Pour passer d'un extrême à l'autre, deux alternatives s'offraient à la Fédération de Russie : la thérapie de choc, c'est-à-dire l'approche radicale, ou la stratégie du pas à pas, c'est-à-dire l'approche gradualiste. Le choix de la première alternative fut alors justifiée par une métaphore médicale : contrairement à de multiples opérations, une opération chirurgicale très douloureuse mais unique ne laisse pas de place à l'appréhension, aux résistances. De surcroît, la thérapie de choc venait de faire ses preuves en Pologne en janvier 1990, sous l'impulsion de l'économiste Jeffrey Sachs. Selon les experts russes, le meilleur moyen de sortir de la crise était de confronter le plus rapidement possible les agents économiques au marché afin de les forcer à opérer les restructurations nécessaires. Aucune société n'avait jusqu'alors effectué une transition au capitalisme aussi radicale à partir de rapports marchands aussi peu développés. A l'automne 1991, la thérapie de choc, rendue possible par la popularité de Boris Eltsine, fut menée par Egor Gaïdar.
Nous verrons donc quelles mesures ont été adoptées afin d'effacer définitivement l'économie dirigée, puis nous analyserons les conséquences de la thérapie de choc...
[...] L'économiste David Woodruff parle de défaite de la monnaie en Russie. Le traitement de l'agriculture est un autre échec majeur de la transition. En Russie, la production agricole de 1998 était inférieure de 42% à son niveau de 1990. La première conséquence politique de ces dysfonctionnements fut en 1994 de Egor Gaïdar par Viktor Tchernomyrdine, qui se déclare pour le marché, mais contre le bazar Enfin, ces dysfonctionnements d'ordre économique ont aboutis au krach financier d'août 1998. Cela a provoqué une dévaluation du rouble et des retraits massifs des fonds étrangers. [...]
[...] La thérapie de choc a été victime du flou législatif et du vide juridique russe. Si le recours aux tribunaux fut croissant après la chute du communisme, la législation était avant tout formelle : les décisions étaient en apparence prises par la loi, mais résultaient en pratique de la corruption et des pressions. Les mafieux et oligarques ont pu facilement blanchir l'argent sale et amasser d'immenses fortunes. Le milieu criminel et le milieu du pouvoir sont étroitement liés. une solution inadaptée ? [...]
[...] Parallèlement, il mène une politique monétaire très austère, alors même qu'une réduction des taux d'intérêt pourrait favoriser les investissements B. La privatisation de l'appareil productif Il faut privatiser les entreprises étatiques pour qu'elles se comportent comme des entreprises capitalistes, c'est-à-dire poursuivant l'intérêt actionnaires en maximisant les profits à court terme et la valeur nette sur le marché financier à long terme Dans l'agriculture : la décollectivisation des terres Un décret du Président Eltsine de décembre 1991 prévoit la disparition des kolkhozes et des sovkhozes dès mars 1992 et la rétrocession de leurs terres et de leur matériel aux paysans. [...]
[...] En seulement des entreprises nouvellement privatisées étaient rentables, ce qui rendit nécessaire une restructuration de l'appareil productif. Un soutien nécessaire à la privatisation : la création d'une bourgeoisie capitaliste La politique de privatisation rapide avait également un objectif politique : détruire les anciennes élites de l'Etat favoriser la naissance d'une bourgeoisie permettant au capitalisme de se développer. Cette couche de possédants devait être étroite et porter la responsabilité de l'expansion économique. Elle prit peu à peu un poids politiques imprévu : c'est ainsi que sont nés les oligarques. C. [...]
[...] La libération des prix et la stabilisation de l'économie Des prix administrés aux prix de marché Le système des prix en URSS était distordu, arbitraire, irrationnel. Le calcul des prix était effectué par le Gosplan (plan d'Etat) au lieu d'être déterminé par le jeu de l'offre et de la demande. Gaïdar décide de laisser les prix se fixer librement, à l'exception notable de ceux de l'énergie. La libéralisation du commerce extérieur et la monétarisation de l'économie Ce retour à la vérité des prix s'accompagne de la libéralisation du commerce extérieur, afin de stimuler la compétition à l'intérieur du pays en forçant les entreprises russes à devenir plus productives, et de permettre à certaines entreprises dont les produits jouissent d'une forte demande sur le marché mondial d'exporter. [...]
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