Comme l'a écrit le philosophe utilitariste Bentham (1748-1832), « le bonheur, c'est de consommer le plus grand nombre de bien matériels possible ». La définition de Bentham semblait annoncer avec un siècle et demi d'avance la naissance d'une société de consommation. La consommation des ménages, c'est-à-dire l'acquisition et l'utilisation par ceux-ci de biens et de services destinés à leur fournir une satisfaction, s'est installée comme mécanisme central des économies modernes. Elle semble s'être largement conjuguée avec la croissance économique dans les PID jusqu'au début des années 80. Aussi faut-il s'interroger sur les mutations de la consommation des ménages et leurs implications. Jusqu'à quel point, l'évolution de la consommation des ménages, en se réorientant vers des biens supérieurs, à-t-elle dicté le passage d'une économie tertiarisé vers la consommation de masse ? Alors que ce modèle de consommation semble se diffuser vers le reste du monde, pourquoi les mutations de la consommation des ménages ne suffisent-elles plus aujourd'hui dans les PID à susciter une croissance économique forte ?
[...] Les modalités de la consommation de masse : une société de consommation 1. une priorité sociale à la consommation La consommation de masse apparaît avec la seconde révolution industrielle, à partir du moment où se diffusent ses produits : révolution de l'automobile aux États-Unis, on commercialise des réfrigérateurs, des lave-linge. Les États-Unis sont les premiers à entrer dans la société de consommation, et Veblen, l'institutionnaliste américain dit déjà en 1898, dans La classe de loisirs, il définit l'existence d'une consommation qu'il appelle consommation ostentatoire, caractérisant la classe de loisir (la bourgeoisie) et montre qu'une des finalité de la consommation pour cette classe est l'obtention d'un statut social, pour montrer une position sociale supérieure. [...]
[...] Les bouleversements dans la répartition des dépenses des ménages ont accompagné les changements sectoriels de l'économie 1. L'économie de marché semble orientée vers la satisfaction des besoins du consommateur Le propre de l'économie de marché est de placer les entreprises en compétition entre elles. On peut déjà considérer que l'économie se structure globalement pour répondre à la demande. La théorie micro- économique à largement étayé cette approche en partant d'un principe de rationalité du consommateur. Rappelons que les néo-classiques ont repris la définition de J.B. [...]
[...] Aujourd'hui, c'est à travers une critique plus large (critique à l'égard d'un ensemble de contraintes et de dangers suscités par le productivisme, critiques et inquiétudes souvent groupées sous le thème du développement durable) qu'est aussi remise en cause la course à la consommation (souvent considéré comme un gaspillage inutile et menaçant, cf. alter mondialistes). Depuis longtemps, le modèle de consommation de masse ne fait plus unanimité. On a perçu ses limites, mais en même temps nous sommes toujours dans ce modèle, encore plus que par le passé. [...]
[...] L'automobile tire la croissance économique, car ce secteur fait tourner de nombreux autres secteurs, et employait beaucoup de main d'œuvre de chômage en France en 1965 ) B. L'importance des orientations keynésiennes et la prise en charge par l'État des consommations collectives 1. Le keynésianisme a placé la consommation au cœur du circuit économique La théorie keynésienne a placé la consommation au cœur du système économique. Pour les keynésiens, il faut éviter la sous-consommation : l'apparente surproduction (Cf. loi psychologique de Keynes et loi des débouchés de Say). [...]
[...] Aussi faut-il s'interroger sur les mutations de la consommation des ménages et leurs implications. Jusqu'à quel point, l'évolution de la consommation des ménages, en se réorientant vers des biens supérieurs, à-t-elle dicté le passage d'une économie tertiarisé vers la consommation de masse ? Alors que ce modèle de consommation semble se diffuser vers le reste du monde, pourquoi les mutations de la consommation des ménages ne suffisent-elles plus aujourd'hui dans les PID à susciter une croissance économique forte ? Étudier la consommation des ménages, c'est d'abord reprendre la loi d'Engel et montrer à quel point celle-ci a déterminé le glissement vers une économie de services, laissant d'ailleurs une large part aux consommations collectives. [...]
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