A priori, les fusions devraient servir à créer de la valeur pour les actionnaires. Mais on trouve de nombreuses industries où, malgré les logiques de concentration de ces dernières années, peu d'entreprises parviennent à générer une rentabilité supérieure au coût du capital, comme la banque ou l'assurance en Europe occidentale, ou la chimie, le textile… Dès lors sont soulevés deux thèmes essentiels quant à la création ou la destruction de valeur occasionnée par les stratégies de concentration : d'une part, le thème de la rationalité de la fusion par rapport à d‘autres options, mais surtout, d'autre part, le thème de la valorisation de l'acquisition ou de la fusion, afin de savoir qui capture réellement la valeur créée
[...] On observe en résultat une augmentation de la valeur unitaire du titre. Cela constitue une protection contre d'éventuelles attaques boursières d'autres entreprises, poussées à investir dans le capital de leurs concurrents pour progressivement se les approprier. Carrefour et Promodès seuls étaient réputés opéables. Pour éviter d'être engloutis par Metro, Ahold ou Wal-Mart, leaders allemand, néerlandais et américain, les deux groupes français se sont rapprochés, ont augmenté leur capital et leur capitalisation boursière et le nouveau groupe est devenu trop important pour une O.P.A ou une O.P.E hostile. [...]
[...] Si certains estiment que les avantages de la taille perdront de leur intérêt à l'avenir au lieu d'en gagner, dans la mesure où les procédés industriels qui normalement engendrent des économies d'échelle perdent progressivement de leur importance, d'autres, se fondant sur des analyses plus récentes, semblent considérer que, si les scissions profitent aux actionnaires en créant de la valeur dans plus de la moitié des cas, elles rapportent moins qu'avant et sont moins lucratives en Europe qu'aux Etats-Unis. Quoi qu'il en soit, la course à la taille critique imposée par la mondialisation ne saurait profiter au consommateur si elle ne profitait déjà aux actionnaires, et pour cela, la condition nécessaire est véritablement l'établissement d'une stratégie d'intégration réfléchie. Bibliographie Problèmes économiques, 2.591 - 18-25 novembre 1998, Les concentrations profitent-elles au consommateur ou à l'actionnaire ? par John Willman. Enjeux, n°165, Janvier 2001, Fusions, la guerre des cultures. L'Expansion Management Review, Juin 1998, Faut-il déconglomérer les conglomérats ? [...]
[...] L'entreprise relationnelle se constitue donc en un réseau d'alliances fonctionnant comme une seule entité dans des domaines-clés. Elle possède quatre caractéristiques, à savoir une taille et une portée mondiales, puisqu'elle est conçue pour opérer mondialement avec des partenaires dans tous les grands marchés de la planète ; un fonctionnement en réseau qui rassemble des firmes indépendantes de toutes tailles et de différents pays ; une mission commune dans la mesure où toutes les firmes seront soudées autour d'un même objectif, avec une stratégie élargie et la conscience de pouvoir réussir mieux ensemble que séparément ; une action homogène enfin puisque les entreprises participant développeront et mettront en œuvre une stratégie unique et se comporteront comme une seule et même compagnie aux yeux des dirigeants, mais aussi des consommateurs. [...]
[...] par Olivier Marchal, p 15-24. L'Expansion Management Review, Juin 1999, dossier Réussir les fusions- acquisitions : - A quoi donc servent les fusions ? par Jean Estin, p 44–47. - Pourquoi l'un fusionne et l'autre pas ? par R. Schoenberg et R. Reeves. - La culture, talon d'Achille par Francis Meston, p 60-63. [...]
[...] Exemple de ce qui est à éviter, la fusion Daimler- Chrysler n'a profité ni au consommateur, ni à l'actionnaire. Si la situation est finalement parvenue à s'améliorer, de tels constats posent néanmoins la question de savoir s'il n'est pas parfois préférable de déconcentrer et de se spécialiser sur une activité précise, afin de mieux exprimer la conception que chacun se fait de son métier, comme le démontrent les positions des deux constructeurs automobiles. Le conglomérat est aujourd'hui suspect si on se pose la question de sa valeur pour l'actionnaire. [...]
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