La question de l'intervention étatique visant à encadrer les «défaillances du marché» est un thème récurrent sur la scène politico-économique. Les récentes déclarations de Jacques ATTALI président de la commission du même nom accréditent l'importance de ces considérations dans l'optique de «libérer la croissance» en optimisant l'efficacité du marché: «Nous voulons laisser faire la concurrence. Il n'est plus question d'interdire la vente à perte ou de réglementer les soldes. Par ailleurs, en ce qui concerne l'urbanisme commercial, nous proposons de mettre en place des dispositifs de contrôle locaux afin de lutter contre les situations de monopole». On entrevoit ici les deux visions antagonistes du moyen optimal de faire fonctionner un marché: soit dans un premier cas en le laissant s'autoréguler soit dans un second cas en usant du cadre étatique afin de l'encadrer et solutionner ses éventuelles défaillances. On devine l'opposition traditionnelle entre les libéraux et, entre autres, les keynésiens au sujet de l'intervention ou non de l'Etat sur le marché où se rencontrent l'offre et la demande. Selon la théorie libérale le marché garantit théoriquement une allocation efficace des ressources alors que dans les faits celui-ci est imparfait, des défaillances fonctionnelles de cinq natures peuvent apparaître: des monopoles dits «naturels» bloquant la libre concurrence, des effets externes négatifs nuisant à l'activité d'autres agents économiques, des asymétries d'information empêchant la totale rationalité des choix, l'existence de biens collectifs et enfin une absence d'équité sur le marché d'un point de vue moral. Dès lors on peut se demander: l'intervention de l'Etat visant à encadrer les forces du marché constitue-t-elle la meilleure réponse aux «défaillances» de celui-ci ?
[...] Les forces du marché, proprement encadrées, sont souvent la meilleure réponse aux défaillances du marché La question de l'intervention étatique visant à encadrer les défaillances du marché est un thème récurrent sur la scène politico-économique. Les récentes déclarations de Jacques ATTALI président de la commission du même nom accréditent l'importance de ces considérations dans l'optique de libérer la croissance en optimisant l'efficacité du marché : Nous voulons laisser faire la concurrence. Il n'est plus question d'interdire la vente à perte ou de réglementer les soldes. [...]
[...] Une des dernières caractéristiques du marché est qu'il tolère largement les inégalités ce qui peut être vu comme une de ses défaillances, l'Etat intervient alors dans une optique redistributive horizontale et verticale afin de limiter les inégalités sociales. L'action étatique peut également viser à orienter les caractéristiques du marché dans une optique macroéconomique de croissance au moyen de politiques structurelles et conjoncturelles visant à optimiser les conditions dans lesquelles le marché s'exerce. L'action étatique n'est toutefois pas exempte de quelques défauts : tout d'abord l'Etat peut être mal informé, ensuite il n'est pas omnipotent face à l'économie informelle qui peut engendrer des effets externes négatifs beaucoup plus importants, de plus les décisions publiques ne sont pas toujours fondées sur une analyse économique des faits et n'arrivent pas toujours à atteindre leur objectif et enfin les décideurs publics poursuivent parfois d'autres principes que celui du bien-être collectif. [...]
[...] Pour certains paradigmes économiques plus interventionnistes l'Etat constitue la meilleure solution d'encadrement des défaillances induites par le marché. Concrètement cela peut se traduire par la législation d'un Etat autoritaire et coercitif notamment au niveau des conditions de concurrence ; ces lois peuvent engendrer des sanctions économiques comme celles prononcées contre le monopole de Microsoft et le cartel SFR-Orange- Bouygues pour leur entente illégale sur les tarifs. L'Etat agit à la fois dans l'intérêt des consommateurs et de leur pouvoir d'achat mais aussi afin de permettre l'apparition de nouveaux acteurs sur ces marchés favorisant l'innovation comme l'a exposé la théorie de la destruction créatrice élaborée par Schumpeter. [...]
[...] Les produits biologiques et ceux issus du commerce équitable offrent ainsi une opportunité d'expansion et de diversification de leur gamme aux entreprises respectueuses des normes écologiques et éthiques que le marché seul n'aurait pas prise en considération. La somme de cette coopération entre marché et Etat est positive : les entreprises performantes et innovantes conservent leur bénéfice tout en assurant l'intérêt général que représente la protection de l'environnement. En conclusion il semble donc que le marché et l'Etat aient chacun leurs défauts intrinsèques, le premier créant des défaillances qu'il ne peut réguler et le second aggravant parfois la situation du fait d'actions inadaptées. [...]
[...] Dès lors on peut se demander : l'intervention de l'Etat visant à encadrer les forces du marché constitue-t- elle la meilleure réponse aux défaillances de celui-ci ? Dans un premier temps nous présenterons le point de vue libéral pour lequel l'état optimal du marché est l'auto-régulation avant d'énoncer les limites de ce modèle théorique puis dans un deuxième temps nous expliquerons dans quelles mesures l'intervention étatique peut se révéler nécessaire pour corriger les dérives du marché. Adam Smith, le père de l'école économique classique, a en premier énoncé dans son oeuvre Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations le théorème de la main invisible selon lequel les lois du marché associées au caractère égoïste des agents économiques conduisent à l'intérêt général. [...]
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