« C'est la concurrence qui met un prix juste aux marchandises et qui établit les vrais rapports entre elles ». Cette citation de Montesquieu, n'est pas sans lien avec les travaux de son contemporain Adam Smith, qui dans la Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, parle des vertus autorégulatrices du marché, et de l'importance de la concurrence dans le phénomène de fixation des prix et de la régulation de ces derniers. Les économistes de l'école classique ont étudié la concurrence comme tous les autres phénomènes économiques, un état de fait dont la théorie se contente de décrire et d'expliquer les mécanismes, à la manière des naturalistes. La théorie de la concurrence pure et parfaite, elle, a été élaborée dans le cadre des hypothèses néo-classiques qui débouchent sur l'équilibre général de Walras et de Pareto. Elle repose sur une démarche microéconomique ayant comme point de départ un marché particulier sur lequel s'opère une libre confrontation de l'offre et de la demande.
[...] Mais si cette théorie modélise un idéal, elle s'envisage également globalement, ce qui permet d'apprécier la finalité de celle-ci, les réalisations qu'elle permet à long terme, ainsi que son coté idéal et parfait, tant sur le plan du fond que de la forme. Les conditions de concurrence pure et parfaite comme modélisation du marché idéal-type. La recherche de la concurrence pure et parfaite est souvent invoquée pour justifier des politiques économiques libérales. Ce que l'on appelle concurrence pure et parfaite est en fait un modèle mathématique, c'est-à-dire un ensemble constitué d'hypothèses et de résultats déduits de ces hypothèses. [...]
[...] Enfin, la dernière des cinq lois de concurrence pure et parfaite est la transparence. La transparence d'un marché se caractérise par une parfaite circulation de l'information sur les conditions du marché. Cela signifie qu'à tout moment, les acheteurs doivent pouvoir connaître l'ensemble des prix pratiqués par les entreprises. De même, cela suppose que les producteurs puissent connaître à tout moment les conditions de prix et de production de leurs concurrents. De ce point de vue, la concurrence ne peut jouer que si, à chaque instant, tout le monde connaît les prix proposés et les quantités offertes ou demandées par tous les autres agents. [...]
[...] Par exemple, si un seul acheteur décide de doubler sa consommation journalière de sel, cela représentera une "goutte d'eau dans la mer", et le prix du sel ne baissera pas. Inversement, si un seul vendeur de sel décide de monter ses prix, cette variation n'aura aucune influence sur le prix global du sel. Ainsi, aucun vendeur ou acheteur ne représente un poids suffisant pour influencer les conditions du marché et notamment le prix d'équilibre. Cette situation d'atomicité suppose l'absence totale de monopole, l'absence totale d'entente entre les groupes d'entreprises, l'absence de position dominante. [...]
[...] La seconde condition qui fait qu'un marché est en état de concurrence parfaite est la mobilité des facteurs. Les agents et les biens doivent pouvoir circuler librement. Dans l'absolu la concurrence parfaite suppose que n'importe quel acheteur ne soit pas gêné par la distance géographique, les frais de transport, les habitudes commerciales, ou d'autres obstacles, pour entrer en contact avec n'importe quelle vendeur. Par ailleurs le processus concurrentiel suppose que les entreprises puissent continuellement déplacer les facteurs de production d'un produit pour pouvoir s'adapter aux variations de la demande. [...]
[...] L'équilibre du marché est stable, si un choc l'en éloigne, le libre jeu des prix permet la création d'un nouvel équilibre. Une intention pure et une forme parfaite : Il fut un temps où les "socialistes" et les "libéraux" s'affrontaient en proposant des modèles de société où chaque individu atteignait le meilleur niveau de satisfaction en vue de l'avancée technologique et des richesses initiales. Le modèle de concurrence pure et parfaite est une formalisation de la notion intuitive de la "main invisible" chère à l'école classique et livrée par Adam Smith. [...]
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