Le concept de "main invisible" et plus formellement d'équilibre général est au coeur de l'analyse économique standard. Celle-ci stipule qu'il existe une convergence spontanée des intérêts personnels vers l'intérêt général. Néanmoins ce mécanisme fait l'objet de diverses critiques plus ou moins assimilées par le modèle. Ce débat est central car sans le mécanisme de main invisible c'est tout un pan de la justification du libéralisme qui s'effondre.
[...] Bien qu'étant le père de la main invisible, Adam Smith n'est pas totalement hostile à l'intervention de l'Etat. C'est ainsi qu'il va développer deux cas où il juge nécessaire l'intervention de celui-ci : au niveau scolaire, il doit palier aux effets néfastes de la division du travail (abrutissement du travailleur), et pour les investissements de très long terme. Ce faisant, c'est universalité du lien intérêt personnel intérêt général qui est remis en cause. Donc dés sa naissance, la main invisible se heurte à des limites. [...]
[...] Par conséquent, peut-on se passer d'une analyse des fondements philosophiques de la main invisible dans le cadre d'une étude économique ? On est tenté de répondre négativement à cette question, dans la mesure où ce problème constitue probablement le principal lieu de convergence entre économie et philosophie politique. Donc, penser la main invisible sous l'angle de ces deux sciences semble nécessaire pour avoir une vision globale du problème. De plus l'adoption ou non de la main invisible est lourde de conséquences au niveau économique : c'est la vision même du rôle de l'Etat qui est en jeu. [...]
[...] Deux démarches sont alors possibles, l'une positive cherche les raisons pour lesquels ces conditions ne sont pas remplies ainsi qu'à expliquer pourquoi malgré cela l'économie de marché n'est pas conduite au chaos; l'autre normative énonce la nécessitée de rétablir dans l'économie réelle les conditions de l'équilibre général celui ci étant le fonctionnement idéal de marché vers lequel doit tendre l'économie à long terme. Nous avons donc montré l'existence de l'équilibre général sous conditions, intéressons nous maintenant à la question de sa stabilité. Walras pour montrer la stabilité de l'équilibre général met en avant le système du tâtonnement walrassien. Celui ci est basé sur la fiction du commissaire priseur ou secrétaire de marché qui stipule que les prix sont criés sur les différents marchés, ceux ci étant souvent à des niveaux tel qu'il y a déséquilibre entre offre et demande. [...]
[...] Ces vices sont donc de l'ordre de la convoitise, de la recherche du profit individuel, de l'orgueil. Ce sont des passions naturelles toujours à l'œuvre mais que dissimule l'état social et qui vont inciter à entretenir l'esprit d'invention et d'industrie, produire une richesse qui profite au bien de tous en améliorant même la condition des plus pauvres. Il y a donc pour Mandeville une utilité économique aux vices et par-là même une harmonie naturelle des intérêts. Il est alors plus profitable d'utiliser les passions plutôt que de les réprimer. [...]
[...] La convergence naturelle de la somme des intérêts particuliers vers l'intérêt général n'en ai qu'une parmi d'autres. Il est alors logique de se demander quelle économie souhaitons- nous pour le XXIe siècle: une économie ayant une forte cohérence interne mais un faible degré de réalisme (ce qui implique nombres d'erreurs prescriptives et normatives) ou une économie qui s'interroge, qui admet ses défauts et qui s'ouvre aux autres sciences sociales. Cette économie reste encore en grande partie à construire et le chemin pour aboutir à une certaine cohérence interne associée à une approche réaliste de l'homme semble sinueux. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture