Réflexion synthétique sur les couts de l'urbanisation, dans le cadre d'un cours de droit de l'urbanisme.
A l'heure actuelle, compte tenu des tendances à la mondialisation et de l'urbanisation grandissante largement constatée depuis de nombreuses années, il est certain pour tous que ce processus, qu'il soit volontaire ou spontané, ne se produit pas seul, ni « gratuitement ». Au-delà de la première approche des coûts purement « financiers », il importe de définir quels coûts existent. À la fois étant des « passages obligés » nécessaires pour que l'urbanisation ait lieu,(ces coûts délivrés amenant donc à l'urbanisation), ainsi que des conséquences à « payer » après voire même pendant le processus, les incidences de l'urbanisation peuvent être grandes. Il faut néanmoins nuancer les coûts, ne pas négliger que la question du coût de l'urbanisation ne se pose plus strictement sur un plan financier.
Il semble également qu'il faille définir qui paye la ville et son expansion et comment est « payée », une urbanisation qui aujourd'hui, concentre une population croissante dans les villes induisant progressivement l'effacement du caractère rural des zones géographiques, et touchant le Monde entier en bouleversant le visage de la planète. Au-delà de l'aspect financier, ce phénomène intègre dans ses coûts les problèmes sociaux et environnementaux.
Synonyme de progrès technique et sociétal dans les années cinquante, l'urbanisation ne peut plus actuellement être considérée comme un phénomène univoque.
[...] Avec l'urbanisation grimpante, on assiste un essor de villes grignotant sur des espaces agricoles et naturels (d'où des coûts pour ces espaces qui se réduisent). De plus, elles évacuent des flux continus de déchets solides et liquides, provenant de la vie quotidienne de tous les citadins, qui polluent et monopolisent l'espace. L'attrait des périphéries (sous forme généralement de couronnes de plus en plus grandes) qui résulte bien souvent de raisons économiques, produit une dé-densification qui étale les espaces bâtis et les fractionne sur les espaces naturels entraînant des effets sur l'environnement, ou coûts environnementaux Ces extensions peu denses ne vont peut-être pas constituer plus tard des formes urbaines durables, connaîtront peut-être une obsolescence future, et auront été payées par la Nature pour rien L'artificialisation des sols grignote sur la nature, or elle est à l'origine d'une grande et utile biodiversité, est la ressource des matières premières nécessaires pour vivre (alimentation et particulier) ; la végétation, les arbres purifient l'air, ombrent et absorbent le CO2 L'urbanisation par la réduction des espaces naturels détruit alors le paysage même qui l'a fait naître. [...]
[...] En d'autres termes, tout cela a un prix, coûte financièrement parlant et résulte de l'évolution des valeurs des marchandises et du taux du profit. La ville lieu de croissance économique rapide, est depuis quelques années déjà (phénomène amplifié à travers la mondialisation) rejointes en masse par des populations qui quittent la campagne à la recherche de travail, de plus d'équipements, de plus de services. Le logement des citadins, leur travail, leurs besoins (nourriture, santé, loisirs les infrastructures qui relient tous les points, ou encore les domaines tels que la distribution de l'eau potable, de l'assainissement ou de l'électricité, sont pensés, conçus, réalisés, changés détruits, reconstruits, tout au long de la vie dans un système quasi circulaire. [...]
[...] La question des coûts de l'urbanisation et de ces différents degrés, sont récurrentes dans les préoccupations des aménageurs, des urbanistes, des architectes, des politiques, et de tous ceux qui font la ville et qui la vivent Sa mesure est utile aux décisions dans sa dimension prospective. Faisant aujourd'hui face à des faits sans précédent (rythme d'urbanisation, taille et nombre des grandes villes, les nations riches concentraient la plupart de la population urbaine dans le Monde, maintenant c'est le contraire les questions sur les coûts de cette urbanisation croissante se posent d'autant plus. Que coûtent la ville, sa création et son expansion ? Qui paye la ville ? Comment et qui peut y participer ? [...]
[...] Les effets de l'urbanisation sont aussi des coûts. Les incidences d'ordre sociologique sont grandes. L'espace est dilaté, et est source d'exclusions, de marginalisations, de ségrégations spatiales et sociales; on assiste à une fragmentation sociale des espaces habités, à un morcellement. Les villes s'étendent : on retrouve (par exemple dans les villes européennes telles que Paris, Londres. le centre clos bourgeois lieu de pouvoir et de prestige telle une enclave privée, qui a dérivé vers l'excellence avec des prix fonciers très élevés ; ou d'autres centres en déclin regroupant habitants et entreprises qui ne peuvent aller ailleurs. [...]
[...] L'urbanisation est payée par les plus modestes malgré eux. L'accession à la propriété, à un logement, la vie quotidienne est difficile, pour les citadins. Les nouveaux arrivants ou encore les familles à revenus modestes, bien souvent, vont loger dans des zones situées à plusieurs dizaines de kilomètres des centres, ce qui entraîne des dépenses répétitives permanentes telles que le coût des trajets quotidiens plus longs mentionnés auparavant, ainsi que des surcoûts de fonctionnement pour de nombreux services publics. D'autres (en particulier dans les grandes métropoles des pays en voie de développement) qui eux n'ont pas les revenus nécessaires pour se loger aujourd'hui, se retrouvent certes dans les centres, mais vivent dans des bidonvilles côtoyant bien souvent les zones riches Les coûts ne sont pas uniquement quantitatifs mais aussi qualitatifs. [...]
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