La concurrence schumpeterienne

Résumé du document

Joseph Aloïs Schumpeter (1883-1950) est un économiste autrichien qui a été professeur à Harvard après son départ de l'Europe pour les Etats Unis en raison de la montée du nazisme dans les années 1930. Il a occupé plusieurs activités comme directeur d'une banque ou encore ministre des finances de l'Empire austro-hongrois durant les années 1920.
Schumpeter critique la concurrence pure et parfaite. Pour lui, elle est « non seulement irréalisable, mais encore inférieure (au monopole) et elle n'a aucun titre à être présentée comme un modèle idéal d'efficience » (Capitalisme, socialisme et démocratie 1947). Pour en arriver à ce constat, il explique tous les avantages que possède la concurrence monopolistique sur la concurrence pure et parfaite.

Extraits

[...] (Seul un marché de concurrence imparfaite assure à l'innovateur un profit durable. Un meilleur profit pour les entreprises Avant d'être diffusée à l'ensemble des entreprises, l'innovation est l'exclusivité de l'entrepreneur. Dans ces conditions, le profit est temporairement une rente de monopole. Une entreprise en situation de monopole acquiert un bénéfice supérieur aux entreprises en concurrence en raison de la rente qu'elle touche. Pour Schumpeter, cela est bénéfique dans la mesure où l'entreprise monopoleuse a su innover pour se hisser à ce rang. [...]

[...] Par conséquent la concurrence pure et parfaite ne stimule pas le progrès économique mais le fige La concurrence schumpéterienne : une meilleure capacité d'innovation A l'origine des innovations : l'entrepreneur L'entrepreneur ne se confond pas avec le dirigeant ou celui qui apporte les capitaux. L'entrepreneur est quelqu'un qui va briser la routine notamment en innovant. L'entrepreneur est donc quelqu'un qui prend des risques : c'est un déviant. Cet innovateur se caractérise par sa capacité à aller de l'avant, à prévoir la réussite. Un entrepreneur n'accepte de prendre des risques que dans la mesure où il sait qu'il sera récompensé. [...]

[...] Dans le même temps, la hausse des salaires est possible car elle est le résultat d'une plus grande productivité sans augmentation des coûts salariaux unitaires. L'augmentation des ces revenus va augmenter la demande de consommation et d'investissement. ( La plus grande efficacité des entreprises qui ont innové, amène les entreprises à faire également le pari de l'innovation (mécanisme vertueux). (L'augmentation des revenus va inciter des innovateurs à lancer de nouveaux produits. Progressivement, les effets des innovations vont s'estomper. Pour les innovations de produits, il y a une saturation des besoins. Les profits moyens vont être réduits du fait de copieurs, d'imitateurs. [...]

[...] Attention : La multiplication d'innovations secondaires ou mineures n'aura pas suffisamment d'impact pour briser la routine et donc entrer dans une phase d'essor. Seules les innovations majeures sont susceptibles de donner une impulsion forte au capitalisme (favorise les entreprises géantes). Un phénomène cyclique La périodicité : d'après Schumpeter, le capitalisme serait rythmé par des cycles d'une durée moyenne de 50 ans. Cette analyse rejoint celle de Kondratiev. Phase A : Les innovations vont apparaître par grappes et les entrepreneurs par troupes. (Les innovations de processus augmentent l'efficacité des facteurs. [...]

[...] L'innovation ne doit pas être confondue avec une invention. C'est une invention qui a trouvé son prolongement sur le marché. Schumpeter distingue cinq types d'innovations : - la fabrication d'un bien nouveau : service ferroviaire, l'automobile, les appareils électriques. Aujourd'hui : appareils photo numériques, portables, écrans LCD - les nouvelles méthodes de production : usine mécanisée, électrifiée, la synthèse chimique. Aujourd'hui : toyotisme, flexibilité du capital, nouvelles technologies - de nouveaux débouchés ou nouvelles routes commerciales ou nouveaux marchés pour les achats et les ventes Aujourd'hui : le marché des NPIA, l'élargissement du marché de l'UE aux pays de l'Est. [...]