Une première approche de cette théorie est l'idée qu'au-delà d'un certain niveau, l'impôt devient insupportable, décourage l'activité et diminue donc l'assiette imposable. Par quel mécanisme ? L'argument de Laffer se base sur l'offre de travail. Selon lui, l'individu arbitre en permanence entre travail et loisir par la comparaison entre les coûts relatifs
[...] Philippe Lacoude, Étude Empirique de l'effet Laffer en France au cours des années 80, op.cit. Hubert Kempf, l'État est-il trop gros ? dans La Nouvelle Économie Libérale, Presses de la fondation nationale des sciences politiques page 202. Ibid., page 201. James Buchanan et Dwight Lee, Politics, Time and the Laffer Curve, Journal of Political Economy, vol André Fourçans, Taux de prélèvements obligatoires, recettes de l'État et production : une étude empirique du cas français, Revue d'économie politique, 1985. [...]
[...] Cette courbe en cloche selon l'expression consacrée, symbolise l'aspect décourageant de l'impôt au-delà d'une certaine limite que Laffer s'est abstenu d'évoquer, et donc le ralentissement de toute activité productive privée dans l'économie. Une première approche de cette théorie est l'idée qu'au-delà d'un certain niveau, l'impôt devient insupportable, décourage l'activité et diminue donc l'assiette imposable. Par quel mécanisme ? L'argument de Laffer se base sur l'offre de travail. Selon lui, l'individu arbitre en permanence entre travail et loisir par la comparaison entre les coûts relatifs. [...]
[...] Les limites du modèle La conception de Laffer s'est heurtée à de vives critiques, essentiellement en raison du caractère arbitraire de ses hypothèses. Bruno Théret et Didier Uri se basent sur le modèle de Canto, Joines et Laffer, présenté en 1978 comme une formalisation de la courbe de Laffer, pour évoquer les faiblesses du développement[3]. Le modèle CJL est un modèle d'équilibre statique à deux facteurs de production (Capital et Travail) et un bien marchand. La production de celui-ci est donnée par une fonction de Cobb-Douglas, avec l'hypothèse de rémunération des facteurs à leur productivité marginale. [...]
[...] Il y a ainsi un effet de substitution entre temps de travail et temps de loisir. Arthur Laffer souligne cependant qu'un effet revenu va de pair avec l'effet de substitution. En effet, un contribuable désireux de conserver un niveau constant de consommation en dépit d'un accroissement de la pression fiscale devra travailler plus, ou consommer une part plus importante de ses revenus, mais au-delà d'une certaine limite, à l'échelle macro-économique, l'effet substitution se révèle plus important, et une augmentation sensible de la fiscalité induit une baisse de l'activité. [...]
[...] Cependant, l'essai critique de Théret et Uri trouve une certaine pertinence dans la formulation de deux réserves importantes. La première est que le modèle ne contient aucune équation définissant l'affectation des recettes fiscales. Même si Canto, Joines et Laffer éludaient le problème en notant que ces recettes étaient redistribuées de façon indépendantes des décisions d'offre des facteurs»[4], cette hypothèse annule donc une partie de l'effet revenu d'une mesure fiscale de manière tout à fait arbitraire, et conduit très vite à la conclusion selon laquelle l'effet substitution est le plus important. [...]
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