Au début des années 80, l'ajustement structurel s'est imposé comme un mode de développement pour les pays en voie de développement (PVD). Le deuxième choc pétrolier a durement fragilisé les économies des pays du Sud, ce qui pousse les pays du G7 à demander au FMI et à la Banque Mondiale de trouver des solutions face à la crise de la dette qui touche particulièrement ces pays et donc de mettre en place des politiques d'ajustement. Dans les premiers temps les objectifs affichés sont purement économiques. Mais rapidement l'UNICEF et le BIT aux vues des premiers résultats soulignent le manque de dimension sociale de l'ajustement, un nouvel objectif est affiché ; lutter contre la pauvreté des pays en voie de développement.
L'Afrique et l'Amérique latine sont deux zones géographiques vastes et hétérogènes, et dont les pays proposent des bilans différents. Bilans qui dépendent également de facteurs externes aux programmes d'ajustement structurel. Il faut aussi prendre en compte que lorsque la Banque Mondiale et le FMI mettent en place les programmes d'ajustement structurel, la situation initial diffère d'un pays à l'autre. D'un point de vue général l'Amérique latine sort d'une période de succès économique depuis 1950 alors que les pays africains partent d'une situation déjà critique tant sur le plan économique que social. Cet exposé ne visera pas à l'exhaustivité mais plutôt à donner un tableau général afin de mieux appréhender la question et d'en dégager les grandes tendances.
Nous chercherons à déterminer dans quelles mesures les objectifs affichés par les Institutions internationales au moment de la mise en place des programmes d'ajustement structurel ont-ils été réalisés ?
[...] Les pays africains sont en effet parvenus à accroître de manière significative leurs exportations et diminuer leurs importations. Le Ghana est souvent présenté comme le pays d'Afrique sub-saharienne pour lequel l'ajustement structurel a le mieux réussi dans la décennie 80-90. Et entre 1983 et 1986 le PNB a augmenté de par an, la croissance qui jusque là était négative est passée à en 93. Transition : On voit que l'ajustement structurel a eu des effets positifs d'un point de vue macro-économique tout du moins. [...]
[...] La logique mise en place suggère donc que le développement se réalise nécessairement et exclusivement par une relance de la croissance économique. Mais les crises sud-américaines dans la deuxième moitié des 90s (Mexique en 94, Brésil en 98 et Argentine) et l'impossible décollage des pays africains montrent cependant les limites d'un tel modèle. I. Des coûts sociaux trop élevés pour répondre aux objectifs de long terme et de réduction de la pauvreté 2 La critique des coûts sociaux et environnementaux La croissance économique n'est pas un indicateur qui suffit à établir un bilan de l'ajustement dans une perspective de long terme. [...]
[...] En Amérique latine, en de la population vit en situation de pauvreté. Les PAS sont réalisés au détriment des dépenses publiques, ce qui a pour conséquence une dégradation des conditions d'accès aux services de santé et d'éducation. Et par exemple, si le nombre d'élèves augmente graduellement, le niveau de l'enseignement et la rémunération des enseignants baissent nettement. Si l'Afrique comme l'Amérique latine connaissent des situations de grande pauvreté, l'intensité de la pauvreté en Afrique est beaucoup plus importante. Le phénomène est aggravé par une croissance démographique élevée. [...]
[...] Oxford University Press - Ricardo French-Davis, (1995), Amérique latine : les politiques d'ajustement et leurs effets socio-économiques Problèmes d'Amérique latine p. 57-72 - Eswar Prasad, Kenneth Rogoff et al. (2003), Effects of financial globalization on developping countries: some empirical evidence, Rapport du Fonds Monétaire International. [...]
[...] De plus, les effets négatifs sont beaucoup plus importants et interpellant puisqu'ils plongent les populations dans un cercle vicieux de la pauvreté. Les problèmes qui touchent l'Afrique et l'Amérique latine sont d'intensités différentes, mais dans les deux cas prouvent que l'ajustement structurel a été réalisé avec l'illusion que la croissance serait le seul moteur du développement. Bibliographie - Jean Coussy, Jacques Vallin et al. (1996), Crise et population en Afrique, crises économiques, politiques d'ajustement et dynamiques démographiques. Centre français sur la population et le développement - Sebastian Edwards (1995), Crisis and reform in Latin America: from despair to hope. [...]
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