Dissertation dont le sujet est : "La consommation des biens culturels peut-elle être régie par la seule loi du marché ?". Il s'agit de voir si le bien culturel est un bien comme un autre, si le marché permet une distribution harmonieuse des ressources ou non.
[...] Un bien culturel a une spécificité, une unicité et une particularité qui le rendent impossible à imiter. Un tableau de maître en constitue un exemple évident. Il en est de même au sujet des films, représentations théâtrales et autres. Ainsi, un bien culturel pour être consommé a besoin de l'acteur-consommateur d'informations, de savoirs pour l'apprécier à sa juste valeur. Lire ou voir la représentation d'une pièce de Samuel Beckett sans connaître le contexte historique et artistique de sa création ou l'intention de l'auteur pourrait conduire à un jugement précaire de l'œuvre. [...]
[...] Le marché des biens culturels s'est donc transformé, adapté à une demande de plus en plus désireuse de consommation privée. III. Ségrégation du marché et intervention publique A. Les inégalités inhérentes au marché Le marché a permis, semble-t-il, que les catégories populaires accèdent plus facilement à la consommation des biens cultuels. Toutefois, il n'en reste pas moins, que celle-ci est marquée par de profondes inégalités. Tout d'abord, la consommation des biens culturels apparaît comme l'apanage d'une élite. Il existe en effet de grandes différences selon les catégories socioprofessionnelles. [...]
[...] Cette loi peut-elle régir la consommation des biens culturels ? Avant toute chose, remarquons que celle-ci a augmenté de plus de 28 points entre 1960 et 1980 dans la structure de consommation des ménages. Parallèlement, et dans la même période, les salaires réels ont fortement augmenté grâce à un partage de la valeur ajoutée plus favorable aux salariés : le régime d'accumulation selon l'Ecole de la régulation, caractérisé par un rapport salarial monopoliste basé sur le fordisme a permis de forts gains de productivité grâce à la division du travail et l'introduction du convoyeur dans le processus de production, et ceux-ci se sont reportés sur l'ensemble des salaires. [...]
[...] Ils ont un rapport aux biens culturels que n'ont pas les membres des catégories les plus modestes. On peut d'ailleurs critiqué ici l'idée d'effet de rattrapage car des travaux ont montré qu'un ouvrier, au revenu identique à un cadre, ne modifie que très légèrement la structure de sa consommation. Les connaissances et le savoir préalables que suppose la consommation des biens culturels est distribuée inégalement, ce qui place une barrière invisible à l'entrée du marché au détriment des catégories populaires. [...]
[...] C'est ainsi que faute de pouvoir accéder aux biens culturels, les ménages les plus populaires se replient sur la télévision. L'écoute de celle-ci décroît au fur et à mesure que l'on monte dans la hiérarchie sociale. Les cadres et professions intellectuelles supérieures regardent la télévision en moyenne 14 heures par semaine alors que les ouvriers la regardent près de 24 heures. De plus, on peut remarquer que l'écoute de la télévision croit également en fonction du degré de sociabilité de l'individu : les retraités et inactifs, catégories dont les relations sociales sont moindres que les autres catégories, regardent la télévision en moyenne 28 par semaine. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture