10 545 milliards de dollars, voilà quelle était fin 2006 la valeur du stock total mondial d'obligations internationales, soit une augmentation de plus de 10 % par rapport à 2005. En 1980, il existait 450 Hedge Funds, ils sont 9000 en 2006. Et ce ne sont là que quelques chiffres parmi d'autres qui traduisent une évolution certaine et déjà ancienne de l'importance des marchés financiers.
Même si toutes les économies ne se ressemblent pas (les économies anglo-saxonnes relèvent de la catégorie des « économies de marchés financiers », l'expression est de Hicks en 1974, l'Allemagne est plus proche du modèle « d'économie d'endettement »), toutes connaissent désormais (à l'exception de certaines très en retrait d'un point de vue économique : exemple Afrique, quelques pays d'Asie tels que la Mongolie) le développement de ces marchés financiers.
Ainsi, que l'on s'attache à la valeur des actifs échangés sur les marchés financiers, ou bien à la nature et au nombre d'acteurs intervenant sur ces marchés, il est indéniable que ces derniers connaissent de profondes mutations. Et dès lors il convient de s'interroger sur les conséquences qui en découlent.
Le marché financier est le marché sur lequel se traitent des opérations à long terme portant sur des actions ou sur des titres de créance, c'est-à-dire qu'il confronte une offre et une demande de capitaux dont l'échéance n'est pas inférieure à sept ans.
Le marché financier est une catégorie du marché des capitaux, tout comme le marché monétaire. Le développement de ces deux catégories a réduit la frontière qui les sépare ; les acteurs, les comportements et les conséquences étant proches voire similaires sur ces deux types de marchés.
Les mutations économiques, les modifications de législations et le renfort des échanges entre les différentes nations ont conduit à l'accroissement des marchés financiers tant au niveau national qu'international. En conséquence, le fonctionnement des économies et l'appréciation de ces dernières en ont été profondément transformés.
Le développement des marchés financiers réduit les différentes économies à ne constituer que des parties d'un réseau mondial d'échange, accroît les risques qui pèsent sur ces économies et obscurcit le fonctionnement même de celles-ci et des marchés financiers.
Il convient dès lors de s'intéresser à ces conséquences que sont la complexification des systèmes financiers et économiques mondiaux et le développement du risque et des déséquilibres financiers.
[...] Cela a entraîné la baisse de la part du crédit dans le financement des entreprises. Alors qu'il représentait les deux tiers de l'endettement entrepreunarial en France ainsi qu'en Allemagne à la fin des années 70, il est devenu inférieur à la moitié au milieu des années 80, avant de se stabiliser autour de depuis. Le rôle des banques est ainsi modifié : leur métier de créancier s'est réduit tandis que se sont développées leurs prestations de services aux entreprises qui accèdent directement au marché des capitaux. [...]
[...] la modification des procédures de prise de décision dans l'entreprise La modification de la nature des porteurs va sensiblement modifier le fonctionnement des entreprises. Le développement des marchés financiers a pour conséquence de repenser le mode de décision dans l'entreprise : ce n'est plus l'entrepreneur, patron de sa firme, qui décide ; mais un ensemble de propriétaires, détenteurs des titres de propriété de la firme qui ensemble et selon leurs poids relatifs au sein de la structure en question, prennent des décisions pour l'avenir du groupe. [...]
[...] En outre, certains affirment que les marchés d'actions sont devenus volatils et fortement corrélés à la fin des années 90. Dès 98, les interactions entre les marchés, à la fois d'action et d'obligations, se sont très fortement intensifiées pour aboutir à un cycle financier mondial, dont on a connu une phase euphorique jusqu'en 200 et une phase dépressive en 2001. Ces interdépendances sont dues majoritairement au couplage entre un système de gouvernance d'entreprise fondé sur la valeur actionnariale et de la prépondérance de l'opinion publique des marchés dans l'évaluation de la performance. [...]
[...] Nous allons ici étudier une de ces crises, la crise asiatique, afin de comprendre comment les crises des pays émergents naissent et éventuellement se propagent au reste du monde. En Thaïlande, on va assister à une montée des risques financiers caractéristique du développement des marchés sous l'effet de deux mécanismes : les institutions financières de pays occidentaux souhaitent effectuer des placements rémunérateurs dans une zone géographique où la croissance devient forte, et les banques et entreprises de l'Asie du sud est s'endettent au-delà du raisonnable en raison d'une euphorie ambiante et de l'afflux des capitaux. [...]
[...] Le ratio est le capital rapporté à la somme des actifs risqués, et il ne doit pas être inférieur à 8%. Un nouvel accord, appelé Bâle II a été trouvé en 2004, et marque des progrès dans plusieurs directions : prise en compte des risques de marché, insistance sur la supervision et la divulgation des informations. On a de plus éprouvé la nécessité de lutter contre la volatilité des marchés, en limitant la spéculation (Tobin en 1978 avait proposé une taxe des opérations de change pour lutter contre cela). [...]
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