Coûts de l'inflation, zone euro, intensité de la hausse des prix, taux de changes, État membre, politiques monétaires européennes
Parmi les quatre critères de convergence présents dans l'article 121 du traité instituant la communauté européenne apparaît la maîtrise de l'inflation. En effet, le taux d'inflation d'un État membre donné ne doit pas dépasser de plus de 1,5 point celui des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix. Mais pourquoi vouloir une telle stabilité des prix ? L'inflation a-t-elle des coûts ? Quels sont-ils ?
Étymologiquement, inflation vient du latin Inflatio qui signifie « enflure », l'inflation est donc l'enflure de la masse monétaire en circulation. Or quelles conséquences néfastes peut avoir l'inflation pour avoir été la principale victime des politiques monétaires européennes ?
Les coûts de l'inflation dépendent-ils de son intensité ? Dans la mesure où l'inflation est un phénomène monétaire cela a-t-il une incidence sur les échanges commerciaux internationaux ? Que se passe-t-il si elle est anticipée ?
[...] Les coûts de l'inflation dépendent-ils de son intensité ? Dans la mesure où l'inflation est un phénomène monétaire cela a-t-il une incidence sur les échanges commerciaux internationaux ? Que se passe-t-il si elle est anticipée ? Nous verrons dans une première partie que les coûts dépendent de l'intensité de la hausse des prix et qu'à partir d'un certain seuil elle peut avoir des effets catastrophiques sur l'ensemble de l'économie, c'est le cas par exemple de l'hyperinflation Ensuite, nous verrons que ses effets sont inégaux sur les agents et dépendent de son anticipation. [...]
[...] Ce sont d'abord les détenteurs de revenus fixes, Keynes disait que l'inflation allait provoquer "l'euthanasie des rentiers". Par exemple au milieu du XVIe siècle, on assista à une forte inflation baptisée "Révolution des prix", qui ruina les officiers à gages, les titulaires de rentes sur l'Etat et les seigneurs qui faisaient payer la redevance féodale en monnaie fixe. Ensuite, ce sont les agents dont les revenus sont indexés imparfaitement et avec retard : c'est le cas des retraités dont les pensions vieillesses sont réajustées par périodes ou des salariés si leurs contrats de travail sont indexés avec retard. [...]
[...] Elle crée de l'incertitude sur l'évolution futur des prix. En effet, les pays connaissant une forte inflation sur une longue période tendent à être ceux dont les taux d'inflation sont les plus variables. Cette variabilité peut être à l'origine de plusieurs effets négatifs sur l'économie, réduisant le contenu informatif du système des prix, en engendrant des coûts de réetiquetage et en entravant la conclusion de contrats nominaux de dettes à long terme. De plus les prix ne vont pas augmenter tous dans les mêmes proportions. [...]
[...] En revanche, lorsqu'elle est moins intense, ses coûts sont répartis de façon inégale et dépendent en grande partie de la véracité des anticipations que les agents peuvent faire. Enfin nous avons vu que l'inflation si elle est inégale entre les pays, détériore la compétitivité du pays qui subit le taux le plus élevé. C'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle la zone euro est en crise actuellement. [...]
[...] Imaginons que l'Europe subisse un an plus tard une inflation supérieur de 10% à celui des Etats-Unis, il vendra son bien à 550$. Cet argument de la compétitivité-prix a été décisif dans la réorientation de la politique française après 1983 : l'existence d'un différentiel d'inflation avec ses partenaires européens altérait la compétitivité prix des exportations françaises, sans que les dévaluations successives ne parviennent à renverser la tendance. C'est pourquoi la politique de rigueur de 1983 a consisté à restaurer la compétitivité en limitant l'inflation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture