Dans un premier temps, il apparaît que les mutations financières constituent un progrès essentiel pour l'efficacité économique; néanmoins, elles sont porteuses de nombreuses incertitudes et de dangers sous-jacents, si bien que la politique économique des nations s'en trouve elle-même affectée et est obligée de compter avec
[...] Il n'est pas excessif de dire que la politique se fait de plus en plus largement à la corbeille. En effet, les gouvernements sont obligés de tenir compte de la réaction anticipée des marchés : en d'autres termes, il leur faut intégrer l'avis des marchés, -stigmatisé par l'opinion de ces principaux acteurs-, dans l'élaboration de la politique économique. Les marchés exercent donc de facto un contrôle a priori sur la politique économique. En outre, ils sont en mesure de sanctionner immédiatement les politiques qui ne leur conviennent pas, soit qu'ils les jugent inappropriées, soit qu'elle sont contraire à leur intérêt : c'est un contrôle a posteriori. [...]
[...] A la lumière des connaissances actuelles et de notre recul face à ce phénomène qui s'est accéléré depuis le début des années 1980, il est possible d'en caractériser les conséquences économiques immédiates et les potentialités à terme. Dans un premier temps, il apparaît que les mutations financières constituent un progrès essentiel pour l'efficacité économique; néanmoins, elles sont porteuses de nombreuses incertitudes et de dangers sous-jacents, si bien que la politique économique des nations s'en trouve elle-même affectée et est obligée de compter avec. I. De par leur ampleur et leur nature, les mutations financières constituent un progrès sans précédent pour l'efficacité économique 1. [...]
[...] En dehors des risques de contrepartie (comme les junk bunds) ou de change, il existe un véritable risque systémique relatif à la structure et au fonctionnement des marchés financiers. Si les mutations financières représentent une menace pour les marchés eux-même, leurs conséquences dépassent ce cadre puisqu'elles influent également sur la détermination de la politique économique des nations. III. Enfin, leurs conséquences dépassent le cadre des marchés et forcent les autorités nationales à en tenir compte dans la politique économique 1. De la réduction de marge de manœuvre des gouvernements . [...]
[...] Il en est de même pour les entreprises dont les participations croisées tissent des réseaux financiers sur tout le globe: par ce biais, les entreprises scellent leur sort en commun à la "tyrannie des marchés"? Peut-on pour autant parler de "tyrannie des marchés"? Force est de constater que les Etats, même "coalisés", semblent impuissants face à la puissance des marchés. En dépit de la coopération internationale régie par des accords, et quelque soit le degré de la solidarité institutionnelle et politique qui en découle, ils ne peuvent résister aux assauts prolongés des marchés tout simplement parce que le rapport de forces est rédhibitoirement inégal. [...]
[...] L'affaissement des frontières spatio-temporelles et institutionnelles au sein d'un marché globalisé a contribué à rendre les capitaux extrêmement volatiles d'une place financière à l'autre (cette tendance va en s'accentuant ainsi que l'illustrent les amplitudes croissantes des cotations sur les marchés boursiers). Qui plus est, l'instantanéité de l'information conditionne la rapidité des réactions, et, à une échelle supérieure, celle de l'ajustement des comportements qui décrivent une tendance à la hausse ou à la baisse. L'incertitude réside dans les anticipations des agents dont la rationalité est mise en doute par leur caractère spéculatif. Anticiper, c'est, pour paraphraser Keynes, être au milieu de la foule et essayer de deviner ce qu'elle va faire. [...]
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