A travers le libellé du sujet, une affirmation est posée: le changement technologique est un processus cumulatif. Cette affirmation apparaît comme relevant d'une vérité généralement acceptée. La technologie, c'est-à-dire la combinaison des entrées des processus de production n'est pas immuable. La Révolution industrielle avait été source de changements radicaux dans les modes de production qui avaient jusqu'alors évolué très lentement. Depuis, les changements sont continuels et le rythme des changements serait même croissant.
[...] Le processus cumulatif qui tend à écarter les pauvres du processus de développement pourrait-il donc être rompu et quelles sont les clefs pour en sortir? Il convient donc de voir dans un premier temps que l'avance technologique étant elle-même cumulative de par l'enrichissement et le savoir-faire qu'elle confère, creuse indiscutablement les écarts entre pays; avant d'analyser par la suite que, cependant, des passerelles étroites existent et qui permettent à des pays mal dotés en financement, en savoir et en maîtrise technologique de rompre le processus cumulatif de sous-développement en rattrapant leur retard technologique. [...]
[...] Ainsi, les pays les plus industrialisés confortent sans cesse leur avance technologique. Pour Morgenstern-Thompson, c'est à travers le financement que peuvent s'expliquer les écarts de développement croissant entre les pays. En effet, les pays bien situés sur les marchés mondiaux de par l'avance technologique d'un grand nombre de leurs entreprises, vont enregistrer des profits positifs élevés, lesquels pourront financer, soit directement au sein des entreprises, soit à travers des laboratoires de recherches publiques. Il en découlera de nouvelles innovations et la percée sur de nouveaux marchés. [...]
[...] La théorie économique confirme ces possibilités de rattrapage. Ainsi en 1996, Baro et Sala-i- Martin montrent qu'il y aura convergence des économies s'il se produit une diffusion technologique gratuite des pays leaders vers les pays suiveurs, à condition que ceux-ci présentent des structures adéquates (main d'oeuvre possédant un savoir élevé, infrastructures de transport développées . ) D'une manière générale, la réduction de l'écart technologique suppose que les pays riches ouvrent largement leurs frontières aux produits issus des PED. Or ce n'est pas accepté pour tous les produits et de multiples barrières sont dressées (droits de douanes, normes . [...]
[...] Les subventions accordées par les pays riches à leurs producteurs de produits manufacturés apparaissent plus graves que celles accordées pour les produits primaires puisqu'elles empêchent toute émergence de production manufacturière compétitive dans les PED. Le rôle de l'OMC apparaît primordial à ce niveau, par l'interdiction de telles subventions. Les pays riches portent donc une grande responsabilité dans l'accroissement constaté de l'écart technologique et c'est sur eux que repose en partie le développement des pays aujourd'hui pauvres: coopération financière et technologique, politique commerciale équitable. [...]
[...] Il dépend de la volonté politique des PED, laquelle doit s'exprimer par des projets de développement précis. Or, celle-ci reste souvent diffuse dans les pays africains. Sans cette volonté politique, l'aide financière risque d'être dilapidée et l'aide technologique ne débouchera pas sur une avancée technologique bien maîtrisée tournée en priorité vers les besoins internes; les PED ne seront au mieux que des colonies industrielles. Bibliographie Descamps Christian, Analyse économique, Vuibert, Paris Escudie Virginie et Morin François, Du développement et de la technologie, Université des sciences sociales, Toulouse Tremblay Diane-Gabrielle, La nouvelle économie, Presse de l'Université du Québec, 2003. [...]
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