« Les économies ont les crises de leurs structures » Ernest Labrousse.
La crise de 1929 est restée dans l'imaginaire collectif comme une période particulièrement éprouvante et depuis la crise de 2008 aucune crise n'avait à nouveau atteint cette intensité désastreuse. Le trait commun de ces deux crises est la place prépondérante des marchés financiers dans le déclenchement de la crise et plus encore. Les marchés financiers sont constitués, du moins en 1929 avant l'apparition des marchés de produits dérivés et de gré à gré, d'un marché primaire auquel nous n'accorderons que peu d'importance, car il constitue le marché dans lequel sont « crées » les actions, et qui par conséquent n'est qu'un lieu de « passage » ou de transition. Nous nous intéresserons principalement au marché secondaire (la Bourse en quelque sorte) où sont échangés les titres des actions déjà créés. C'est celui qui semble être le plus pertinent dans cette analyse.
[...] Selon la typologie effectuée par l'Ecole de la Régulation, on peut distinguer les systèmes de productions et d'organisation économique et sociale grâce à différents critères. Tout d'abord un régime d'accumulation qui peut être soit extensif (c'est-à-dire que l'accumulation du capital passe par une augmentation des facteurs de production et non par des gains de productivité), ou intensif (fondée sur les gains de productivité et l'innovation, la demande évolue en quantité et en qualité). Le second critère de cette typologie est le mode de régulation, dépend donc de la manière dont l'économie se régule. [...]
[...] La crise de 1929 est une crise des marchés financiers, mais ils ne furent que le détonateur d'une économie maladive, et la crise de 29 est essentiellement une crise du mode de régulation et des contradictions du capitalisme. La crise de 1929 est une crise des marchés financiers, mais ceux-ci ne firent que mettre le feu à la poudrière constituée par l'orthodoxie libérale. Pour donner une idée de la fièvre spéculative qui régnait en durant cette décennie sur les marchés financiers les cours de Bourse avaient augmentés de 330% de 1925 à 2929, la production quant à elle n'avait bien entendu pas suivi un tel rythme. [...]
[...] Celui-ci serait en permanence guetté par des crises de surproduction et de baisse tendancielle de profit. Concrètement le capitalisme amène une accumulation et une concentration de capital toujours plus grande, exacerbée par la concurrence du marché or le sur-travail et donc le profit ne pouvant être tiré que du capital variable (le travail), sur le long terme les taux de profits ne peuvent augmenter et sont condamnés à la baisse. De plus, l'autre contradiction que dénonce Marx, partagée par un plus grand nombre d'auteurs, est la crise immuable de surproduction ou sous-consommation. [...]
[...] On constate de manière évidente que des cycles Juglar ordonnent l'économie durant cette période : de 1921 à 1925 après la crise de 21 s'ensuivent 4 années de faible croissance, puis de 1925 à 1929 une croissance totalement débridée et enfin de 1929 à 1933 la Grande Dépression. Durant la période 1925-1929 la productivité et la production industrielle ont fortement augmenté cependant les salaires et les prix n'ont pas suivis ce mouvement de hausse, s'est ensuivi un accroissement des profits (qui a beaucoup enrichi les classes aisées), une forte spéculation boursière et un niveau d'investissement élevé. La crise de 1929 est le reflet décalé du début de repli des taux de profits, dès juin 1929, on assiste à une baisse de l'indice de la production industrielle. [...]
[...] De plus à cette époque les politiques monétaires de l'époque sont largement favorables au crédit, les taux d'intérêt étaient très bas et de fait on assiste à un surinvestissement qui comprime la demande et la consommation. Selon Hayek et ses comparses de l'école autrichienne, l'origine de la crise vient de ce problème essentiel, à savoir que ces taux d'intérêts planchers ont favorisé toutes sortes de projets d'investissement au détriment de la demande de biens de consommation, et ces investissements favorisés par une politique de crédit laxiste ont conduit à un endettement record des différents acteurs économiques. Et lorsque le marché s'est effondré, nous connaissons la suite. [...]
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