L'accord multifibres a été mis en place en 1974 par les pays developpés afin de protéger leur industrie nationale contre les importations notamment des PVD; ces instruments de protection prenaient la forme de quotas d'importations.
Cependant, l'Arrangement Multifibres constituait une dérogation importante aux règles fondamentales du GATT en ce qu'il violait le principe de non-transparence, pratiquait des restrictions quantitatives et une discrimination à l'égard des pays en développement.
L'AMF cède alors la place à l'Accord sur les Textiles et les Vêtements qui n'est pas un prolongement de l'Accord Multifibres mais un régime transitoire entre ce dernier et l'intégration complète des produits textiles et d'habillement dans le système d'échange multilatéral au 1er janvier 2005. Cependant, lors de la décision prise par l'OMC durant les accords de Marrakech de la suppression des quotas dans le cadre de l'ATV, « personne ne concevait que la Chine deviendrait un tel concurrent et se développerait aussi rapidement » .
Entre le démantèlement effectif en 1994 et aujourd'hui, un régime provisoire a été instauré le temps que le textile restructure son industrie pour pouvoir affronter la concurrence mondiale.
Dans quelles mesures le démantèlement de l'AMF conduit-il à une véritable main mise de la Chine sur le secteur du textile-habillement ? Cette main mise est-elle de nature à remettre radicalement en cause l'organisation régionale des échanges ? Une telle réorganisation a des conséquences directes sur les économies nationales des pays développés et des pays en voie de développement : quels en sont les enjeux ?
Le démantèlement de l'AMF favorise la mainmise de la Chine sur le secteur du textile à l'échelon mondial (Première partie), source d'une véritable menace à l'organisation des échanges au niveau régional (Deuxième partie) causant un impact inévitable sur les économies nationales (Troisième partie).
[...] Ils ont ensuite bénéficié de dix ans pour restructurer leur secteur dans le cadre de l'Accord sur les textiles et les Vêtements. Cependant, les produits textiles et les vêtements provenant de la Chine sont une invasion sur les marchés intérieurs des Etats-Unis et de l'Union Européenne depuis le 1er janvier. On estime que les pull-overs ont fait un bond de sur le marché de l'Union Européenne au premier trimestre 2005 et les exportations de lin tissé de la part de la Chine se sont montées à 2348 tonnes. [...]
[...] Les pays développés se sont uniquement spécialisés sur le haut de la chaîne de production. En effet, les centres de design, d'idées y sont situés ; mais ils ne défient aucune concurrence avec le prix élevé de leur main d'œuvre. Cette maîtrise de la chaîne de production et l'intégration de ces industries de coton, de textile et de vêtement privilégient la Chine en sachant que les grands acheteurs réduisent le nombre de pays où ils s'approvisionnent depuis la fin des quotas. [...]
[...] Le grand gagnant est donc le consommateur occidental qui bénéficie de prix qui ont été souvent divisés par deux suite au démantèlement. Conclusion Le démantèlement des quotas a une conséquence directe sur la majorité des pays ayant une ouverture internationale. Cette levée des quotas a provoqué un bouleversement dans le secteur du textile et du vêtement, la Chine apparaissant comme le grand bénéficiaire de cette évolution du fait de la tendance à la concentration du nombre d'offreurs et de sa présence sur l'ensemble de la chaîne de production. [...]
[...] Les exportations de produits textiles et de vêtements représentaient à la veille du démantèlement du total des exportations du Bangladesh et de celles du Pakistan. On estime que 1 million d'emplois au Bangladesh sont menacés par l'abolition des quotas, soit de ses effectifs avant le démantèlement. On s'attend donc à une dégradation considérable des conditions de travail, un secteur où la main d'œuvre est majoritairement composée de femmes. Cet effet négatif sur les conditions de travail de la main d'œuvre est déjà visible dans certains pays en développement. [...]
[...] Dans quelles mesures le démantèlement de l'AMF conduit-il à une véritable main mise de la Chine sur le secteur du textile-habillement ? Cette main mise est-elle de nature à remettre radicalement en cause l'organisation régionale des échanges ? Une telle réorganisation a des conséquences directes sur les économies nationales des pays développés et des pays en voie de développement : quels en sont les enjeux ? Le démantèlement de l'AMF favorise la mainmise de la Chine sur le secteur du textile à l'échelon mondial (Première partie), source d'une véritable menace à l'organisation des échanges au niveau régional (Deuxième partie) causant un impact inévitable sur les économies nationales (Troisième partie). [...]
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