Risque systémique régulation financière crise bancaire libéralisation financière banque
« La banque, ce n'est pas la même chose que les hommes. Il se trouve que chaque homme dans une banque hait ce que la banque fait, et cependant la banque le fait. La banque est plus que les hommes, je vous le dis. C'est le monstre. C'est les hommes qui l'ont créé, mais ils sont incapables de le diriger », c'est en ces mots que Steinbeck décrit les effets des crises bancaires, dans Les Raisins de la colère. La dépréciation du système bancaire par la littérature devient un exercice lorsqu'il investit les existences de menaces. Il suffit de penser à Balzac, Flaubert, Céline. L'actualité nous rappelle d'ailleurs ce mépris, ne serait-ce que celui de Cantona.
Le sujet est tendancieusement posé, car il dispose les deux termes en laissant supposer un lien de causalité.
La libéralisation financière est un processus de démantèlement de tout contrôle réglementaire à caractère restrictif. Ce processus se caractérise par un triple mouvement : libéralisation du secteur financier interne (secteur bancaire), d'ouverture des marchés financiers, et du compte de capital (abandon de contrôle sur le flux de capitaux étrangers). Ce processus s'est mis en place autour des années 70, suite au mouvement néolibéral. Or c'est dans ce contexte qu'apparaissent les crises bancaires. Ce sont des points où les banques font face à une accumulation de crédits non-performants et de créances douteuses.
Pour entreprendre notre tâche de compréhension de ce rapport, il est nécessaire de faire un détour par le mot de crise, et d'y appuyer toute son attention. Crise a pour étymologie krisis, qui vient du verbe krinein qui signifie en grec séparer, décider, la crise est donc un moment de décision, de jugement. Or problématiser ce rapport de causalité implique de comprendre les causes qui provoquent des crises. C'est à dire comprendre les conditions simultanées qui les rendent possibles les crises, en définitif c'est dévoiler le point où s'enracine leur simultanéité.
C'est en ce sens que nous tenterons de voir quelle est la réalité de ce rapport de causalité entre libéralisation financière et crises bancaires répétées.
[...] o Une contrepartie (la banque) peut ainsi vendre un risque de crédit portant sur une créance donnée, dit créance sous-jacente à une autre contrepartie (une compagnie d'assurance, un fonds collectif d'investissement ) qui contre un règlement d'intérêt ou d'une prime effectuera un paiement si un événement de crédit survient. Définition de l'entité de référence : la constatation qui constitue le fait générateur du paiement de la protection Faillite Défaut de paiement Restructuration L'innovation majeur des dérivés de crédit, c'est la possibilité de vendre le risque portant sur une créance tout en conservant la propriété juridique. A l'inverse l'intervenant peut acheter ce risque sans avoir à supporter le coût de financement. Il y a donc dissociation du risque. [...]
[...] Ce sont les cas des crises bancaires d'Argentine et de Corée. Cette perspective temporelle des crises bancaires est mise en avant dans l'étude des Saoussen Ben Gamra et Dominique Plihon, dans le numéro 112 de la revue d'Economie internationale. Ces derniers développent l'idée que l'impact de la stabilité du système bancaire dépend des modalités de la libéralisation. Il distingue ce faisant deux phases dans ce processus d'accélération des crises bancaires : 1er cycle : début des années 80, les crises bancaires sont liées à une crise d'endettement. [...]
[...] Cela va augmenter les taux prêteurs et va affecter négativement la demande de crédit déjà déprimée. Il faudrait donc une attitude contracyclique, qui serait plus souple en matière d'exigence des fonds propres. Existence d'un shadow banking system, dont parlent Brender et Pisani c'est l'existence d'un système bancaire parallèle. Avec de l'entrée de nouveaux intermédiaires financiers, avec la titrisation, la dissociation entre l'organisme qui octroie le crédit et ceux qui portent le risque s'approfondit. Ils montrent qu'en 2007, la taille du système bancaire parallèle a atteint une taille aussi importante que le système bancaire traditionnel. [...]
[...] o Dérivé de crédit de rang sénior : tranche la moins risquée. (Le vendeur de protection ne supportera que les pertes affectant le portefeuille au-delà d'un pourcentage déterminé, moins de 10%). o Tranche mezzanine : entre les deux o Dérivé de crédit de rang junior : tranche la plus risquée (peut assurer les pertes sur près de 90%). Les CDO synthétiques sont appelés de collateralised bonds obligations quand le portefeuille de créances est constitué de titres obligataires collateralised loans obligations lorsque celui est constitué de prêts. [...]
[...] La banque est plus que les hommes, je vous le dis. C'est le monstre. C'est les hommes qui l'ont créé, mais ils sont incapables de le diriger c'est en ces mots que Steinbeck décrit les effets des crises bancaires, dans Les Raisins de la colère. La dépréciation du système bancaire par la littérature devient un exercice lorsqu'il investit les existences de menaces. Il suffit de penser à Balzac, Flaubert, Céline. L'actualité nous rappelle d'ailleurs ce mépris, ne serait-ce que celui de Cantona. [...]
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