Quelle cohérence donner à la notion d'incohérence temporelle ? Dissertation de 5 pages en économie
Comprenant alors que les décideurs politiques les ont trompés, ou qu'en termes plus diplomatiques, ils sont « incohérents dans le temps », les décideurs privés se méfient dorénavant de toute annonce préalable d'une politique économique.
Tout d'abord, il convient de comprendre le mécanisme qui amène à l'incohérence temporelle : le jeu des anticipations des différents acteurs ex ante ou ex post détermine l'efficacité d'une politique économique (I). L'incohérence temporelle produit des effets néfastes (II) et c'est pour cela qu'il convient d'y remédier, mais les moyens de mettre en place une politique économique cohérente et efficace fait débat parmi les différentes écoles de pensée économique (III).
[...] Si en T1 les agents (les banques) ne forment pas d'anticipations sur ce que sera la politique π2 plus tard, en T2, il s'agit d'un raisonnement ex ante : les banques pensent simplement que le gouvernement va appliquer de manière stricte la politique π1 annoncée en T1, rationnellement elles ont intérêt à être très prudentes (quoi que Si les agents agissent ainsi, il n'y aura pas de raison que la politique en T2 soit différente de la politique π1 annoncée en T1. Autrement dit, il y a cohérence dans le temps entre la politique annoncée en T1 et la politique mise en œuvre en T2. Kydland et Prescott expliquent cela par la formule suivante : . [...]
[...] Dans quelle mesure les politiques économiques peuvent-elles rester crédibles et cohérentes intertemporellement ? Tout d'abord, il convient de comprendre le mécanisme qui amène à l'incohérence temporelle : le jeu des anticipations des différents acteurs ex ante ou ex post détermine l'efficacité d'une politique économique L'incohérence temporelle produit des effets néfastes et c'est pour cela qu'il convient d'y remédier, mais les moyens de mettre en place une politique économique cohérente et efficace fait débat parmi les différentes écoles de pensée économique (III). [...]
[...] Si nous avons confiance dans nos décideurs politiques, la discrétion doit, à première vue, être préférée à la règle. Par nature, en effet, la politique discrétionnaire est souple : si les décideurs politiques sont à la fois intelligents et désireux du bien public, il y a peu de raisons de leur refuser cette souplesse d'adaptation à la modification des conditions économiques. Cependant, comme on l'a vu précédemment, l'incohérence dans le temps des politiques économiques milite en faveur de la règle, au détriment de la discrétion : selon Kydland et Prescott, seul l'engagement des autorités sur un mode de comportement immuable (la règle) peut les préserver de l'incohérence temporelle. [...]
[...] La pratique des règles est donc devenue ce qu'il est convenu d'appeler la discrétion contrainte (Bernanke, 2003). Le décideur banque centrale ou autorité budgétaire conserve une latitude importante dans l'interprétation des données, la gestion du risque et la prise en compte d'autres objectifs, mais est soumis à une discipline intellectuelle qui donne cohérence à ses actions et sert de garde-fou contre l'opportunisme. C'est ce qui permet de parler de règle flexible. [...]
[...] Mais en soi, cette annonce d'une politique de contention de l'inflation n'est pas crédible. Une fois que les ménages et les entreprises ont constitué leurs anticipations de l'inflation et pris des décisions correspondant à celles-ci, la banque centrale est tentée de déroger à son annonce et de mener une politique monétaire expansionniste en vue de réduire le chômage. Comprenant cette incitation de la banque centrale à changer de politique, les acteurs économiques ne croient pas à l'annonce initiale. La banque centrale dotée de pouvoirs discrétionnaires peut difficilement s'empêcher de mener une politique monétaire expansionniste destinée à réduire le chômage. [...]
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