financières) qui a nourri également la liquidité mondiale. [...]
[...] Le terme de subprime ne se limite cependant pas à cette description. Il désigne, par extension, le fonctionnement de la mécanique complexe de ces produits financiers et leurs impacts sur la finance américaine, puis mondiale. Patrick Castex, dans son livre sur la crise du capitalisme, va même plus loin en parlant de prêts aux pauvres» (Castex p. 176). Ceci illustre bien le fond du problème. Toujours dans l'ouvrage d'Olivier Lacoste, nous pouvons lire que les subprimes peuvent être décrits comme étant une bombe à étage multiples (Figure 1). [...]
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