En 1968, dans le monde occidental, nous considérerons trois domaines principaux : la communauté européenne, les Etats-Unis et l'Angleterre. La Communauté Economique Européenne (CEE) est à la veille, à l'échéance de 1970, d'un nouveau départ. Les Etats-Unis, dont la croissance a été remarquable au cours des dernières années paraissent redouter pour la première fois, de manière plus précise, la menace de l'inflation. L'Angleterre enfin, est en proie à des difficultés sérieuses qui, si elles ne menacent pas son avenir menacent au moins, et ceci est à la fin des années soixante sur la place publique, la parité de sa monnaie...
[...] Par l'allègement des impôts directs qui sont lourds en Angleterre, ou devra-t-elle modifier son taux de change pour tenir compte de cette hausse des coûts intérieurs, modification du taux de change qui, en passant, rendrait plus facile l'abaissement des droits de douane. Tel est le problème. Les anglais seuls, connaissent la réponse, mais il est très certainement à l'arrière-plan de toute la négociation avec les Six. On ne peut pas l'oublier quand on envisage d'adjoindre à la Communauté un pays aussi important que l'Angleterre. [...]
[...] Toujours est-il que tous ces facteurs internes étaient déjà de nature à créer une demande excessive. Puis il y a eu la guerre du Vietnam, dont l'effet n'est en réalité perceptible sur l'économie américaine que depuis 1965 environ, mais qui l'est de manière considérable puisqu'en 1967 il a fallu dégager, en plus des crédits qui étaient prévus à la fin de milliards de dollars dans les ressources budgétaires. Ce qui, disons-le en passant et sans aucun jugement de caractère politique est tout à fait significatif ; si l'on note que les Etats-Unis donnent, et c'est à leur honneur milliards de dollars par an pour l'aide à l'étranger, que le monde tout entier dégage péniblement 10 milliards de dollars pour ce même objectif, le contribuable américain a accepté que soit dégagé en une année, pour un objectif qu'il jugeait prioritaire milliards de dollars. [...]
[...] Cette puissance dans le commerce extérieur se traduit par une certaine autorité politique. Sans doute la Communauté n'est pas les Etats-Unis, notamment dans le domaine de la défense, dans le domaine de l'industrie, mais dans le domaine monétaire elle parle alors avec les Etats-Unis presque d'égale à égale. Elle détient 20 milliards de dollars de réserve, elle est la seule créancière, ou à peu près, au Fonds Monétaire International, et elle oriente pour l'essentiel les réformes qui se préparent dans le domaine du système monétaire international. [...]
[...] Entre 1946 et 1951 se produisirent de nombreuses nationalisations (Banque d'Angleterre, énergie, chemin de fer, ports, sidérurgie tandis que s'imposait l'idée d'un Etat providence (Welfare State), assurant l'aide aux plus pauvres, l'assistance sociale, la redistribution des revenus, modernisant la société industrielle et réaménageant le territoire. Parallèlement étaient mises en œuvre des politiques conjoncturelles d'obédience Keynésienne, dites de Stop and Go, visant à guider la croissance. Cette politique permit une croissance régulière en moyenne entre 1951 et 1973), un niveau de chômage relativement faible (au moins de chômeurs entre 1955 et 1970) et une élévation du pouvoir d'achat des salariés en moyenne annuelle entre 1951 et 1973). La Communauté Economique Européenne est à la veille d'un nouveau départ. [...]
[...] Mais il reste que la livre sterling étant si largement utilisée dans le monde, n'importe quelle crise de confiance prend tout de suite des proportions gigantesques, et on l'a bien vu en novembre 1964, à nouveau en juillet 1966, et aussi en 1968. On ne peut donc pas écarter ce problème d'un mot ; même si l'Angleterre dit qu'elle est prête à renoncer au bénéfice des dispositions du Traité de Rome qui prévoit le concours mutuel, en réalité le problème de la livre sterling est posé, qu'elle le veuille ou non. Mais un problème plus important est celui de la structure interne des prix. [...]
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