Croissance économique, refus de la croissance, croissance raisonnée, modèle de croissance
« L'économie n'a pas uniquement pour but de générer des revenus, mais aussi de les utiliser à bon escient en vue d'améliorer notre niveau de vie et nos libertés ».
Cette citation d'Amartya Sen, prix Nobel indien d'économie en 1998, rappelle que la croissance se doit d'être raisonnée pour que ses fruits servent le bien-être du plus grand nombre. Le rapport Stiglitz de 2008-2009 déplore les carences de la comptabilité nationale dans l'évaluation du bien-être et montre que le développement humain est de moins en moins corrélé à la croissance
[...] Autrement dit, même en cas de retour prodigieux en arrière, le réchauffement se perpétuerait sur un siècle. Cependant les effets de la croissance sur l'environnement sont difficiles à évaluer. Ils sont en effet multidimensionnels : émission de gaz à effet de serre, épuisement des ressources non renouvelables, épuisement par surexploitation des ressources renouvelables, pollutions chimiques des sols et de l'eau, pollution de l'air, fragilisation des écosystèmes, atteintes à la couche d'ozone, etc Un indicateur a donc été conçu : l'empreinte écologique. Il ne prend certes en compte que les ressources non renouvelables. [...]
[...] Le meilleur exemple de cette religion de la croissance demeure le consensus de Washington de 1989. A l'initiative de John Williamson, les institutions financières internationales (Banque mondiale, FMI) proposent un « plan d'aménagement structurel » sous la forme de 10 propositions aux économies en difficulté face à leurs dettes et notamment en Amérique Latine. Le consensus proposé revendique que ces pays ont vocation à suivre le même chemin que les vieux pays industriels en se débarrassant de l'intervention étatique. Il s'agit en fait de rendre les pays en développement plus attractifs pour les capitaux privés, la croissance comme but étant supposée amener le développement. [...]
[...] Cela met en évidence le fait que la croissance du revenu ne produit pas forcément de la satisfaction. Un indicateur nouveau a été proposé par l'ancien roi du Bouthan, Jigme Singye Wangchuck, en 1972: le BNB. Ce n'est pas un indicateur chiffré, il repose sur quatre piliers: le développement économique, la promotion des traditions, la préservation de l'environnement, la bonne gouvernance. Mais les faiblesses, là encore méthodologiques et scientifiques, sont évidentes, on ne peut guère se baser sur de tels indicateurs pour obtenir des données objectives. [...]
[...] Pourtant, les limites à la décroissance apparaissent très vite. On peut adresser trois types de critiques. Les premières portent sur la confusion entre économie et capitalisme des partisans de la décroissance. Ils concluent à l'assimilation de tout développement à la croissance et à la nécessaire sortie de l'économie en même temps que du développement. Ce qui exclut automatiquement la notion de développement durable, où il est admis que la croissance économique restera une condition toujours nécessaire de l'amélioration du bien-être, le progrès technique sera toujours capable de résoudre les questions d'épuisement des ressources. [...]
[...] On sait qu'un hectare de forêt séquestre deux tonnes de carbone par an soit les émissions annuelles moyennes d'un Français. On peut le calculer par individu ou pour l'ensemble de la planète. Par exemple, la consommation alimentaire annuelle d'un Français exige 1,6ha dans le monde. L'empreinte totale d'un Français représente 4,9ha, le record moyen étant détenu par les Américains qui en emprunteraient 9. La croissance démographique mais aussi la régression des terres labourables, des forêts, entraînent la baisse de l'empreinte écologique supportable par personne. [...]
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