Les marchés financiers sont soumis à une autorité de tutelle dont le but est d'assurer la transparence des opérations, la surveillance de la diffusion de l'information, et l'égalité entre tous les intervenants (limitation des distorsions entre petits épargnants et grands épargnants). La première autorité de tutelle est née aux Etats-Unis après le crack de 1929, la SEC (Securities Exchange Commission). En France, cette fonction est assurée par la COB (Commission des Opérations de Bourse) qui dispose d'un statut d'autorité administrative indépendante. Cinq types de pouvoirs sont dénombrés en ce qui concerne ce type d'organes : un pouvoir réglementaire, un pouvoir d'injonction, un pouvoir d'enquête, un pouvoir juridictionnel, et un pouvoir de sanction .
Si ce contrôle strict existe, cela veut dire que la bourse présenterait un risque supplémentaire que celui accepté par les agents dans l'échange de leurs titres et en conséquence un risque pour l'économie. Les marchés financiers peuvent forcément influencer l'économie de manière négative. Sinon pourquoi parle-t-on de SEC, de COB, de crack ? Les places financières sont-elles des éléments déstabilisants de l'économie ? Il sera vu qu'effectivement, les places financières peuvent potentiellement déstabiliser la sphère réelle de l'économie mais qu'elles sont les meilleurs outils à notre disposition en ce qu'elles permettent une intelligence collective dans la détermination des prix. En effet, un système parfait existe-t-il ? Aussi critiquable qu'elle puisse être, la bourse fait néanmoins partie du paysage quotidien de nos démocraties libérales.
[...] Ce constat a prix la forme de différentes théories de l'efficience des marchés financiers. Les théories de l'efficience Les théories de l'efficience postulent que sous certaines conditions, les cours intègrent toutes les informations disponibles ou futures. Les cours sont alors imprévisibles, car toute variation potentielle est instantanément réalisée et ne peut être saisie. C'est le paroxysme théorique du point abordé précédemment. Fama est le pionnier de ces théories (1970), mais Samuelson avait déjà évoqué des conditions sous lesquelles les cours sont imprévisibles en 1965. [...]
[...] II/ Mais la bourse est un acteur irremplaçable du système financier La bourse est certes parfois un facteur déstabilisant par l'économie. La vitesse des retournements de tendance, les effets de mimétisme et de panique, l'action de spéculateurs peu prudents peuvent provoquer de fortes variations des valeurs financières. Les chocs boursiers se répercutent sur le reste de l'économie par les canaux de l'effet de revenu, du comportement d'investissement et de financement. Mais elle constitue aussi un élément irremplaçable du système financier. [...]
[...] L'effet dans l'accès au financement Les variations boursières ont des retentissements importants dans la capacité des agents à obtenir des financements, qui amplifient les cycles économiques. Cette théorie a été élaborée par Bernanke et Blinder en 1988. Pour les ménages et les entreprises, l'accès direct au marché des capitaux peut être très coûteux. Aussi, c'est souvent auprès des banques qu'ils trouvent les financements nécessaires. Or les banques prennent un risque lorsqu'elles offrent des prêts aux particuliers et aux entreprises : l'insolvabilité du débiteur. Les banques sont soumises à l'asymétrie de l'information et à ses effets pervers. [...]
[...] Cette analyse est moins pertinente à court et parfois à moyen terme, lorsque le marché est soumis au phénomène de bulle spéculative, puisqu'il est alors tout à fait rationnel pour l'investisseur d'acheter une action qu'il sait surévaluée pour profiter du mouvement. - La diffusion de l'information : les économistes considèrent souvent l'ambiance des salles de marché comme annonciatrice des évolutions économiques. L'indice moyen des 500 principales actions américaines (SP500) est ainsi officiellement intégré aux prévisions conjoncturelles du National Bureau of Economic Research. - La formation des personnels financiers : la bourse contribue à inculquer aux financiers des pays émergents les outils, techniques et standards internationaux. [...]
[...] Leconte, A quoi sert la bourse, Seuil, Paris 154p. M. Fleuriet, Y. Simon, Bourse et marchés financiers, Economica, Paris 265p. B. Belletante, la bourse, son fonctionnement, son rôle dans la vie économique, Hatier, Paris 252p. Ouvrages spécialisés : B. Marcel, J. Taïeb, Crises d'hier, crises d'aujourd'hui, 4e éd, Nathan, Paris M. Weber, La bourse, Transition, Paris 110p. [...]
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