Le commerce du pétrole est le plus important de la planète, en valeur comme en volume. Or, son prix ne cesse d'augmenter et cette hausse du prix du baril fait l'actualité. Elle suscite des commentaires divers et surtout une inquiétude chez tous les Français, qu'ils soient consommateurs particuliers ou professionnels. L' « or noir » n'a jamais aussi bien porté son nom. Le prix du baril de Brent a connu au cours de l'année 2007 une ascension fulgurante, de l'ordre de 39 Dollars, en augmentation de 72%. Depuis 2002, les chiffres sont encore plus impressionnants : une multiplication par cinq pour un passage de 20 à 100 Dollars, barre symbolique dépassée pour la première fois le 3 janvier 2008. Et si l'on se place avant le premier choc pétrolier de 1973, le prix du baril de brut a depuis lors été multiplié par près de cinquante ! Depuis le contre-choc pétrolier de 1986, les prix du baril de pétrole sont en effet devenus très volatils et connaissent des fluctuations très importantes, particulièrement orientées à la hausse ces cinq dernières années. Or, un baril de pétrole qui frôle les 100 Dollars apparaît davantage comme une menace que comme une opportunité pour notre économie.
Nous avons donc voulu comprendre cette hausse des prix, et mettre en lumière les causes de ce phénomène. Celles-ci sont de plusieurs ordres, structurelles (dues à la force de la demande mondiale et à la faiblesse de l'offre) ou conjoncturelles, liées aux tensions politiques et climatiques à l'œuvre aujourd'hui aux quatre coins de la planète. Ensuite, nous étudierons les conséquences de cette flambée des prix sur notre économie nationale. Ainsi, nous verrons que la hausse des prix du pétrole peut agir négativement sur l'inflation, en renchérissant les prix des carburants à la pompe, mais aussi ceux d'autres énergies ou d'autres produits de consommation courante. De même, elle peut affecter la croissance du Produit Intérieur Brut, mais aussi les autres aussi indicateurs macroéconomiques, ou encore la confiance générale.
Enfin, nous montrerons que l'impact négatif de cette hausse vertigineuse des prix du pétrole peut néanmoins être nuancé, du fait de la force de l'Euro par rapport au Dollar ou de la réduction de la dépendance énergétique de notre économie.
[...] Cette demande croissante de capacités de transport entraîne une hausse des tarifs des navires pétroliers, comme le montre ce graphique. Source : OCDE Tous ces éléments créent une anxiété croissante sur le marché, entraînant une hausse des prix et une spéculation. On estime ainsi que l'effet d'anticipation des marchés sur l'épuisement annoncé des ressources est un élément central dans l'envolée des prix. Il semblerait en réalité, d'après de nombreux spécialistes, que cette envolée des prix soit également due à la prise de conscience par le marché de la faiblesse des marges de production disponibles. [...]
[...] De plus, on a assisté, sur la même période, à une modification de la production au profit des secteurs moins gourmands en énergie. On pense notamment à la tertiairisation de l'économie ou au développement exponentiel du secteur des services, moins consommateurs d'énergie. De fait, les consommateurs français sont moins dépendants des ressources pétrolifères qu'ils ne l'étaient il y a une trentaine d'années. Cette indépendance a aussi été rendue possible par l'adoption par les citoyens français de moyens de chauffage et de transport plus économes en énergie. [...]
[...] Cet impact économique n'est pas négligeable. Mais certains spécialistes sont beaucoup moins pessimistes. Selon eux, cette hausse fulgurante des prix des produits pétroliers n'a pas de conséquences dramatiques sur notre économie et peut même avoir un impact positif. La question centrale aujourd'hui est de savoir si ce trend haussier va se poursuivre au cours de cette année 2008. Depuis début janvier 2008, les cours du pétrole brut ont déjà enregistré une baisse importante, puisqu'ils se stabilisaient aux environs des 86$ le baril. [...]
[...] De surcroît, l'accroissement du niveau de vie permet aux classes moyennes de s'équiper en électroménager ou en automobile, renforçant ainsi les besoins en énergie. Ce tableau nous montre que la Chine est la source principale d'accroissement de la demande mondiale de pétrole entre 1995 et 2004. La poursuite de ce rattrapage des pays développés par les grands pays en développement devrait conduire à ce que les trois quarts de la croissance de la demande mondiale de pétrole émanent de ces derniers dans les dix prochaines années. [...]
[...] Dès lors, une baisse de la consommation, due à la hausse de certains produits de consommation courante, aurait des conséquences néfastes certaines. Selon les auteurs du rapport utilisé plus haut, et d'après le modèle Némésis qu'ils développent, la consommation aurait chuté de en 2006. De plus, l'effet combiné des mécanismes que nous avons évoqués plus haut (accélération de l'inflation à cause des effets directs et de second tour) est de ralentir l'investissement et l'activité, ce qui contribue à détériorer la situation de l'emploi. [...]
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