Dans un premier temps, nous pouvons constater que depuis les années 1960, l'industrie cinématographique connaît d'importantes transformations qui bouleversent son paysage habituel. Une de ces principales transformations est le phénomène de concentration qui tend à polariser le cinéma en circuits restreints cherchant à faire face à l'industrie de divertissement américaine. Mais c'est justement cette concentration qui permet la survie du film national, du film créateur qui s'oppose au « cinéma-monde » qui gagne de plus en plus ce secteur
[...] Coppola, les Etats Unis vont privilégier les superproductions qui revigorent la fréquentation cinématographique américaine. Les films français, qui apparaissent tous plus ou moins comme des prototypes, rencontrent plus de difficultés pour attirer le grand public. De nombreux points faibles persistent en France, par rapport aux Etats-Unis. L'écriture et les scénarios sont notamment à l'origine des difficultés que rencontre le cinéma français. En France, il existe non seulement un problème de formation, puisqu'on n'apprend pas comment écrire un scénario, mais aussi un problème financier, puisque le métier de scénariste est mal rémunéré, et enfin un problème culturel, puisque ce métier est dévalorisé et les jeunes scénaristes espèrent devenir plutôt réalisateurs. [...]
[...] En effet, les avancées techniques contraignent à des investissements massifs et permanents pour l'adaptation et l'innovation : les industries techniques sont le support de la création et de sa diffusion. Ainsi, les coûts importants d'une industrie fortement utilisatrice de main d'œuvre rendent à la fois les exportations difficiles et favorisent les délocalisations dans des pays à plus faibles coûts salariaux aggravant les difficultés de certains secteurs. Face à cette évolution et à la première crise de fréquentation des salles, l'industrie cinématographique a dû procéder de profondes transformations qui se sont matérialisées par une hausse croissante durable des concentrations dès les années 1960. [...]
[...] Mais c'est surtout l'exploitation qui concentre les grands circuits cinématographiques. De fait, trois circuits, à savoir Gaumont, Pathé et UGC dominent aujourd'hui pleinement la programmation de leurs propres salles comme celles d'exploitant acceptant un contrat de programmation. Malgré la réforme Lang de 1982 qui soumettait la constitution de groupements à l'agrément du CNC et prohibait la constitution d'ententes de plusieurs entreprises d'importance nationale afin d'assurer la concurrence, ces trois circuits assurent près de 90% de l'exploitation des films d'exclusivité de Paris et sa banlieue. [...]
[...] Cette domination se fait d'ailleurs cruellement sentir dans la fréquentation des salles comme le démontre ces tableaux : Fréquentation en millions d'entrées des films selon la nationalité : Série 1 : Etats Unis Série 2 : France Série 3 : Total Source: Cinéma et (in)dépendance: une économie politique Répartition par genre et par nationalité des 20 plus grands succès annuels en France : Série 1 : Etats Unis Série 2 : France Source: Cinéma et (in)dépendance: une économie politique Dès lors, nous pouvons remarquer que malgré les difficultés propres à l'industrie cinématographique et cette prépondérance réelle du cinéma de divertissement américain, le cinéma français connaît une nouvelle envolée qui pourrait se trouver renforcée par l'intégration européenne. * * * Enfin, si cette concentration fait l'objet de nombreuses critiques, il n'en demeure pas moins que l'industrie cinématographique française est en pleine expansion et ce, notamment grâce aux grands groupes. [...]
[...] De là, une production nationale a dû se développer par ses propres moyens et surtout grâce au soutien apporté par les grands circuits du secteur cinématographique. Les prédictions les plus pessimistes en ce qui concerne l'avenir du cinéma français se sont finalement révélées fausses. Alors que le cinéma d'auteur paraissait condamné, il réalise aujourd'hui des succès réels. Par ailleurs, considéré autrefois comme inexportable, le cinéma français voit ses chiffres doublés ces dernières années. On pensait aussi que seuls les films tournés en anglais pouvaient remporter un succès; ce sont pourtant aujourd'hui des films en français qui marchent le mieux. [...]
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